On imagine mal qu'un hussard de la république se soit réincarné en marseillais soupe-au-lait qui traite d'enfoiré une association d'amitié entre les peuples. On imagine mal aussi qu'un authentique homme de gauche s'oppose aussi énergiquement au sens du progrès tel qu'il va.
JP Brighelli est un marseillais des quartiers populaires. Normalien, il participe aux jurys des oraux du Capes et depuis ses succès de librairie, est devenu un bon client des débats télévisés. Sa harangue et son verbe mal dégrossi détonnent dans le milieu feutré de la haute connaissance élitiste. Il charge avec constance les tenants des pédagogies qui ont selon lui mis à mal l'école depuis une vingtaine d'années. La fabrique du crétin, opuscule vite écrit, est révélatrice de sa culture de gauche car il pourfend le capitalisme, accompagnatrice de l'ignorance, mais paradoxalement, a eu les citations de Sarkozy et de Villiers. On imagine Brighelli, petit populaire, tel Albert Camus qui doit tout à l'autorité, la majesté et l'amour de la connaissance de leur maître bouillir en pensant que la chance qu'il a eu ne se reproduira plus. C'est un gauchiste qui déteste la gauche actuelle d'avoir délaisser les classes populaires, car c'est à Jospin, (les lois de 1989) qu'il incrimine d'avoir mis l'élève au centre du système, mais d'avoir fait de lui "un gogo à qui l'on a fait croire qu'il pouvait s'exprimer, alors qu'il n'avait rien à dire". Bien souvent il oppose avec une certaine arrogance de celui qui connaît bien ses leçons les principes intangibles de la République (laïcté, égalité, les hussards) à qui il doit tout à ceux d'une démocratie ravagée par l'ignorance dont les méthodes pédagogistes continuent selon lui de ruiner nos cerveaux.Brighelli a un blog.
Son passage sur France 5 dépeint fidèlement le bonhomme.
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