Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Paisley démission !

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Par conan
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© kibitz

Réaction personnelle et écoeurée suite aux propos de Grégory Paisley parus dans "L'Alsace" à propos des supporters du Racing.

Supporter du Racing Club de Strasbourg depuis pas mal de temps, j'ai découvert hier matin, complètement abasourdi, les propos tenus dans la presse locale par Monsieur Grégory Paisley, capitaine de mon équipe favorite. J'ai du m'y prendre à plusieurs fois pour relire tellement ce qu'il a osé proférer me paraissait énorme, irréel, incroyable. Ma première réaction face à cette logorrhée a été la colère noire. Puis, toute la journée au travail, je n'ai cessé d'y penser. Et la colère a laissé place à la tristesse et au dégoût. Vraiment, et sans exagération aucune, ce qu'a déclaré Monsieur Paisley m'a profondément blessé et je tenais à prendre ma plume pour réagir à ces propos. Peut-être pour exorciser ma peine, il y a aussi, je le confesse, une part de volonté de vengeance dans ma démarche. Je pense surtout que j'aime trop le Racing pour ne rien faire et ne pas réagir...

Tout d'abord, il convient de revenir précisément sur les propos tenus par Monsieur Paisley, d'en faire l'exégèse pour bien définir l'étendue de leur teneur et de leur portée insultantes, surtout de la part non pas d'un joueur lambda, mais du capitaine du Racing Club de Strasbourg. Donc Monsieur Paisley a dit ceci :

« La réaction des supporters est parfois extrême ». Il serait intéressant d'avoir une définition complète du mot « extrême » de la part de Monsieur Paisley. A l'entendre et sans savoir ce qu'il s'est vraiment passé, on pourrait croire que sa voiture de sport a été détruite à coup de battes de base-ball, que le terrain d'entraînement a été envahi par 500 hooligans voulant attenter à l'intégrité physique de Monsieur Paisley, que la famille de Monsieur Paisley a reçu des lettres de menaces... un truc grave quoi. Ah ben non, le public a osé siffler, protester, réclamer la tête de l'entraîneur pendant que Sedan venait nous donner la fessée à la Meinau. Très extrême effectivement comme réaction, surtout si Monsieur Paisley s'imaginait que les supporters strasbourgeois allaient le féliciter après cette piteuse production.

« Après trois passes ratées ils commencent déjà à siffler. »
Là, Monsieur Paisley se livre quand même à un mensonge par omission assez éhonté. Les trois passes ratées en question suivent quand même trois descentes en Ligue 2 en sept ans, les années Proisy, 11 défaites d'affilée et trois derniers mois d'une rare médiocrité de la part de joueurs qui sont en train de rater le train de la montée. Il y a quand même de quoi râler un chouia, non ?

« Je crois que la majorité ne connaît rien au football. » Monsieur Paisley sous-entend-il par là que la majorité des supporters du Racing sont des imbéciles ? En tous les cas, merci pour la généralisation... A sa décharge, il faut quand même admettre qu'une frange, probablement extrême de la Meinau, ne sait pas apprécier à sa juste valeur la magnifique symphonie footbalistique qu'a offert le Racing Club de Strasbourg vendredi dernier face à Sedan.

« Moi je n'en ai rien à faire et ça ne me touche pas » Monsieur Paisley est bien sûr au dessus de tout ça. L'ombre d'un début de remise en cause personnelle ne lui viendrait même pas à l'esprit. Ni même le fait que c'est un peu pour faire plaisir à ces supporters, dont la majorité ne connaît rien au foot, que Monsieur Paisley joue tous les week-end. Comment ça, je suis trop idéaliste ?

« Mais c'est difficile à digérer pour certains joueurs. » Les pauvres... Par contre les contre-performances répétées de certains joueurs sont bien entendu très faciles à digérer pour la majorité des supporters (qui ne connaissent rien au foot, bien évidemment).

« Il faudrait que les gens comprennent que ce n'est pas parce qu'on s'appelle le Racing qu'on doit forcément être premier. » En d'autres termes, le Racing Club de Strasbourg est un club comme un autre. Il est normal qu'il encaisse 11 défaites d'affilée en L1. Il est normal qu'il se fasse marcher sur la figure par la quasi-totalité de la L2. Marrant, j'attendais un peu plus d'implication, de ferveur, d'amour du maillot et de passion de la part du capitaine du Racing Club de Strasbourg. Là encore je suis trop naïf sans doute...

« Dans le groupe, on en parle, mais une fois sur le terrain, on ne peut pas savoir ce que les joueurs ont dans la tête. » A priori, en lisant la prose de Monsieur Paisley, pas grand-chose.

