par Sébastien Rouschop, dimanche 4 décembre 2011, 22:09
Cernay, ce 4 décembre 2011.
Monsieur,
Comme suite à cette fin de match sous haute tension vécue au stade René-Hologne hier soir, je vous envoie ce ourrier qui, je l'espère (même si j'en doute fortement), retiendra toute votre attention...
Vous imaginez peut-être où je veux en venir...
Après ce but marqué suite à un hors-jeu évident (mais il apparaît inutile de revenir sur une grossière erreur d'arbitrage qu'il s'agit de respecter), qui plus est dans les arrêts de jeu d'une rencontre qui s'était jusque là déroulée dans un état d'esprit très acceptable (le carton rouge adressé au joueur de Strasbourg Vincent Guignery, suite à un coup de coude, était tout-à-fait justifié), dans votre joie, vous n'avez rien trouvé de mieux à faire que d'aller provoquer les supporters de Strasbourg. Ces derniers, qui ont encouragé leur équipe du début à la fin du match, auraient sans nul doute mérité que leurs favoris leur apportent une victoire qui, ceci dit en passant, n'aurait pas été volée.
Vous n'avez fait honneur ni à votre maillot, ni à la ville que vous représentez, ni surtout au sport auquel vous jouez en commettant une telle faute, que je ne peux qualifier de professionnelle puisque vous n'êtes qu'amateur. C'est, une fois de plus, dommageable pour le football et les valeurs qu'il est censé défendre.
Certes, je ne connais ni votre âge, ni votre milieu social, encore moins les idées auxquelles vous croyez et que vous voulez défendre lorsque vous rentrez sur un terrain de foot. Qu'importe. Votre part de responsabilité est néanmoins, à mes yeux, clairement engagée dans les exactions qui ont été commises et que je ne cautionne en aucun cas à la fin du match : sièges arrachés, bagarres, notamment avec un stadier. Ma femme, qui m'accompagnait pour me faire plaisir plus que par envie, a pu « apprécier » les excès en tous genres que ces attitudes déplorables peuvent générer. Moi-même, j'ai fort mal vécu ces événements, plus encore que le résultat final.
Dans cette lettre, je n'avais en aucune manière l'intention de vous adresser des mots insultants : ce n'est certainement pas dans mes habitudes, et je ne veux surtout pas me rabaisser à votre comportement, qui m'a semblé totalement irresponsable.
Nous ne sommes bien sûr que des hommes, et la part de mal est présente en chacun de nous. Mais nous devrions véritablement avoir conscience de la portée de nos actes, qui peut être à des moments insoupçonnée. Tel a été votre cas hier soir. En grand idéaliste que je suis, j'ose croire, sans vouloir me prendre pour ce que je ne suis pas, que la réflexion à laquelle je vous invite vous sera bénéfique.
Rassurez-vous : je n'attends aucune réponse de votre part, mais plutôt de la part de vos dirigeants, afin de savoir les éventuelles sanctions que vous encourez. Je ne me fais pourtant guère d'illusions à ce sujet.
Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations, que je veux plus respectueuses que ne l'ont été vos gestes inadmissibles de ce samedi soir.
Sébastien ROUSCHOP
N.B.
- Une copie de cette lettre a justement été envoyée aux dirigeants de votre club, à la même adresse. Est-ce ridicule ?
- Une petite citation d'Albert Camus à méditer :
Citation: « Tout ce que je sais à propos de la morale et des valeurs humaines,
je le dois au football. »
Le pauvre homme doit assurément se retourner dans sa tombe tous les week-ends, en « contemplant » la violence sur et autour des terrains de football de nos jours...