Plessis, le pacificateur

27/03/2010 16:34
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7ème billet de notre Saga Racing; les deux semaines écoulées semblent marquer un véritable tournant. La bataille alsaco-londonienne paraît sur le point de marquer sinon une fin, au moins une trève de longue durée. Mais comment le Fontenla et consorts ont-ils réussi à sortir des 40èmes rugissants dans lesquels ils étaient ballotés depuis des mois ? Deux raisons à cela.

Premièrement Fontenla a réussi à passer deux semaines sans changer d'avis et sans faire de provocation gratuite : progresserait-il ? Deuxièmement il a choisi de confier les manettes opérationnelles, sportives et médiatiques à une seul et même personne, qui en plus connaît parfaitement le monde du football : Jean-Claude Plessis.

Résultat : même si les plaies des dernières semaines ne sont pas toutes cicatrisées, loin de là, la volonté de Fontela de rester devient crédible, et les acteurs périphériques au Racing sont petit à petit tous rentrés dans le rang et dans leur rôle respectif.

Pourvu que ça dure, et pourvu que Plessis dispose des moyens et du pouvoir de sa fonction. Si ce n'est pas le cas, on peut lui faire confiance pour ne pas rester en subissant. Une lueur d'espoir est enfin apparue au bout du chemin de croix du Racing et de ses supporters


Résumé des épisodes du 14 au 27 mars 2010 :

Dimanche 14 mars : La nomination auto-proclamée de Jean-Claude Plessis est accueillie avec scepticisme dans l'entourage du club. Ce n'est pas l'homme et encore moins ses remarquables faits d'arme à Sochaux qui sont en cause, mais bel et bien la crainte d'un 3ème président sans pouvoir ni moyen aux côtés de Fontenla
Citation:
L'Alsace En nommant à la présidence un homme aussi entier et reconnu que Jean-Claude Plessis, les propriétaires du RCS espèrent se refaire une virginité à Strasbourg. Cette stratégie n'a une chance d'aboutir que si l'ex-patron de Sochaux a les pleins pouvoirs. Sinon, elle pourrait se retourner contre eux.


Lundi 15 mars : Plessis a choisit son style et son registre : les media c'est lui, le patron du club c'est lui, son patron c'est Fontenla mais celui-ci doit rester dans son rôle d'actionnaire : approuver le projet que Plessis lui proposera et lui allouer les moyens nécessaires.
Citation:
l'Equipe Le nouvel homme fort du Racing ne compte d'ailleurs pas se laisser marcher sur les pieds. «J'entends ne pas avoir autour de moi des gens qui parasitent mes décisions (...) Je choisirai les joueurs, je prendrai les principales décisions sportives. Et puis je pense être en mesure de convaincre des actionnaires qui, pour l'instant, découvrent le foot. J'ai toutes les garanties de ce côté (financier). A mon âge, je ne vais pas me laisser embêter. J'avais vraiment envie de retrouver l'odeur du vestiaire. Je vais suivre l'équipe sur tous ses matches, à la Meinau comme à l'extérieur.»
Il va vite, c'est clair, c'est crédible; et si Plessis était Le Président dont Fontenla et le Racing avaient besoin! Reste à juger les faits dans le temps.
http://www.lequipe.fr/Xml/Football/Dossiers/Media/130404_plessis.jpg

Mercredi 17 mars : Plessis, pas encore officiellement nommé Président, est décidément très actif. Il prend la situation par le bon bout : éduquer son actionnaire et lui demander de s'excuser auprès de la Mairie et donc des strabourgeois au sujet des propos diffamatoires qu'il avait tenus il y a quelques semaines.
Citation:
KCB Fontenla a adressé un email hier à Roland Ries afin de s'excuser pour ses propos. Par l'intermédiaire du directeur de cabinet Patrick Pincet, la mairie a réagi: "Nous constatons qu'en nous adressant un mail qu'il rend public à travers la presse, Fontenla ne met pas vraiment les formes. Rien de très nouveau ne transpire de ce courrier à l'évidence dicté par Jean-Claude Plessis avec lequel le contact a été agréable et qui est quelqu'un d'éminemment respectable (...)"


