Suite et fin du billet précédent, avec la présentation de mes 5 derniers matchs les plus marquants.
RCS - Metz 3-1 (14 mai 2005) : Sus aux Lorrains... et à la Saab !Vainqueur de la Coupe de la Ligue puis à Sochaux en championnat la semaine précédente, le Racing a l'occasion d'assurer définitivement son maintien face au voisin messin ! L'arrivée au stade commence de façon particulière : une étrange fumée blanche commence à sortir du capot de la Saab 9000 que Papa a gentiment prêtée... Pas de voyant allumé sur le tableau de bord... « Les gars, qu'est ce qu'on fait ? ». « Bah, on continue jusqu'au stade, et on verra bien ! ». On arrive donc sains et saufs à la Meinau. Mais absolument pas inaperçus, l'ensemble des automobilistes qu'on croise nous jetant des drôles de coups d'oeil !
Le match est complètement dominé par les Ciels et Blancs. Niang ouvre le score, et je n'ai toujours pas compris comment Grégory Leca a réussi à égaliser de la tête ! Après plusieurs occasions en deuxième mi-temps, Pagis marque l'un de ses plus beaux buts sous les couleurs du Racing, en fusillant Wimbée après avoir éliminés trois Lorrains (c'est la guerre qu'on vous dit !). A la dernière minute, Niang traverse le terrain avant d'être fauché par Avezac. Pagis transforme le penalty : Strasbourg jouera en L1 la saison suivante !
Après toutes ces émotions, il faut encore rentrer à la maison. La voiture ne fume plus, mais c'était trop beau. Après quelques kilomètres, retour d'un immense nuage blanc à l'avant. On décide de continuer malgré tout. Au rond-point à l'entrée de Haguenau, je passe la 1ère, la voiture cale et... c'est terminé ! On réussit à la pousser dans un petit renfoncement, et il ne reste plus qu'à attendre mes parents et le dépanneur. 2h d'attente... A 3h du matin, je suis chez moi, le Racing en L1 et la Saab... au repos forcé. Le système de refroidissement du moteur avait pété ! Sacré soirée...
RCS - Monaco 1-2 (14 août 2005) : A côté du président !
Match particulier pour moi ce dimanche après-midi veille de jour férié ! En effet, Pierre Schmidt, alors actionnaire du Racing, a honoré la promesse qu'il m'avait faite de m'inviter voir un match avec lui à la Meinau. Pas de maillot aujourd'hui, mais je sors la chemise et le pantalon classe pour m'installer avec lui et son fils en tribune d'honneur. Juste derrière moi sont assis Philippe Ginestet et Marc Keller. Deux sièges à ma droite, Winnie Schäfer, ex-entraineur de Karlsruhe et du Cameroun.
Ambiance spéciale, feutrée, loin du Kop, et je ne peux pas râler suite aux mauvaises passes de Johansen comme d'habitude. Le match est tout aussi spécial, enfin surtout l'arbitrage. M. Poulat refuse deux buts valables au Racing (j'étais tout seul à me lever sur la tête de Lacour), plus une tête de Pagis qui avait pourtant franchie la ligne. Le comble : le but de Squillaci est inscrit de la main. Pourtant je n'ai pas le souvenir d'une irritation particulière autour de moi. Le Pen finira par réduire le score.
A la fin du match, je suis autorisé à attendre dans les salons du stade la sortie des joueurs. J'ai échangé quelques mots avec Guillaume Lacour et j'ai pu féliciter Ulrich Le Pen pour son magnifique coup-franc. Je rentre chez moi, heureux malgré la défaite, qui est pourtant le point de départ de la saison catastrophique qui s'annonce pour le RCS.
RCS Etoile Rouge de Belgrade 2-2 (14 décembre 2005) : Le plus européen
Relégable en championnat, le Racing vient d'enregistrer le samedi précédent sa première victoire de la saison à Nancy à l'occasion de la... 19e journée ! Pourtant, il cartonne en tête de sa poule en Coupe de l'UEFA, avec une victoire à Bâle et un nul au stade Olympique face à la Roma. Ce froid mercredi de décembre, direction la Meinau pour « fêter » l'anniversaire de pommes ! Notre équipe étant déjà qualifiée pour les 16e de finale, Duguépéroux fait tourner l'effectif, incorporant un nombre conséquent de jeunes espoirs du club. Rapidement, Strasbourg est mené 2 buts à 0. Et là, le miracle survient. En moins de vingt minutes, le « buveur d'eau » Gameiro (parce que « er trinkt numme Wasser, Kévin), 1m72, marque deux fois de la tête pour sa première titularisation avec les pros ! Le parfum enivrant de la Coupe d'Europe ! Mon premier match européen s'est transformé en grande réussite ! Ce nul condamne l'Etoile Rouge, et permet au FC Bâle de se qualifier... ces mêmes Bâlois qui reviendront éliminer le Racing en 8e de finale deux mois plus tard ! Triste saison...
