Le ségolisme et le mode Wikipédia

18/11/2006 11:50
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Pour quiconque de passage au collège d'Europe lirait son petit Financial Times gratuit en dégustant son café équitable à la machine à café estampillée Max Havelaar élaborait tel un Alexandre Adler pocket des passerelles fulgurantes quoique inutiles entre Wikipédia et Ségolène Royal. L'article instructif sur les visions qui tiraillent les créateurs de l'encyclopédie en ligne est à rapprocher de la stratégie controversée de la candidate socialiste. Wikipédia alimente son contenu par l'intervention libre de spécialistes autoproclamés, c'est le dilemme de "la cathédrale et du bazar". La connaissance ne doit-elle uniquement se reposer sur les experts ? Non, affirme de concert J.Wales et Ségolène Royal. Par l'intermédiaire de son site, désirs d'avenir, Mlle Royal a mis en place un système de wikis où la contribution de chacun s'équivalait. En y ajoutant la proximité et l'expérience des participants sans grade, ce site contournait l'impérieuse expertise qui bat de l'aile depuis un certain temps. Le succès de Wikipédia (3,5 millions d'articles en 229 langues) montre le souhait des curieux d'être impliquées aux côtés des savants. Ce que le ségolisme a converti en démocratie participative, que d'aucuns caractérisent comme étant du populisme non sans fondement. Affirmer qu'aucune stupidité ne sort de la bouche des auditeurs de RMC est somme toute démagogique. Avoir construit une école où l'autorité est factice, l'élève au centre des savoirs qu'il construit au gré de sa culture qui devient la Culture alimente la suspicion, si ce n'est le désintérêt à l'égard du savant, du responsable, de l'expert. Notre ignorance produit des faux gourous, et il semble que le point fort de Ségolène a été de faire chacun des électeurs son propre gourou, comme l'enfant que la mère laisse s'exprimer avec sa boîte de Légo.

Commentaires (2)

Flux RSS 2 messages · Premier message par Elle · Dernier message par takl

  • Mais le rôle du politicien n'est pas d'écouter à ceux qui sont moins instruits que lui pour ensuite rensembler les propos et en faire quelque chose de cohérent grâce à une vision plus générale et approfondie de la société? Une chose est qu'elle écoute les gens, une autre qu'elles les laisse diriger à sa place.
    C'est déjà une très bonne chose qu'elle sache qu'au-delà des murs de l'ENA les gens ont aussi le don de la parole.
  • Qu'elle développe un aspect "consultatif" à sa politique ne me gêne pas, si tant est qu'elle soit capable d'aller à l'encontre d' opinions majoritaires pour rester cohérente dans un programme d'ensemble qui l'exigerait.
    Démocratie participative oui, populisme non.

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