Enrhumés !

Tous les qualificatifs ont été utilisés pour désigner le vent qui soufflait sur la pelouse de Félix Bollaert. Dans des conditions de jeu pas très propices à la pratique du football, les Strasbourgeois ont fait malgré tout bonne figure. Une rigueur défensive plus ou moins retrouvée avec une charnière centrale inédite Drobny - Devaux qui a fait le boulot, un milieu de terrain un peu moins en vue que d'habitude et une attaque composée du seul Mouloungui, soutenu par Le Pen, qui a joué plutôt juste. Le Racing a joué son football, posant le jeu et dominant son adversaire.

La première mi-temps est plutôt insipide, aucune des deux équipes ne parvenant à déployer son jeu dans ce tourbillon venteux. Les Alsaciens semblent le plus en jambes face à une piètre équipe lensoise. Drobny, toujours aussi attachant, aurait d'ailleurs pu conclure cette domination strasbourgeoise par un but dès la 10ème minute de jeu mais le Tchèque tout surpris de se retrouver seul devant le gardien lensois tergiverse trop et lui tire dans les bras. Côté lensois, la réplique vient 3 minutes plus tard avec Moreira qui aurait pu ouvrir la marque au deuxième poteau sur un centre fuyant de Thomert. La suite, c'est une perpétuelle lutte contre le ballon capricieux. Quelques offensives lensoises, bien stoppées par la défense ou par Fernandez dont c'était le retour (et qui fêtait ses 29 ans hier) viendront ponctuer cette première période bien terne.

A la reprise, on retrouve les même 22 acteurs partis pour affronter l'éternel ennemi commun : le vent. Il était dit que, dans ces conditions de jeu, la victoire ne s'obtiendrait que sur un exploit individuel ou sur une erreur défensive. La preuve d'abord par Mouloungui qui, bien lancé par Lacour, arrive à pénétrer aux abords de la surface d'Itandje pour finalement adresser une belle frappe croisée du plat du pied que le portier artésien ne peut capter. 1-0 pour les Bleus, les supporters strasbourgeois ayant fait le déplacement en nombre exultent. Quelques secondes après cette ouverture du score, c'est Le Pen qui aurait bien pu faire le break sur un centre un peu raté qu'Itandje est certain de voir sortir hors des limites du terrain. C'était sans compter sur la bourrasque qui avait choisi à ce moment là de déposer le ballon pile sur la barre transversale.

Les Strasbourgeois peuvent se prendre la tête à deux mains car après ça, c'est le show lensois. On commence par un centre anodin de Barul repris au bonheur la chance par Ekani dont la volée ne peut qu'être accompagnée par Devaux dans les buts. 1-1, balle au centre. Trois minutes plus tard, rebelotte. Diane gratifie l'amorphe public lensois d'une volée complètement ratée, tout le monde en rit déjà mais c'était sans compter l'aide du copain des Nordistes j'ai nommé le vent qui ramène le ballon sur Fernandez, qui pressé par Bakari, commet une grosse faute de main que l'ancien Lillois s'est fait un plaisir de transformer en but. 2-1 pour Lens, on joue la 73ème minute et côté strasbourgeois on ne comprend pas trop ce qui s'est passé alors que les Bleus semblaient bien maîtriser le match.

Les entrées d'Arrache et de Moukouri à la place d'Abdessadki (plutôt bon hier soir) et de Deroff (visiblement plus impliqué que d'habitude) ne changeront rien même si le numéro 13 strasbourgeois a encore montré qu'il avait du ballon et qu'il faudra sans doute compter sur lui à l'avenir. Les minutes défilent et le match se termine. Gros soulagement pour les Lensois, grosse déception pour les Strasbourgeois. Le Racing reste 12ème, à 3 points du 11ème Rennes et à 7 points du premier relégable Le Mans, prochain adversaire du Racing à la Meinau. Plus inquiétant, l'adversaire du soir Lens (10ème), est désormais à 6 points du Racing.

Ce match il ne fallait pas le perdre. Le Racing peut maintenant commencer son habituelle opération commando pour finir sereinement la saison.