RCS - Boulogne, côté tribunes

Une semaine après la douche froide sedanaise, le Racing se devait de réchauffer les tribunes de la Meinau.
Ce soir, point de Coupe ou de démotivation, le Racing joue ni plus ni moins que sa place sur le podium et sa cote d'amour avec ses fans les plus fidèles.

Les dirigeants alsaciens l'ont bien compris et après le très peu attractif match face à l'équipe des Ardennes, ils misent sur un stade plutôt rempli : affiche sportive, congés scolaires et même 6000 jeunes invités, il faut que la Meinau ne sonne pas vide et fasse la fête.

Plusieurs animations sont ainsi organisées avant le match pour agrémenter la soirée (Europapark, concours de tirs au but...) et force est de constater que, contrairement aux matchs précédents, il y a de nouveau du monde aux guichets après 20h, même si on peut, comme souvent, s'interroger sur la réalité des chiffres officiels annonçant presque 20.000 personnes dans les travées de la Meinau. Bon sang, les habitués doivent de nouveau s'armer de patience et faire la queue avant de pénétrer dans l'enceinte !

Ainsi, c'est une certitude, le stade est plus rempli qu'à l'accoutumée et les nombreux jeunes invités sont là pour se faire entendre, avec leurs clap-clap BNP, par leurs applaudissements ou leurs cris, il faudra compter avec eux.

Du côté du Kop aussi, l'ambiance est à la fête et la mobilisation sur le thème de Noël a bien été suivie : les fameux bonnets rouges colorent partout la tribune, les guirlandes ne sont pas en reste, et le Père Noël viendra lui-même pousser la chansonnette à la sono des ultras durant tout le match. Ailleurs dans le stade, les déguisements de Noël ne sont pas en reste : peut-être veut-on ainsi croire que le Racing offrira une jolie victoire en guise de cadeau ?

D'autres sont moins joyeux et la poignée de fans de Derrick se reconnaîtra dans la banderole déployée en son hommage en tribune Nord, près du Kop.

Celui-ci est restreint dans sa partie supérieure, les ultras condamnant la partie basse où ils se trouvent habituellement pour se regrouper tous en haut. La portion vide va d'ailleurs servir de scène pour le tifo déployé par les UB90 : un panneau « STOP » sur fond de bâche plastique apparaît, accompagné de la banderole « aux matchs décalés », en référence à la tenue du match un lundi soir en raison de sa retransmission sur Eurosport.

Plusieurs torches sont également allumées tandis qu'en face, le quart de virage réservé aux visiteurs sonne bien vide, avec malgré tout une petite dizaine de courageux. Ce sera finalement bien moins que les nombreux fans de Karlsruhe encore présents aux côtés de leurs amis strasbourgeois, preuve s'il en fallait que la motivation était également outre-Rhin.

A 20h45, les chants ne fusent pas immédiatement puisqu'il est rapidement demandé de respecter une minute de silence. Puis un hommage est rendu à Raphaël Voltz, double médaillé d'argent aux Jeux Paralympiques de Pékin 2008, qui a le privilège de donner le coup d'envoi sous les applaudissements.

Ensuite, le match peut enfin commencer dans un brouhaha inhabituel, entre les encouragements du Kop et les cris des nombreux jeunes invités. La rencontre n'est pas très ouverte et cela se ressent sur l'ambiance, mais le Kop semble décider à pousser les siens et ne lâche pas prise. Il est récompensé en début de seconde mi-temps avec l'ouverture du score dans un chaos joyeux imaginable. Cette fois, ça y est, après plusieurs semaines de disette, le Racing est relancé !
La situation sur le terrain est pourtant loin d'être évidente, mais le Kop y croit dur comme fer et réussit à communiquer sa fièvre aux autres tribunes qui participent à l'ambiance en fin de match.

Ainsi, plusieurs chants sont accompagnés, et l'air de Noël est repris dans une bonne partie de la Meinau, tandis que les tours de « ola » s'enchaînent malgré le score précaire de 1-0.

Dans les dix dernières minutes, le Kop qui avait pourtant avant du mal à se faire entendre dans le brouhaha général, se déchaîne et entraîne les spectateurs avec lui. On chante, on danse, on saute, le Racing va gagner, remonter sur le podium et rassurer le public, c'est certain !

Et en effet, le coup de sifflet final retentit dans la joie et le soulagement. Tout n'a pas été facile, le succès s'est joué sur un pénalty, mais le RCS bat l'un de ses concurrents directs et les joueurs ne s'y trompent pas en venant fêter comme il se doit la victoire avec le Kop.

Cela faisait longtemps, mais les supporters du Racing ont à nouveau pu quitter la Meinau le sourire aux lèvres, avec un petit air entraînant en tête, et se dire que c'est pour ces émotions là qu'ils venaient au stade...