« Face à Brest (2-2), c'est uniquement grâce aux joueurs si on a réussi à arracher le nul et à personne d'autre. » Bravo, quel exploit ! Monsieur Paisley est au courant qu'il y a un peu plus de 10 ans, ce n'étaient pas des nuls mais des victoires que les joueurs parvenaient à arracher à la Meinau ? Certes, ce n'était pas face à Brest, mais face à Liverpool et l'Inter de Milan, mais bon quand même quoi...

« C'est compliqué, mais en signant ici, on sait à quoi s'attendre en cas de mauvais résultats. » C'est sûr que Monsieur Paisley, ca doit le changer de Troyes ou de la CFA de Metz. Si Monsieur Paisley savait qu'il existe ailleurs d'autres clubs où les supporters râlent et sifflent quand ils ne sont pas contents...

J'ai toujours été le premier à condamner les gens qui viennent à la Meinau seulement pour le plaisir de cracher leur venin en vilipendant les joueurs à la première occasion. « Mais c'est des nuls ! », « Et je vous l'avais dit ! ». Mais des gens tels que ceux-là, il n'y en a pas qu'à Strasbourg, loin de là, mais à peu près partout.

Résumer les supporters du Racing à cette seule catégorie et brandir cette excuse pour se dédouaner des résultats pathétiques obtenus depuis que Monsieur Paisley est au club est simplement ignoble.

Monsieur Paisley nous montre tout simplement que nombre de ses équipiers et lui vivent sur une autre planète. Pour lui, le Racing Club de Strasbourg est un simple employeur qui le paye grassement. Pour des milliers de personnes, le Racing Club de Strasbourg est bien plus que cela.
C'est une passion. Une passion qui se concrétise de 1000 manières selon les supporters. J'évoquerais, pour les oeuvres les plus spectaculaires, le travail acharné des associations de supporters pour organiser toute la saison des tifos, des déplacements, pour animer la Meinau. Mais il n'y a pas qu'eux, loin de là. Il y a tous ceux qui expriment leur passion sur Internet, en montant leur site ou bien tout simplement tenant à jour un blog pour échanger avec le plus grand nombre à propos de cette passion.
Il y a plus simplement tous ces mômes qui brandissent tous les vendredi soir fièrement l'écharpe du club, tous ceux qui risquent leur permis de conduire pour arriver à l'heure au stade sans avoir mangé après une lourde journée de travail. Il y a toutes ces discussions sans fin au fin fond des winstubs ou les amoureux du club, de tout âge, déblatèrent sans fin au sujet du club.
Il y a malheureusement actuellement tous ces sourires narquois, ces « allez Racing » ironiques, ces railleries à affronter de la part de l'entourage, tout cela parce qu'on a affiché un peu trop ostensiblement son attachement au club.

Le Racing n'est pas qu'un simple employeur. C'est une Institution. Mieux encore, une réalité sociale, n'en déplaise à Monsieur Khirat qui a déclaré à l'encontre des supporters qui ont fait le déplacement à Reims (dernier du championnat qui a écrasé le Racing 4-1) « Personne ne vous a demandé de venir ! ». Il semblerait malheureusement que Monsieur Paisley ne l'a pas compris. Tout comme il n'a pas compris que porter le maillot et le brassard de capitaine du Racing club de Strasbourg était un honneur immense mais impliquait aussi une très grande responsabilité.

En juillet 2006, Philippe Ginestet a annoncé en pleine page dans les journaux le retour du blason du RC Strasbourg. Il était écrit en gras « Vous avez démontré par votre soutien constant tout au long d'une saison décevante que vous êtes LE MEILLEUR PUBLIC DE FRANCE ET LE MEILLEUR KOP DE France. Le logo historique symbolisant les valeurs de l'Alsace sera de retour dès la saison prochaine sur le coeur des joueurs qui devront donner le leur pour vous. »

Il est évident qu'à ce jour, Monsieur Paisley s'est montré indigne par ses déclarations de porter le brassard de capitaine du Racing Club de Strasbourg et d'incarner les valeurs du blason. J'aimerais tellement que la direction ait aujourd'hui le cran d'en assumer les conséquences... Après tout, elle a bien eu le cran de licencier un joueur pour un mauvais clip de rap d'un goût douteux, mais à y réfléchir, bien moins scandaleux que les propos de Monsieur Paisley.

Pour ma part, quoiqu'il arrive, je continuerais à encourager les joueurs du RC Strasbourg. Mais je dois confesser aujourd'hui que Monsieur Paisley, par ses déclarations, a étouffé un petit bout de passion qui brûle en moi...

conan

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