Les pauvres, le pouvoir, les médias.

09/01/2007 07:55
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Cervantès va se reveiller. Si, si. Don Quichotte a gagné contre les moulins. L'histoire serait-elle donc à réecrire puisque ce qu'on pensait impensable s'est réalisé? Les pauvres ont en apparence en tous cas gagné contre la logique d'impuissance, voire d'abandon, qui semblait prévaloir jusque-là. Pour la première fois, le pouvoir cède à une offensive qui paraissait vouée à l'echec tant elle avait pour seule arme que l'utopie d'une justice impossible.

Après avoir obtenu la reconnaissance du principe du droit au logement, les sans-abri ont reçu des garanties supplémentaires sur l'engagement de la puissance publique pour mettre fin rapidement à des conditions de vie indignes d'une démocratie comme la nôtre. C'était evidemment inespéré. Cela reste un étonnement pour tous les observateurs politiques et une vraie interrogation pour l'ensemble de la société. Comment un dossier bloqué depuis tant d'années par le réalisme économique et la cruauté de nos modes de vie égoistes a-t-il pu être réglé en trois semaines? Comment ce miracle a-t-il pu se produire?

Peut-être le quiquennat est-il encore...trop long au vu de cet épisode inédit. Il faudrait le raccourcir à quatre ans pour bénéficier de l'effet de la proximité électorale qui semble doper les imaginations et repousser l'indifférence. Peut-être, il faut en tout cas l'espérer les mal-logés ne seront-ils plus jamais regardés de la même façon désormais. Tous les responsables politiques semblent en effet s'être mis au diapason d'une compassion obligatoire avec un mot d'ordre commun: plus jamais ça dans nos rues!

Cet épilogue heureux, qui n'est peut-être pas un épilogue et peut-être provisoire, met en lumière la force du ressort médiatique. L'émotion des images du JT a bien été plus puissante que tous les discours. Les enfants de Don Quichotte l'ont compris dès le départ actionnant délibérément un levier décisif. Tant mieux, evidemment pour les sans-abri. Pour les politiques qui n'avaient pas su répondre à temps aux appels d'un Abbé Pierre ou à ceux du fondateur du Samu Social, Xavier Emmanuelli, c'est une défaite. Ils ont dû concéder aux médias, sous la pression, des droits qu'ils ont été incapables d'accorder en toute sérénité et en toute lucidité. Comme si les caméras étaient devenues les pacemakers indispensables de la sensibilité du pouvoir. Terrible révélation.

Faudra-t-il toujours un matrquage des images pour ouvrir la poitrine de notre pays? Et libérer son coeur...

Source: DNA

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