Le Fou de Bon-Secours

29/01/2006 21:50
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La vieillesse est-elle vraiment un naufrage? Parfois, j'ai peur, plus de quarante ans à l'avance.



L'autre soir, j'étais invité chez un confrère, en compagnie d'un autre collègue préfonctionnaire. C'est janvier, la nuit est tombée depuis bien longtemps, mais je n'en ai cure, d'autant plus que le quartier Sainte-Thérèse, à Metz, n'a rien de mal famé. Le froid, particulièrement vif, et la distance, sont les seuls obstacles, fort raisonnables d'ailleurs.

Le Ring et ses villas jugendstil, la place Mondon et ses bâtisses de grès rose, la place du Roi George et son imposante ancienne gare s'enchaînent sans événement particulier. Nous discutons dans la plus parfaite ordinarité. Quand soudain, c'est le drame, comme l'on dit maintenant, par comique de répétition tiré du 20H20 (Du vin, du hash et du vin) et de son avatar Grolandsat. D'une fenêtre du rez-de-chaussée de l'hôpital Bon-Secours, un vieil homme nous appelle. Soit. Nous nous approchons, bien qu'une grille nous garde à distance. D'une voix claire et impérieuse, il nous exhorte: "venez vite, il y a déjà la police dans l'hôpital. Si vous ne venez pas, il va y avoir des morts! Allez, ne perdez pas de temps". Bon-Secours n'est pas à proprement parler un hôpital à problèmes, mais, principe de précaution oblige, nous pressons le pas (nous courons en fait) jusqu'au poste de sécurité, où, après vérification de principe, il nous est garanti qu'il ne se passe rien...

De deux choses l'une, soit on considère qu'effectivement, nous avons été obligés de prendre en compte les élucubrations d'un malheureux vieillard atteint de démence sénile. Soit on est conspirationniste à côté de ses pompes et on déduit des événements que des choses mystérieuses se passent à l'hôpital Bon-Secours de Metz, avec l'accord de la police locale qui couvre des expériences inavouables, qu'il y a des morts suspectes, des suicides de gens horrifiés par ce qu'ils ont découvert... Ne riez pas, on pourrait parfaitement lancer ce genre de rumeurs. En 1994, des étudiants de l'université de Kiel, en Allemagne, ont lancé la rumeur selon laquelle la ville de Bielefeld, 329 000 habitants, n'existait pas, que la couverture média était en image de synthèse, que le site Internet était un hoax, et que même l'équipe de l'Arminia était fictive...

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