Le cahier des charges de la coupe du monde

24/05/2006 12:29
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Moi et mon pote Lionel, nous sommes très soucieux de la bonne tenue émotionnelle de la coupe du monde, c'est pourquoi nous allons donner quelques conseils à Sepp et à Frantz pour que tout le monde soit content.
Cher Sepp, cher Frantz,

Tout d'abord, nous vous félicitons pour l'organisation d'avant-tournoi, c'est une redoutable montée en puissance, les contrats ont été suffisamment juteux et bien distribués, pour que tout le monde publicitaire soit excité et l'excitation c'est l'essence du mâle. Les pools de sponsors (officiel, nationaux ou particuliers), répartis selon leur engagement, vont prendre les aficionados à bras les méninges pour que l'effet soit maximal. Du rêve, du rêve, du rêve, en plein milieu de la Ruhr, tu ne l’as pas usurpé ton petit nom de Kaiser, mon petit Frantzie.

Toutefois, certains aléas pourraient déplaire au ROI (Return On Investment) et ne faire l'affaire que du très grossier Rt (retour sur terre), pas bon.

L'ennemi numéro 1 : le manque de spectacle:

Scénario catastrophe: le Costa rica s'empare de la première place du groupe après un mémorable 0-0 contre l'équateur, dont les statisticiens n'ont répertorié dans leurs annales que l'échec des deux demis-occasions. Le public, furieux de la lourdeur de ses représentants tudesques, déserte les buvettes Vip et TF1, dans la foulée, déprogramme tous les quarts de finale au plus grand plaisir des inconditionnels du commissaire Moulin. Seuls les brésiliens enchantent encore les foules, contrairement aux français poussifs et arrogants, des argentins fatigués et des italiens qui ont oublié « leurs vitamines » à la maison, c'est pourquoi le comité d'organisation décide à la dernière minute d'intégrer les auriverde dans deux poules différentes afin de doubler le nombre de leurs matchs et satisfaire les buveurs de boissons maltés d'Hannover et de Nurenberg. Ronaldinho, le magicien, est épuisé en huitième de finale pour le plus grand bonheur du très peu bankable peuple togolais. On apprend alors que Ronaldo, lui, est david lynché à coup de maillot à son effigie et que son équipementier de l'Oregon revend alors son contrat à une pâte à tartiner. La tension monte, les discriminations vont persévérer, les suicides et les dépressions s'accroître et l'Ifri prévoit déjà quinze conflits localisés. L'horreur. Il faudrait être un nihiliste sectaire et anti-berlusconien pour souhaiter des trucs pareils.

La parade : Au terme d’une partie échevelée entre mitoyens de l'Oder, allemands et polonais, adeptes, c’est bien connu, d’un football chatoyant et total, se séparent dans la plus grande amitié d’un incroyable 7-7 qui a ravi tout le monde, sauf les défenses et les gardiens, ridiculisés à maints reprises sur des frappes lointaines et qui ont le toupet de s’en prendre au ballon officiel. L’ambiance était ahurissante, elle aussi. Les quatre-vingt mille invités ont failli, en effet, faire plus de boucan que les sonos d’imitation « ultra », spécialement conçus pour animer les loges avec des cris de supporters venant du tiers-monde (favelas du marecana, bidonvilles du San Paolo de Napoli). Les joueurs étaient comme en transe, après il faut le dire une mi-temps coca-cola d’une heure, qui ont dévasté de plaisir les tenanciers de buvette, les promoteurs de réclames et Charles Villeneuve, qui a affirmé une nouvelle fois sa passion de ce sport populaire, comme lui. L’émotion nationale est à son comble car les allemands se sont frayés dans un parcours semés d’embûches et de redoutables prétendants taillés sur mesure qui aurait pu leur faire de l’ombre. Le hasard fait parfois bien les choses, surtout quand il est aiguillé par la fameuse main invisible, la même qui tire les cordons de la bourse et du pantalon de pyjama de Sepp. Les plus grandes vedettes ont trouvé place dans le dernier carré (« le carre Vip ») grâce à des naturalisations express, autorisées pour que les plus talentueux des équipes éliminées rejoignent le pré (Beckhaminho dédie son coup franc victorieux à son peuple carioca) dans une sorte de constellation d’étoiles qui fait briller le regard des enfants (dixit l'équipe).

A suivre l'éradication de l'ennemi numéro 2:
la frustration

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