Carquefou le Bronx

Des températures encore agréables dans l'après-midi, mais ne l'oublions pas nous sommes en automne... donc un début de soirée plutôt frais qui commencera à démotiver les premiers touristes. Ca et des résultats plus que moyens, les premières discussions sur l'affluence sont pessimistes : Par ici on parle de 8500, par là on estime que 8000 serait déjà pas mal.

Mais comme le public Meinauvien a le chic pour faire mentir les pronostics, c'est à 5 minutes du coup d'envoi que le gros de la troupe rejoint les tribunes. Tribunes qui seront finalement bien garnies en Nord, Ouest et Sud, sans compter un kop bien rempli jusqu'à la fameuse bâche qui recouvre le quart de virage. Officiellement on annonce 9600 spectateurs présents.

Le début de partie poussif de Racing ne permettra pas à l'ambiance de décoller. Les Bretons sont venus chercher le match nul et leur positionnement ultra défensif promet un match d'un ennui mortel. Les Strasbourgeois ne trouvent pas la faille et si la possession est là, c'est juste parce que le ballon n'a tout simplement pas de creux où s'infiltrer... Pire encore, les offensives en ligne laissent penser à certains spectateurs qu'ils assistent à un match de rugby.

Si le kop pousse, le reste du stade a bien du mal à se réveiller. Pour exemple, le "Aux armes" de la première période qui est tout au plus repris par une dizaine de jeunes en tribune Nord et ne rencontrera aucun écho en Ouest, pourtant habituée à répondre depuis quelques années. La faiblesse du spectacle proposé et la pression - rappelons qu'à l'entame du match, le Racing est relégable suite au retrait annoncé d'un point - ne laisseront que peu de place à de l'euphorie.

Et pourtant, à la 40e minute, sans trop qu'on s'y attende, c'est finalement Dimitri Lienard qui vient réveiller la Meinau d'une frappe qui termine au fond des filets adverses. Racing 1, Carquefou 0, merci, de rien. A peine ce bol d'air inspiré que les Bretons répondent à leur tour en inscrivant un but sur un beau cafouillage dans la surface du Racing, notamment du même Lienard buteur deux minutes plus tôt. C'est la douche froide, et en plus il commence à pleuvoir. De quoi renvoyer les équipes aux vestiaires, sous les sifflets d'une partie du stade.

Dimitri ze maestro

Alors que le match reprend, le jeu semble déjà plus ouvert d'un côté comme de l'autre. Si les risques de prendre un but sont plus élevés, au moins cela aura permis de redonner un peu de poil de la bête aux supporters.

Tandis que le Racing profite d'un corner côté droit, c'est Dimitri Lienard, encore lui, qui s'y colle. Ni une ni deux l'ex-mulhousien séduit au printemps dernier par ce public lors du derby, s'approche du poteau de corner en haranguant le kop à chanter encore plus fort ! Il n'en fallait pas plus pour que l'ensemble du quart de virage, de sa base à son extrémité haute, se mette à redoubler de puissance vocale. Il en sera ainsi à chaque approche de Lienard sur les corners jusqu'à la fin de la rencontre.

Avec un kop bien chaud, un jeu plus ouvert, et un public un peu plus réveillé, l'expérience du "aux armes" est retentée et cette fois plus convaincante.

Au cours des 10 dernières minutes, c'est finalement une partie de la tribune Ouest qui se lèvera systématiquement sur les actions chaudes. Mais si le public est présent et le montre, ça ne suffira pas à obtenir plus que le point du nul... une façon de récupérer ce qui nous avait été pris quelques heures plus tôt, mais rien de plus.

Pour ne pas changer dans ce compte rendu on dira que l'arbitre siffle la fin du match, et une partie du public siffle les joueurs. Ceux-ci s'approcheront du kop pour les féliciter, mais pas d'explosion de joie.

On the road again

Chacun rentre chez soi. Petite lueur d'espoir, on dit que Colmar a été dynamité par Fréjus et que c'est justement notre prochain adversaire.

Alors que mercredi et jeudi les stocks de billets semblaient s'écouler comme des petits pains, on apprendra par la suite qu'en début de semaine il en restait 300. Pas sûr qu'après la prestation du Racing, les derniers billets partent si vite.

C'est déjà l'heure de se préparer à reprendre la route pour se rendre en terre Haut-Rhinoise, terre qui au cours des 2 dernières années s'est révélée relativement inhospitalière : Une victoire sous le déluge de Saint-Louis, une défaite à Illzach suivie d'une invasion de terrain et d'un retrait de point avec sursis (qui vient de tomber), et enfin un nul dans un derby "fumeux" à Mulhouse.

Et comme si l'histoire de la subvention ne suffisait pas, l'invasion de la tribune (auto)réservée aux Cols'verts ajoute une pincée de piment à ce nouveau derby.

A défaut d'avoir deux équipes en forme, espérons que le piment permette un beau spectacle en tribune.