Le début et la fin...

Un démarrage exemplaire

7 août 2004, il est environ 21h30 à Furiani, quand quelques minutes après l'égalisation de Pagis pour le Racing, Vairelles s'en va tromper Vercoutre en solitaire sur une action litigieuse, réglée par un point d'interprétation du hors-jeu. 2-1 score final, Bastia remporte ainsi son premier match de la saison à domicile. Premières désillusions côté alsacien après ce revers face à une équipe classée parmi les favoris pour la relégation et qui ne s'était sauvée qu'à l'ultime journée la saison passée.

Tandis que Strasbourg n'arrive pas à démarrer sa saison, les Corses sont de leur côté à classer au nombre des bonnes surprises de cette fin d'été au même titre que Metz par exemple. Les hommes de François Ciccolini (pompier de service la saison dernière) occupent en effet le 4ème rang de L1 après six journées. Toujours invaincus avec 3 victoires pour autant de matchs nuls, les insulaires sont sans doute loin de s'imaginer dans quelle situation il se retrouveraient quelques mois plus tard...

Aujourd'hui, Bastia n'a plus son destin entre ses mains et est réduit à espérer un faux pas de ses adversaires, tout en étant obligé de ramener un résultat de la Meinau. Comment en sont-ils arrivés là ?


La descente aux enfers

Le début de la fin, c'est bien l'expression qui convient le mieux pour la 7ème journée de championnat. En effet, ce soir là les coéquipiers de Tony Vairelles chutent lourdement à Furiani sur le score de 1-4 face à Bordeaux. Début de la fin, car s'amorce alors une vertigineuse descente vers les bas-fonds du classement.

Les bleus de Corse sont relégables à la trêve. Rien d'étonnant pour une équipe qui n'aura grappillé que 5 malheureux points en 13 rencontres, soit moins de la moitié que lors des six premières journées. Il n'est même pas question, comme au Racing alors en mauvaise posture, d'une différence entre le jeu à Furiani et en déplacement : l'équipe sombre de la même manière sur tous les terrains de France.

Il n'est pas encore question de créer le déclic par un changement d'entraîneur, les dirigeants bastiais préfèrent s'activer sur le marché des transferts. Le mercato sera donc actif du côté de Furiani avec un renfort dans chaque secteur de jeu. En disgrâce du côté de West Bronwich, le Suisse Bernt Haas est ainsi recruté en défense. Après un passage éclair de Nice à la Gantoise, l'attaquant algérien Abdelmalek Cherrad va lui aussi poser ses valises en Corse. Enfin pour renforcer le milieu de terrain, c'est l'ancien champion du monde Christian Karembeu (34 ans) qui est recruté au Servette Genève pour apporter notamment de l'expérience à son nouveau club.

Ce recrutement ambitieux tarde cependant à porter ses fruits, la faute aux blessures qui n'épargnent pas l'effectif de Ciccolini. Les recrues hivernales, Cherrad (8 matchs disputés), Karembeu (6) et Haas (3) en sont les meilleurs exemples. Bastia poursuit donc un parcours digne se son statut de relégable, malgré un léger mieux après la trêve (mais pouvait-on faire pire ?)...


Une crise sportive et extra-sportive

Déjà sauvé de justesse à l'issue de l'exercice 2003-2004, le Sporting est à nouveau en train de réaliser une saison calamiteuse. Fidèles, les supporters ne sont pas moins mécontents. La gestion du club par les dirigeants, le comportement de certains joueurs et l'entraîneur sont montrés du doigt. Conséquence, des évènements extra-sportifs qui ne sont pas pour améliorer l'image du club et de sa région, ni d'ailleurs pour améliorer les conditions de travail de l'équipe, car c'est bien de football qu'il s'agit...


Une réaction tardive

Mieux vaut tard que jamais ont du se dire les dirigeants corses quand, au lendemain d'une nouvelle déroute face aux Verts (3-0), ils ont décidé de débarquer Ciccolini pour le remplacer par Michel Padovani, jusqu'alors entraîneur des gardiens. L'objectif, donner un nouvel élan à l'équipe pour tenter d'éviter la relégation.

