Shootfighter

11/01/2007 15:10
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Deux flims à 1 euro en grande surface, c'est possible. Ca nous fait 50 centimes le flim, et des promesses de bonheur en nunchaku plein le caddie. Non, les deux oeuvres ne sont pas les Tortues Ninja, mais deux plagiats de la filmographie de Van Damme : Shootfighter 1 & 2.
Rien que l'accroche sur la jaquette du DVD vaut son pesant de tartines de saindoux :
« Shootfighter – Je vais t'arracher le coeur ! ». Comment voulez-vous résister à une invitation nanarde aussi vulgaire et explicite ?

Pour l'histoire, c'est très simple. C'est encore plus simple si vous avez vu tous les coups sont permis, avec Jean-Claude « aware » Van damme, puisque c'est un plagiat en bonne et due forme du scénario (si on peut appeler scénario les deux pages torchées avec le cul qui ont servi de ligne directrice au flim).
Ken et Ryu sont deux jeunes américains fiers et beaux qui suivent depuis de longues années l'entraînement de Shingo, un maître asiatique d'arts martiaux qui a la particularité d'être un ancien champion de shootfighting, lorsque ce sport avait encore ses lettres de noblesse.
Aujourd'hui, le shootfighting est devenu un tournoi clandestin qui se termine obligatoirement par la mort du combattant vaincu. Autant vous dire que c'est déjà complètement crétin comme concept, puisqu'il faut les recruter, les inconscients experts en arts martiaux d'accord pour participer. Imaginez, si ça existait vraiment : sur un tournoi de 16 participants, y en a plus qu'un en vie à la fin. Donc vous avez au moins 15 nouveaux participants à recruter pour l'Open suivant. Tout un marketing à revoir. Enfin bref.
Le réseau est dirigé par l'infâme M. Bison (les noms des personnages, je ne m'en rappelle plus, donc je reprends ceux du célèbre Streetfighter 2) qui est bien évidemment l'ancien rival et ennemi juré de Shingo et qui n'a jamais digéré sa défaite face à lui des décennies auparavant. M. Bison veut se venger. Et il veut inviter Shingo à participer au tournoi de Shootfighting, mais celui-ci, qui en plus d'être un très mauvais acteur, est juste et bon, refuse.
M. Bison a alors une idée diabolique, ce qui est bien normal pour le méchant d'un nanar de série Z : il va attirer les élèves de Shingo dans un piège pour l'obliger à venir l'affronter.
Ken et Ryu, qui n'ont d'égal à leur niaiserie que leur déficience en expression scénique, acceptent de participer au Shootfighting, et partent pour le Mexique sans le dire à leur Maître.
Les combats commencent, et Ken et Ryu ne tardent pas à découvrir le pot-aux-roses : ils doivent zigouiller leurs adversaires et les expédier ad patres s'ils veulent espérer garder leur rectum en un seul morceau. Ils ne sont pas trop d'accord, mais bon, ils n'ont plus trop le choix. Comme vous lorsque vous repensez à votre compagne : « au départ j'étais pas trop d'accord, mais en même temps j'avais plus trop le choix, ça ou rien...(Soupirs). »

Arrive le moment que personne ne voyait venir (je déconne, je l'avais vu venir au bout de 30 secondes de flim, mais j'essaye de me montrer compatissant et de me mettre à votre niveau) : Ken doit affronter son ami d'enfance Ryu dans un combat à mort.
Au moment fatidique, qui débarque pour sauver les deux gourgandins ? Non, pas Zorro, bandes de moules, z'avez été fini au pipi ou quoi ? Le Maître Shingo, qui a eu vent on ne sait comment du tournoi de Shootfighting et qui s'est téléporté jusqu'au Mexique pour régler ses vieux comptes une bonne fois pour toutes.
Hollywood Shingo (mode boîte à rires on) est interprété par Bolo Yeung, figure célèbre des nanars de baston asiatique, qui jouait le méchant dans « Tous les coups sont permis ». Mon dieu qu'il est mauvais acteur ! Tellement mauvais qu'il doit prononcer trois phrases sur l'ensemble des Shootfighter 1&2, pas plus.
Shingo accepte enfin d'affronter M. Bison à condition que celui-ci libère les deux débiles mentaux qui lui servent d'élèves. Ensuite il lui pète la gueule, et tout le monde est content, et c'est fini !
Se doutaient-ils à ce moment qu'aucun d'entre eux ne récolterait jamais le moindre Oscar du meilleur acteur ? C'est une autre histoire.

Projetons-nous maintenant dans la salle de Mr Johnson, le producteur, à qui un scénariste essaie de vendre son projet :
« J'ai une idée super originale. Ca serait un tournoi clandestin d'arts martiaux où à la fin le perdant meurt. Bon, y aurait une vieille histoire de rivalité et à la fin le gentil viendrait péter la gueule au méchant et libérer ses élèves. On pourrait prendre Bolo Yeung pour faire le gentil. D'accord, il joue super mal, mais son nom est connu des amateurs de flims d'arts martiaux. Et puis on va pas proposer des bons acteurs chers à des fans de Van Damme qui n'y verront que du feu, les crétins ! »
Et le producteur : « génial, j'achète ! »

Bonne nuit les zenfants

Le nanaconda

PS : si vous êtes sages, je vous raconterai peut-être Shootfighter 2 qui est exactement la même chose que le 1, même histoire, mêmes personnages, mêmes acteurs, sauf que cette fois les gentils aident la police à infiltrer et démanteler le réseau clandestin de Shootfighting qui est tenu d'une main de maître par le frère de Shingo qui est aussi son pire ennemi, finalement. Si, si, encore plus ennemi juré que M. Bison, dis-donc. Non disons qu'avec M. Bison, c'était plus un malentendu qu'une vraie animosité. Alors qu'avec son frère, non vraiment ils ne s'apprécient pas.

PS2 : des langues de vipère prétendent que cette oeuvre a inspiré le Scorpion, film sur le free fight avec Clovis Cornillac, l'excellent acteur qui collectionne les flims de daube. Le nanaconda ne l'a pas encore vu, il se gardera bien de confirmer ou d'infirmer ces vilaines rumeurs.

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