Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Le chemin de Dacourt

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Par filipe
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Arrivé sur la pointe des pieds au centre de formation du Racing, peu d'observateurs lui prédisaient un réel avenir comme professionnel. Pourtant, depuis plus d'une décennie, Olivier Dacourt suit tranquillement son petit bonhomme de chemin.

Des débuts difficiles
N'a-t-il pas parcouru un remarquable chemin, ce jeune homme quelque peu timide et un brin gauche qui fit ses premiers pas professionnels au Racing ?
A vrai dire, à son arrivée en Alsace, peu de gens croyaient vraiment en ce titi parisien. Seul Max Hild, celui qui l'a repéré à Aulnay-sous-Bois et soutenu pendant ses premières années alsaciennes, avait réellement décelé son potentiel. Mais l'entraîneur de l'époque, Gilbert Gress, était bien loin de partager le même avis...
Avec le recul, Dacourt se féliciterait presque de cette défiance : « Il ne croyait pas en moi, mais m'a permis d'avancer dans l'adversité. De m'endurcir. Sans lui, je n'en serai peut-être pas là. Je n'ai pas progressé dans le coton. »

Un déclic aux JO
Bien qu'il ait débuté sa carrière dès mars 1993 (Auxerre-Strasbourg), Olivier Dacourt prit bien plus de temps pour s'imposer au sein de l'effectif strasbourgeois que ses deux meilleurs amis de l'époque, Martin Djetou et Valérien Ismaël. C'est en effet uniquement après sa participation aux JO d'Atlanta en 1996, que ce jeune homme d'origine guadeloupéenne (né à Montreuil en 1974) devient l'un des hommes forts du club. Un an auparavant, il n'était même pas dans le groupe qui disputa la finale de la Coupe de France face à Paris...

C'est en fait le départ des cadres (Leboeuf, Garde, Sauzée) et sa propre progression athlétique et technique qui lui ont finalement permis de s'imposer sur le terrain, mais également en dehors (notamment en devenant le trésorier de la caisse des amendes payées par les joueurs, un rôle loin d'être anecdotique dans la vie d'un groupe professionnel). Rapidement il devient aussi l'un des chambreurs « officiels » du club, un rôle qu'il conserve depuis dans tous les clubs par lesquels il passe.

Sous les ordres de Duguépéroux (qu'il a récemment appelé pour le soutenir dans sa difficile période), Dacourt devient alors incontournable au poste de milieu récupérateur, où son abattage physique et son altruisme font la différence. Il ne tarde donc pas à attirer le regard des autres clubs : longtemps annoncé à Bordeaux, c'est finalement à Everton qu'il est transféré pour 40 millions de francs en 1998, après avoir disputé 136 matchs sous le maillot strasbourgeois et remporté la Coupe de la Ligue en 97 (sans oublier le titre de champion du monde militaire en 1995, avec Roger Lemerre).

Le doublé de Madrid
Dès lors, le style de jeu très British d'Everton convient très bien à Dacourt (1m80, 72 kg), ce qui lui permet d'être rapidement considéré comme le meilleur tacleur de la Premier League et d'acquérir une petite notoriété dans l'univers footballistique.
Convoité par plusieurs clubs européens, c'est le Racing Club de Lens - très ambitieux à l'orée de la saison 99 - qui finalement parvient à le faire revenir en France pour près de 60 millions de francs.

Bon en championnat, c'est surtout en Coupe UEFA que Dacourt réalise de grands matchs et participe activement au beau parcours des Sang et Or (demi-finalistes de la compétition, éliminés par Arsenal). Au poste de numéro 10, il réalise notamment un doublé face à l'Athlético Madrid en huitième de finale qui reste encore aujourd'hui dans les mémoires des supporters lensois (petit pont et ballon piqué sur le premier but, lob parfait sur le second).

L'influence de Capello
Revendu 78 millions de francs à Leeds (la progression de la valeur financière de Dacourt au fil des années est assez significative...), la Coupe d'Europe lui sourit à nouveau puisqu'il atteint cette fois-ci la demi-finale de la Ligue des Champions.
En championnat, Dacourt devient - au même titre que Vieira - l'un des joueurs les plus surveillés par les arbitres (13 cartons jaunes en 33 matchs).

Mais bien qu'il se voit rester quelque temps encore en Premier League, les investissements financiers excessifs de Leeds et les choix sportifs du nouvel entraîneur Terry Venables finissent par l'écarter du club : Dacourt est alors prêté en janvier 2003 à l'AS Rome où il obtient le soutien immédiat de Fabio Capello : « ça m'a vraiment redonné confiance en moi quand j'ai su que Capello voulait m'embaucher et après la première séance d'entraînement, il m'a intégré à l'équipe qui allait affronter le Chievo, ce qui, on m'a dit, est rare ».

Vendu définitivement à la Roma à l'été 2003, son passage sous les ordres de Capello le marque profondément : « c'est un homme très très impressionnant, et on a tout le temps l'impression d'apprendre avec lui. [...] Il est très strict et rigoureux - rien n'est laissé au hasard. » Sur le plan du jeu, cette période correspond sans doute à la meilleure époque de Dacourt pour le moment. Egalement titulaire en équipe de France pendant la Coupe des Confédérations 2003 (où il fut considéré comme l'un des meilleurs joueurs), Dacourt a d'ailleurs remporté par deux fois cette compétition (en 2003 et 2001).

Ecarté de l'équipe de France
Mais depuis le départ de son entraîneur charismatique chez l'ennemi juré turinois, la baisse du niveau de l'équipe romaine tout comme de celui de l'ancien Strasbourgeois est évidente. Après avoir été un titulaire régulier les saisons passées, Dacourt est cette année bien moins souvent aligné en championnat (neuf matchs : quatre fois titulaire et cinq fois remplaçant).

Cette baisse de régime est sans doute aussi à l'origine de son absence en équipe de France depuis plus d'un an (la dernière de ses 21 sélections remonte à octobre 2004 face à Chypre). Aujourd'hui relégué derrière les Vieira, Makelélé, Diarra, voir même Mavuba, seule une grande deuxième partie de saison peut encore lui permettre d'espérer participer à la prochaine Coupe du Monde. Rien que pour ça, un nouveau beau parcours en ces compétitions européennes qui lui réussissent si bien ne serait pas pour lui déplaire. Cela passe par un bon match face au Racing ce jeudi, contre ce club où tout commença aussi pour lui en Coupe UEFA (face à l'Ujpest Budapest, septembre 1995).

C'était il y a 10 ans déjà, c'était le début du parcours inattendu du petit Parisien...

filipe

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