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Mateo, le fantôme du musée Grévin

19/02/2008 19:01
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Avant la finale de la coupe de France en 1947, Emile Veinante avait tenu à emmener toute l'équipe du Racing au musée Grévin.
Gomez, l'Espagnol de Saint-Denis prévenait son coéquipier Mateo :
"Moi yo té dit que cé sont des guignols commé dans les vitrines des Galeries Lafayette mais cé sont des Napoléoné, des Louis XVI et tous ceux-là..."
Mateo plissa le front :
"Yo crois qué yo préféré voir oune filme de cow-boy..."
Mais il n'avait pas de veine avec Veinante :
"J'ai dit tout le monde. Tout le monde c'est toi aussi, non ?"
Au musée Grévin, les Strasbourgeois ressemblaient à des collégiens en retenue. Mateo, pour embêter Veinante, faisait semblant de ne reconnaître personne, sauf Fernandel.
Pascual lui donna alors une idée :
"Tiens Paco... T'es pas chiche de te mettre à côté de lui et de faire la statue..."
Et pourquoi pas ? Mateo enjamba donc la corde qui séparait la galerie du promenoir, prit une pose et avec le regard vide d'un automate, il ne bougea plus d'un millimètre.
Les Pascual, Lergenmuller, Braun, Heckel, Heisserer, Woehl, Vanags et Rolland s'amusaient fort quand un jeune couple s'approcha.
La petite dame : "Dis donc chéri, le type qui est à côté de Fernandel, c'est qui ? Il ne figure pas au programme."
Le monsieur : "Je ne sais pas. C'est peut-être un nouveau."
La petite dame, en poussant un cri : "Mais il me fait de l'oeil !"
Lui : "Tu es folle ? C'est sans doute un effet d'optique."
Mateo, qui avait fait de l'oeil à la petite dame, insista.
Elle : "Mais chéri, il me le fait cette fois avec l'autre oeil !"
Le monsieur et la petite dame s'approchèrent de plus près, de très très près, de plus près encore quand Mateo poussa un Hôôô qui les fit fuir à toutes jambes jusqu'à la sortie en criant :
"Il y a un fantôme, il y a un fantôme..."
Les Strasbourgeois, cachés dans la pénombre, se tordaient de rire.
Le lendemain, ils riaient moins à Colombes : le fantôme du musée Grévin ne pouvait empêcher les Lillois de gagner la coupe de France.

in Histoires drôles du Racing, par Francis Braesch aux Editions Alsatia Colmar (1977)

La valise en cuir d'Oscar Heisserer

16/02/2008 16:54
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texte tiré d'Histoires drôles du Racing, par Francis Braesch

Dans le train qui conduisait, en cette année 1947, l'équipe du Racing à Lille pour y rencontrer le Stade Français en demi-finale de la coupe de France, Paco Mateo ne quittait pas du regard la jolie valise en cuir de Heisserer:
"Yo ne peux pas avoir oune maletta commé ça ?..."
Oscar lui répondit que c'était un cadeau personnel de son coéquipier Joseph Heckel, le spécialiste du cuir.
A l'arrivée en gare, Paco revenait à la charge:
"Yo ne peux pas avoir oune maletta commé ça ?"
Cette fois, c'est Joseph Heckel qui intervenait:
"Dis donc Manolete, ça va durer longtemps ? Je vais quand même pas offrir une valise en cuir à tout le monde, non ?"
"Bon, bon, té faché pas..." lui répondit Paco.
Les Strasbourgeois passaient la nuit dans une auberge à Moret-sur-Loing. Le lendemain matin, à quelques heures du coup d'envoi du match, ils avaient les nerfs à bout : Woehl serait en pointe. Vanags devrait lancer Roland. Lang aurait l'oeil sur Ben Barek. Ah ce Ben Barek ! Les Strasbourgeois ne parlaient que de lui quand Paco Mateo profitait d'un court silence :
"Yo ne peux pas avoir oune maletta commé Heisserer ?..."
Alors là, Heckel a vu rouge. Il ouvrit toute grande la fenêtre de l'auberge et hurla :
"Paco, tu vois tout au bout de la route, ce pont... Eh bien si tu sautes du haut de ce pont dans le Loing, tu auras oune maletta commé ça !"
L'histoire n'a pas ici de suspense : on sait depuis que ce n'est pas le genre de défi à lancer à Paco qui courait donc jusqu'au pont, enlevait chemise, chaussures, chaussettes et pantalon et piquait la tête dans l'eau.
De loin, les Strasbourgeois avaient suivi la scène, très amusés évidemment. De près, les gendarmes de Moret-sur-Loing, en patrouille sur leurs vélos, appréciaient moins et emmenaient Paco. Honte suprême infligée à un enfant de Castille : pour atteinte à la pudeur !
Paco Mateo a joué contre le Stade Français mais il paraît que ce ne fut pas si simple que ça pour le faire sortir de la gendarmerie. On dit aussi qu'un gendarme était supporter du Stade Français.
Un question se pose : non, pas celle de savoir si le Racing a battu le Stade Français...
Oui, Heckel a tenu sa promesse.
Vous savez à présent pourquoi au cours des déplacements du Racing, Heisserer et Mateo avaient chacun une jolie valise en cuir.
Paco Mateo l'a toujours ; elle est recouverte de centaines d'auto-collants distribués dans tous les hôtels où le Racing a séjourné.

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