Libourne St Seurin RCS 1-0 (27 avril 2007) : Le plus humiliant !
Bon alors, l'unique intérêt de ce match, c'est que je vais pouvoir raconter à mes petits-enfants que j'ai visité le stade Jean-Antoine Moueix, fief du FC Libourne-Saint-Seurin/l'Isle ! Et qu'en plus, on a perdu ! Mon premier « déplacement » (enfin façon de parler, à peine une demi-heure de voiture de Bordeaux) se révèle bien triste. Après avoir convaincu mes potes de prendre place dans l'espace visiteur pour « célébrer les buts du RCS et fêter notre victoire », on prend vite conscience que la tribune en question ressemble plus à une demi-piste de skate, tout en bitume, et que même assis sur la rambarde, impossible de voir le terrain dans son ensemble ! Au passage, une nouvelle tribune a été construite pour la saison 2007/08, mais toujours rien pour les supporters adversaires. Puis on a enfin trouvé une sono plus pourrie que la nôtre.
On prend un but sur une erreur de placement de Devaux et Strasser, et derrière pas grand-chose ! En tout cas, largement pas assez pour un prétendant au podium. Les UB se sont arrêtés de chanter à la mi-temps en signe de protestation, moi j'ai senti ma barbe pousser tellement c'était chia... ! Quelques gouttes de pluies nous ont même fait craindre le pire ! A la fin, seuls Jeff Strasser et Nico Puydebois daignent venir nous saluer, ce que je trouve abusé pour les supporters ayant fait plus de 1 000 km en bus...
Quelques klaxons des automobilistes apercevant ma plaque 67, et je me suis bien fait chambrer avec mon maillot bleu au McDo ! La soirée se finira au casino de Bordeaux, pour voir, histoire de ne pas avoir été pourrie du début à la fin !
Nancy RCS 3-0 (3 mai 2008) : Mon premier vrai déplacement
Quelques semaines après le match de Bordeaux, raconté ici, voici mon premier vrai déplacement, à Marcel Picot ! Objectif avoué : ne pas voir le Racing subir sa 9e défaite consécutive... Direction Nancy en voiture, avec pommes et garay08 notamment ! A notre grande surprise, la tribune réservée aux Strasbourgeois est quasiment pleine malgré une équipe en chute libre !
D'un côté il y a eu le match, enfin une parodie de la part du RCS. Un bon début, quelques actions mal conclues par Mouloungui, et ensuite la traditionnelle erreur de placement qui permet aux Lorrains d'ouvrir le score. Le contre assassin dans les arrêts de jeu selle le sort du match avant la mi-temps.
De l'autre côté, il y a eu l'action dans la tribune, et franchement j'ai adoré ! Entre la majorité du kop en grève d'encouragement (comme à Libourne tiens...), certains essayaient vainement de lancer quelques chants à la gloire du Racing, d'autres avaient les larmes aux yeux en entendant les jeunes nancéens scander « Y sont en L2, y sont en L2 ». Moi j'ai préféré rire jaune, et profiter de l'ambiance du stade. Et quand ma désormais idole Grégory Paisley s'envoie le ballon en pleine figure en tentant un retourné pour dégager le ballon, et que les Nancéens mettent le 3e derrière, un fou rire m'a gagné. Voilà notre Racing tombé bien bas ! Les « Et un, et deux, et trois zéros » des gamins lorrains commencent à en agacer certains. La palme revient au monsieur derrière moi, qui a juré contre les Lorrains toute la seconde mi-temps ! Merci, on a bien rigolé ! La hola envahit le stade, des « Furlan démission » descendent enfin de la tribune.
Bah, c'est trop tard, le Racing est en L2, et il va encore falloir reconstruire une nouvelle équipe. Malgré l'humiliation, moi j'ai passé une bonne soirée (départ pour Bordeaux à 8h le lendemain quand même), et j'espère dès que possible participer à un nouveau déplacement. A Lyon plutôt qu'à Vannes...
Voilà, c'est fini, même si je viens de me rendre compte que j'ai oublié un autre match mythique, celui contre Châteauroux en 2001 en Coupe de la Ligue. Arrivé devant le stade, mon grand-père s'aperçoit qu'il a oublié les billets et son porte-monnaie chez lui ! On tourne une demi-heure dans Strasbourg, mais impossible de trouver un ami chez lui ce dimanche soir. Finalement c'est mon oncle à... Haguenau qui va nous donner de quoi racheter des billets autour de la 65e minute de jeu. Bon on aura vu 5 des 6 buts, une prolongation, mais aussi une belle humiliation pour le Racing...