Nous sommes déjà à la mi-avril, il ne reste que six rencontres pour sortir le club de la zone rouge. Six matchs, autant qu'aura durée l'euphorie estivale des Bastiais...

Mais voilà, Bastia est engluée en 19ème position et la situation semble sacrément compromise dans la lutte pour le maintien. Et l'improbable se produit, les insulaires vont remporter quatre de leurs cinq rencontres sous la direction du nouveau coach, ne chutant que sur la pelouse de l'AS Monaco (5-2). Malgré tout, le club n'a gagné qu'une seule place, restant 18ème et reléguable.

La dernière rencontre de la saison à Furiani à été selon "Michou" Padovani, l'occasion d'une « réconciliation avec le public », pour une équipe (enfin) retrouvée et qui a, selon beaucoup, livré face à Lens sa meilleure partie de la saison (victoire 3-1).

Parmi les modifications apportées par Michel Padovini, le passage d'Hadji comme attaquant de pointe ou le repositionnement de Song en milieu défensif. Le nouveau technicien a aussi bénéficié du retour de joueurs importants comme Jau, André et Karembeu. Voila quelques raisons du réveil des Corses qui produisent à nouveau du jeu et marquent des buts. Vairelles pour sa part ne semble pas rentrer dans les plans du nouvel entraîneur.

De quoi y croire encore un peu pour une équipe qui n'aura finalement réellement joué que sur les six premiers et les six derniers matchs de sa saison...


L'équipe qui va se présenter à Strasbourg

Mauvaise nouvelle cependant, la suspension de Romain Rocchi expulsé en fin de match vient s'ajouter aux absences pour cause de blessures (Sidibé, Matingou, Cherrad, Haas...). Heureusement pour Padovani, des joueurs qui étaient incertains pourront tout de même disputer la rencontre à l'image du gardien Penneteau ou du milieu de terrain Ziani.

La victoire étant indispensable, Padovani va certainement aligner une formation semblable à celle de la semaine passée face au Lensois. Penneteau devrait toutefois retrouver sa place dans les buts tandis que Piocelle pourrait remplacer Rocchi. André et Hadji en pointe, Ben Saada devrait débuter sur le banc.


Un suspens insoutenable...

Au coup d'envoi de ce Strasbourg-Bastia, l'avenir des Corses en L1 sera donc totalement incertain. La faute à la révolte des équipe du bas de tableau qui depuis quelques matchs ne lâchent plus rien. Tout comme Bastia, Ajaccio ou Caen finissent la saison en trombe. Avant la 38ème journée, six formations sont encore concernées par la relégation en L2... N'ayant plus son destin entre ses mains, Bastia n'est pas la mieux embarquée pour se sauver !

Un nul pourrait suffire, alors qu'une victoire pourrait s'avérer insuffisante. Autant dire que l'heure n'est plus à la réflexion du côté du Sporting, il faut gagner face au Racing et ce même si les statistiques ne plaident pas en faveur d'un tel résultat (Bastia reste sur cinq victoires à la maison, mais éprouve plus de difficultés hors de ses bases). Padovani y croit encore : « Si on s'impose en Alsace, on a de grandes chances de nous maintenir », dans la mesure ou les autres équipes déjà sauvées jouent le jeu.

Totalement dépassés une grande partie de la saison, les Bastiais devraient êtres survoltés au moment d'aborder cette rencontre. Un destin qui ne leur appartient plus pourrait peut-être même leur permettre de jouer plus libérés que leurs concurrents directs...
Sur son chemin, un Racing revanchard qui se doit jouer le jeu, par fierté, par respects pour ses supporters, mais aussi pour ne pas risquer de fausser cette incroyable fin de saison où le suspens est en queue de peloton...


Compositions probables

RC Strasbourg




SC Bastia