Les temps sont durs, vive le MOU!

31/12/2007 13:58
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Un bon journaliste est un journaliste qui a bien bouffé, disait un penseur bien connu qui, l'an dernier encore, jour pour jour, faisait accourir l'ensemble des chaînes de télévision à 20 heures pour délivrer son auguste et visionnaire message. Que sert donc le Racing-Club de Strasbourg à ses commentateurs, exégètes et autres serviteurs, connus ou anonymes, de son histoire centenaire, en cette fin d'année 2007? D'aucuns prétendent rester sur leur faim. Soit. Mais les millions d'obèses d'outre-Atlantique nourris au beurre de cacahuète et au soda par double litre trois fois par jour ne diraient pas autre chose en sortant de déjeuner, quel que soit le volume de calories servi. Non, au mitan de la saison, les estomacs ne sont pas vides. Nous sommes juste, comme d'habitude, dans le ventre mou.

Mou, mou, tout est fini entre nous. On y a cru, un peu, après trois-quatre journées, qu'une huitième place, comme en 1997, était en vue, et puis plouf. Nos recrues à trois poumons n'en ont plus qu'un seul, l'autre étant sans doute donné aux chats. Le mou, ce n'est pas perdu pour tout le monde.

Il n'empêche, depuis que l'auteur de ces lignes attache de l'importance aux destinées du Racing, aux alentours de la saison 1996-1997, ce dernier semble tenir obstinément à s'ancrer dans ce ventre mou comme le bide de Chilavert. Il faudrait d'ailleurs demander à ce dernier si, à force de boire du vin dans les verres géants d'un restaurant de l'allée de la Robertsau, et de se sustenter d'une nourriture saine et bonne mais peu conforme, lorsque la pratique est réitérée, à la diététique du sportif, il ne s'est pas fait un ulcère à l'estomac. Parce que, pour le supporter moyen, ce ventre mou était souvent le préalable à la descente d'organes. Sportivement, avec, comme souvent, une grande paresse intestine, et une incapacité à éliminer certains déchets de joueurs (des noms, des noms! non), la descente est intervenue, le Racing n'ayant plus de tripes.

Le ventre mou, ce n'est donc pas si confortable. Pourquoi donc le Racing s'y complaît-il? En cette période électorale, les joueurs ont déjà choisi leur camp pour les municipales. Peu importe les programmes, le nouveau stade ou pas le nouveau stade, suspendu par antigravité ou troglodytique ou sous-marin avec verrière pour voir les poissons du Krimmeri. Non. Emmenés par les cadres, guidés par les grands anciens comme Johansen ou Camadini revenu spécialement pour l'occasion, les joueurs vont apporter leur voix au Mouvement Ondulatoire Unitaire et à son crypto-président Francis Lalanne, second successeur de Pierre Dac après Patrick Topaloff, qui a passé le relais à notre chanteur-supporter-waechtérien lors de l'arrêt des Jeux de Vingt Heures. Un seul viatique, tirant sagement les enseignements de dix ans de troubles difficiles à digérer: "les temps sont durs, vive le MOU!". Il se murmure que Doc Gynéco serait candidat à la présidence de la Communauté urbaine.

Quoi qu'il en soit, nous serions tous enclins à voir notre Racing faire un stage chez les toutouyoutou. Et une cure d'Imodium aussi.

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