Dacourt, l'enfant du pays

21/11/2005 23:00
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Le Racing croisera la route d'un joueur bien connu du côté de la Meinau, Olivier Dacourt. L'ancien pensionnaire du centre de formation a bien grandi depuis. Retour sur les faits marquants de sa carrière.
Olivier Dacourt est le symbole d'une belle époque à Strasbourg, celle des années Weller.
Arrivé très jeune à Strasbourg, il a fait ses gammes au centre de formation aux côtés de Djetou et Ismaël.: «Je l'ai connu à 17 ans. C'était un emmerdeur de première. Avec Djetou, c'était Bud Spencer et Terence Hill. Au départ, je n'aurais pas misé un centime sur la carrière qu'il a accomplie aujourd'hui. Il devait faire vingt kilos tout mouillé. On le surnommait la Crevette » disait S. Sansonne à son sujet.

Une belle équipe se construisait, les jeunes étaient prometteurs et s'imposaient peu à peu dans l'équipe. Mais en 1997, Mac Cormack rachète le club...

Un rapide aller-retour
...Désireux de quitter le Racing, lui qui ne mâche pas ses mots à l'encontre de P. Proisy («Quelqu'un, la saison passée, est arrivé au club pour foutre le bordel... ») est alors proche de Bordeaux en 1998. Mais les exigences financières de Claude Le Roy sont trop élevées et il rejoint pour plus de 30 MF la Premiership et Everton, l'autre club de Liverpool qui veut monter une grosse équipe. Cette année-là constitue une bonne expérience au cours de laquelle il se forge un nom outre-manche. Mais le club anglais frôle la relégation.

C'est Lens qui bénéficie encore du prestige de son championnat récemment gagné qui va le chercher en 1999. Au côté de Blanchard et Nyarko, le nouveau Lensois étoffe son jeu et s'affirme de plus en plus comme un solide milieu défensif. Alors qu'il a connu les belles épopées strasbourgeoises en coupe d'Europe, il goûte à nouveau à ces joies avec Lens, de la plus belle manière, en jouant les demi-finales de la coupe UEFA. Il se rappelle aussi aux bons souvenirs des Anglais.

Grandeurs et décadence... et bis repetita
Dacourt retourne en Angleterre en 2000 et rejoint Leeds, sur le devant de la scène anglaise depuis quelques saisons et qui casse sa tirelire pour s'offrir l'ancien Strasbourgeois, alors le plus gros transfert du club anglais.
Comme lors de sa saison à Everton, il y explose littéralement : il reprend rapidement ses marques dans ce championnat et confirme son talent sur la scène européenne. Il s'impose physiquement et techniquement et ses tacles font merveille, il est bien loin le temps où on le surnommait la « Crevette » à Strasbourg. Il atteint la demi-finale de la Ligue des Champions et côtoie les premières places en Premiership.
Lors de la saison 2001-2002, une blessure à l'épaule l'écarte plusieurs mois des terrains. A son retour, lors de la saison 2002-2003, il tombe en disgrâce aux yeux de Terry Venables, le manager de Leeds. Dacourt ne joue que 9 matches avant d'être relégué en équipe réserve jusqu'à la fin 2002.

Arrive alors Fabio Capello qui lui fait les yeux doux pour renforcer une équipe de la Roma à la peine dans le Calcio. Pouvoir rejouer, sous les ordres d'un entraîneur si réputé, est suffisant pour le convaincre et il est transféré lors du mercato hivernal en Italie.
Trois jours plus tard, Capello lui fait immédiatement confiance et l'aligne à la récupération.

