jus de cerveau


Entartons, entartons, ces joueurs de poker cornichons!

03/03/2008 22:08
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Chers amis, chers ennemis, je ne prétends pas détenir le monopole du bon goût et du politiquement incorrect. Mon appétence forcenée pour le nanar improbable n'a d'excentrique que l'idée que mon nombril peut s'en faire, et, une fois sorti de mon personnage snob, dans mon intimité, je mange des knacki Herta et je bois du pinard en promo.

Cette précaution oratoire devait être faite, c'est fait.

Chers joueurs de poker, vous êtes ridicules. Prétentieux. Pathétiques. Pour s'en convaincre, il suffit de voir le sujet consacré à votre vaine passion sur le forum. 10 pages consacrées à vos exploits qui n'en sont pas, à votre langage boursouflé pour initiés au vide intersidéral, à votre vie virtuelle de confrérie aussi consistante qu'une bulle spéculative. A vous lire, je rêve être mangeur de chocolat dans une pub Crunch: "Karl, as-tu déjà remarqué le plafond?" "Oui mais que va-t-on faire Anna?".

Les goûts et les couleurs, m'objectera-t-on. Roméo, tu nous pompes avec ton vélo et on ne t'empêche pas de jouer avec ton canard en Celluloïd dans le topic Vélo Club. Argument recevable c'est vrai, mais je mets au défi quiconque de me trouver un post où je balance 3 expressions d'argot cycliste par ligne. Pas d'équivalent cycliste de "Texas hold'em" (pouah! quel terme insupportable pour mon palais rompu aux langues étrangères, mais amoureux de notre langue française) ou de Turn, et autres anglicismes qui, dans deux-trois ans, seront aussi ringards que les cagoules portées par les enfants dans les années 80.

Mais d'ailleurs, Roméo, parles-tu sans savoir? Non hélas, j'en parle parce que, du haut de mon grand âge, j'assume mon côté réac après une expérience définitive de la modernité: j'aimais le poker d'avant, celui qui laissait une place au mystère du jeu de l'autre, et, pour faire plaisir à des membres contaminés par le poker "moderne" de maintenant, j'ai joué à cette c.....erie de Texas Machin. Il n'y a pas photo. Pas amusant, pas un jeu, pas d'enjeu non plus tellement je n'avais surtout pas envie de gagner à ce non-plaisir, qui semblait captiver tout le monde. C'était captivant d'ennui. Mais peut-être était-ce là une stratégie de la part d'un ou plusieurs joueurs, histoire d'endormir ma vigilance et de pouvoir me bluffer sans avoir à multiplier les effets de manche?

Bon, voilà, c'était mon coup de gueule du 3 mars. Cela ne sert à rien, tout le monde s'en fout, mais cela soulage. S'il y a des originaux qui considèrent que le poker est une cause aussi importante à défendre que les bébés phoques ou les quotas laitiers, qu'ils m'insultent dans la joie et la bonne humeur, cela m'est complètement égal, je penserai à Alphonse Allais et à ce qu'il considère comme un délice de l'âme, mais en attendant, ceux-là aussi se sentiront plus légers. Le poker crée de l'adrénaline aux joueurs, la détestation du poker provoquera l'émission d'endorphine pour tous. N'est-ce pas préférable?

Il en manque une... sans faire bouger l'autre

03/01/2008 00:52
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Un homme averti n'amasse pas mousse. Le théorème de Beetlejuice est exact, sauf si l'adversaire du joueur sanctionné d'un carton jaune se relève et se fait justice spontanément, en faisant tâter un peu de pelouse à son agresseur.

C'est idiot, mais, bien que juriste, serviteur de l'Etat, de la Loi, de la Justice, je garde toujours un souvenir ému de ces matches arrêtés, inarrêtables souvent, qui échappent complètement aux hommes en noir (ou en rose, ou en jaune, ou en écrans publicitaires), et qui, parce que la sale gueule de l'un ne convient pas à son patibulaire opposant et réciproquement, dégénèrent en bataille de poissons pas frais, le pauvre arbitre n'étant qu'un Assurancetourix armé d'un sifflet en lieu et place d'une lyre, chétif maître du jeu qui ne maîtrise plus rien et qui, à la première occasion, se fera ligoter, baîllonner, estourbir au besoin.

J'ai aimé Cantona, j'ai aimé Bianconi, et, si je ne les connais pas tous, j'ai une sympathie spontanée pour tous ces gens de la galerie de portraits du site www.uglyfootballers.com, ceux dont on se dit que, si on les croisait dans la rue, on aurait envie de leur demander comment se passe leur réinsertion.

C'était le bon temps, celui où les joueurs avaient du goût, de la couleur, même s'ils n'apparaissaient pas en 16/9 haute définition sur les écrans télé. Nos joueurs de caractère, dans les années 2000, n'assument pas leur animalité, ce sont des fourbes, ou alors des dobermann, dressés pour tuer froidement, sans passion aucune. Le football est professionnel ou n'est pas. On casse toujours les tibias, on marche toujours sur les tendons d'Achille tout juste déplâtrés, on insulte toujours l'adversaire, mais, face caméra, tout le monde il est navré, tout le monde il déplore le regrettable incident, tout le monde il dit que la mère de Zidane est une éleveuse de champion.

Parfois on s'oublie, on se met une beigne ou deux. Plutôt des seconds couteaux d'ailleurs, les grands ont de la tenue, voyons. Dommage.

Comme dirait Napoléon, même les forts en gueule du football n'ont plus ce qui, dit-on, fait les braves. Il est l'hoor, Monseignoor, de montrer que vous êtes le plus fort? Pas possible, il en manque une. Circonstance aggravante, ils en sont fiers. Il est vrai qu'à l'heure où une publicité pour du shampooing rapporte plus que les primes de match, il serait dommage de se priver pour de futiles questions de fierté combattante, ou, plus dérisoire encore, d'honneur du maillot...
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romeocrepe

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