Fin de vie ameinaustique

07/01/2006 22:37
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Mon ameinaustie forcée a donc pris fin ce 17 décembre 2005, après deux ans et demi seulement interrompus par le déplacement de Rennes, en mai 2005. Je n'avais pas mis les pieds à la Meinau depuis le mois de mars 2003, et un RCS-Sochaux de sinistre mémoire.

Malchance, je trouve le moyen de tomber un soir de RCS-OM. Je hais cette équipe désormais sans âme depuis que Tapie ne la préside plus, je méprise surtout ses supporters vulgaires, agressifs et sans aucun fair-play, qui créent des problèmes partout où ils passent, et qui attirent au stade les mauvais coucheurs alsaciens, ceux qui crachent sur le Racing et supporteraient n'importe qui pourvu que notre club perde.

Par précaution, pour conjurer mon agoraphobie, je suis arrivé au stade vers 18 heures. Auparavant, à mon arrivée à Strasbourg le matin, je m'étais garé directement avenue de Colmar, face à l'Extenwoerth. Il fait un froid glacial et humide; le matin même, sur l'autoroute, ma voiture a glissé sur une plaque de neige à 130 km/h et je n'ai échappé que de peu à la catastrophe. Ma journée strasbourgeoise a été agréable mais longue; je suis fatigué mais me voilà condamné à attendre deux heures le début du match.

A mon arrivée, j'étais encore protégé par les effets bienfaisants des soupes dégustées rue du Faubourg-National, où avait lieu une animation "Soupes du monde", avec service gratuit. Pour ceux qui connaissent, j'ai notamment savouré une délicieuse soupe iranienne... Mais le temps passe, le bon goût de poireaux s'estompe, le froid commence à l'emporter, malgré les gants, malgré le parka, malgré les chaussettes moches mais chaudes.
Pour ne pas finir par me considérer définitivement perdu, et faire des bêtises, j'ai décidé d'arpenter un peu les travées du stade. De ma place en Nord Haute aux populaires, de la buvette où se vendait jadis le Goujon des UB90 à la boutique officielle, j'ai laissé traîner mes yeux et mes oreilles. Le temps d'enchaîner les réflexions désabusées. Personnellement, je préférais le Kop en bas, mais bon, c'est ainsi. Le fait de voir un supporter se faire interviewer par un journaliste m'en touche une sans faire bouger l'autre, là où, trois ans plus tôt, j'aurais essayé de m'imaginer à la place de l'intervieweur ou au contraire en média-training permanent, à accumuler les expériences média pour apprendre à gérer mon image. Je trouve que les supporters sont jeunes. Trop? Non, c'est moi qui vieillit. Tempus fugit.

Puis les flocons arrivent, comme un signal. Il m'a semblé plus que nécessaire de me rapprocher du four à flammenkueche, seul rempart contre la congélation façon l'écureuil du dessin animé "l'Age de glace". C'est donc épargné par les stalactites nasaux et presque présentable que j'ai pu accueillir Superdou, Fan13 et Conan.

Je remonte dans les gradins, au niveau de la ligne des 16 mètres Est, côté kop visiteurs donc. Ambiance ordurière garantie, c'est une horreur. Les joueurs entrent sur le terrain, un tifo (CCS je crois) est lancé en Sud-Ouest, mais on ne voit pas grand-chose...

Le match démarre, Alex manque l'immanquable à la 4e minute... Mon sympathique voisin, un moustachu d'une quarantaine d'années, et moi-même, avons tout le loisir de disserter sur le caractère symptomatique de la rencontre: un Racing moins nul sur le terrain que lors de sa précédente descente -car qui peut douter de l'issue fatale de cette saison?- mais qui, par incapacité à mettre la balle au fond, finit à un résultat identique.

Je décide de rester assis à la mi-temps, mais les premiers flocons de neige m'inquiètent, car je dois retourner à Metz. Je décide alors de quitter le match en cours de seconde période. Alors que je m'apprête à descendre les escaliers, le but de Niang confirme tout ce qui avait été dit dans l'heure précédente... Il est temps de partir, dépité.

La prochaine étape meinauvienne ne sera pas pour tout de suite, mais sans doute en septembre serai-je de retour à plein temps en Alsace. Je reviendrai alors pour des matches contre des clubs improbables, et je me demande vraiment pourquoi... Mais je me posais déjà cette question lors de Strasbourg-Martigues ou Strasbourg-Wasquehal, et j'y ai répondu: parce qu'être supporter ce n'est pas seulement quand tout va bien. Il n'empêche, si notre équipe pouvait retrouver le goût de l'ambition justifiée...

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