L'équipe romaine peine pendant tout l'hiver mais trouve peu à peu un regain de forme qui correspond à la montée en puissance de Dacourt. Les derniers mois permettent de sauver la saison des Romains qui disputent la finale de la coupe d'Italie face au Milan AC.
Comme à son arrivée à Everton et Leeds, Dacourt n'a pas tardé à trouver ses marques dans ce nouveau championnat, sa combativité, sa rigueur et son jeu physique n'y étant pas pour rien. Ajouter à cela les douceurs de la vie romaine, bien éloignée des frimas anglais, il espère bien rester en Italie.
La saison suivante, l'option d'achat levé, il enchaîne les matches comme titulaire. Les Romains brillent en championnat, un peu moins en UEFA, et parviennent à finir vice-champion d'Italie. La saison 2004-2005 est moins réussie, tant au plan personnel que collectif malgré une nouvelle finale en coupe d'Italie.
Lors de l'été 2005, il est annoncé à Arsenal puis à Lyon, pour remplacer Vieira et Essien. Malgré les difficultés financières du club romain, il a décidé d'honorer son contrat jusqu'à son terme (en juin 2006). Son début de saison est plutôt difficile et il n'a pas les préférences de son entraîneur, Luciano Spalletti.

Une carrière en Bleus en dents de scie
Auréolé de sa demi-finale de Ligue des Champions en 2001, il est appelé pour la première fois par Roger Lemerre pour disputer la Coupe des Confédérations en Asie. Il rentre queques minutes face à la Corée du Sud et le Mexique avant d'être titularisé au sein de l'équipe « réserve » face à l'Australie. Mais à un moment où la concurrence est forte, face aux champions du monde et d'Europe, il rate le wagon suite à une blessure à l'épaule et ne sera plus appelé par Lemerre.

Après la déroute du Mondial, Lemerre prend la porte et Santini le remplace. Le vent souffle en faveur de Dacourt qui est rappelé après plus d'un an d'absence. Mais il joue peu à Leeds et les Bleus s'éloignent à nouveau.

Après sa renaissance dans la Ville Eternelle, Dacourt est logiquement appelé pour disputer la coupe des Confédérations en France en 2003. Suite aux absences conjuguées de Vieira et Makélélé, il est le patron du milieu défensif français aux côtés de Pedretti. Il dispute tous les matches et remporte sa seconde compétition internationale sous le maillot bleu. Dacourt a enfin trouvé sa place.

Lui qui explose à la Roma continue d'être appelé par Santini lors des derniers matches qualificatifs pour l'Euro 2004. Le soir du 10 septembre 2003, à Ljubljana, il entre en jeu face à la Slovénie : après un raid solitaire au milieu de terrain et un relais avec Henry, il marque son premier but en Bleu d'une lourde frappe sous la barre et assure la qualification française.
Quand Santini rend public sa sélection pour le Portugal, il n'y a pas de mauvaise surprise, Dacourt est bien dans le groupe. «J'ai toujours été appelé ces derniers mois, c'est donc une suite logique. Etre dans les 23 c'est bien. Mais désormais l'important, c'est de jouer. » Reconnu comme un des amuseurs des vestiaires, il ne veut plus perdre de temps. En complément de la doublette Vieira-Makélélé, il est titularisé face à la Croatie avant de sombrer comme ses coéquipiers face aux Grecs.

Au sommet sous Santini, la roue tourne à nouveau. Domenech le titularise par deux fois à son arrivée mais lui préfère rapidement de jeunes joueurs, Diarra et Mavuba, derrière les inamovibles Vieira et Makélélé. Son rêve de disputer une Coupe du Monde s'éloigne encore un peu plus.



La « Crevette » doit secrètement espérer jouer jeudi soir en coupe de l'UEFA. Strasbourg, qui l'a révélé à ses débuts, reste bien ancré dans ses souvenirs, lui qui a récemment appelé Duguépéroux pour le soutenir dans les épreuves que le coach alsacien connaît actuellement.

Commentaires (1)

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  • Merci pour cette biographie d'un joueur que j'apprécie. Meilleur tacleur sa première saison à Leeds tout en mesurant 1m70! C'est une personnalité attachante. Par contre, il semblerait qu'il soit un des rares joueurs à connaître une période d'adaptation.... après tout le monde (il flambe les premières saisons)

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