Jeudi 18 mars : Toujours le même nom qui revient dans l'actualité du Racing : Jean-Claude Plessis. C'est un signe de constance. L'homme plonge dans son nouveau sujet avec un savoir-faire indéniable et visiblement beaucoup de passion
Citation:
Sports.fr Jean-Claude, vous signez officiellement votre contrat de cinq ans comme président du directoire du RC Strasbourg dans une semaine, pourquoi ce retour, quinze mois après votre départ de Sochaux ?
J'avais finalement toujours le virus. L'occasion fait le larron, donc je me retrouve à Strasbourg. Je ne pensais pas revenir, et puis c'était l'occasion de revenir dans un grand club comme Strasbourg pour rebâtir un projet. Voilà, ça m'a intéressé et en deux-trois heures, j'ai dit oui. Je suis au club en tant que président du directoire la semaine prochaine, mais je suis déjà strasbourgeois.


Vendredi 19 mars : Les joueurs et l'entraîneur ont vu leur Président dans les vestiaires! Ils ne jouent pas très bien face à Brest, mais ils s'accrochent et gagnent 1-0 contre le 2nd de L2. Une victoire clé dans l'optique du maintien, et dans la foulée, le bon Président Plessis distribue la première prime doublée de l'année. Quand je vous dit qu'en une semaine il se sera mis tout le monde dans la poche : media, mairie, actionnaire, entraîneur et joueurs. Il sait y faire
Citation:
L'Equipe L'ancien boss de Sochaux a assisté à la victoire de Strasbourg contre Brest (1-0). Un résultat qui permet à sa nouvelle équipe de s'éloigner un peu de la zone rouge. «Le match nul n'aurait pas suffi (...). C'est une victoire cherchée au forceps. Ça va calmer un peu l'ambiance ici. On va nous faire un peu plus confiance.»
Rodrigo plus haut que tout donne de l'air au Racing

Lundi 22 mars : c'est le printemps, et le week-end s'est passé de manière on ne peut plus tranquille du côté du Krimmeri. Plessis poursuit son oeuvre, et passe au chapître 2 de l'éducation du sale gosse de Londres. Après les excuses, voila venu le temps de l'intronisation dans le milieu fermé des grands propriétaires du foot. Acte 1 avec Jean-Michel Aulas. Encore bien vu !
Citation:
Sportune.fr Jean-Claude Plessis (...) débarque à Londres jeudi prochain (...) Selon les Dernières Nouvelles d'Alsace, Il aura dans sa valise un certain Jean-Michel Aulas, président du club le plus riche de France, l'Olympique lyonnais. Celui-ci inaugurera en effet un restaurant dans la capitale anglaise en milieu de semaine. Tout ce beau monde va donc casser la croute ensemble pour... tenter de faire aimer le football à ce cher Fontenla et ses associés. « On va leur faire rencontrer des gens importants dans le football, explique Jean-Claude Plessis (...) S'il n'y a pas de joie, ce n'est pas la peine. » Faire aimer le football à un trader londonien en lui faisant rencontrer Jean-Michel Aulas... Jean-Claude Plessis a de la suite dans les idées ! (...)


Mardi 23 mars : A la veille de l'AG qui doit enfin le nommer officiellement, force est de constater que Plessis a parfaitement passé l'épreuve préliminaire qui consistait à faire place nette afin de pouvoir exercer son mandat dans les meilleures conditions
Citation:
L'Alsace Jean-Claude Plessis, lui, n'a pas attendu pour en prendre (NDLR : des initiatives), avant même son entrée définitive en scène à Strasbourg le 29 mars. Un, en priant instamment ses actionnaires de ne pas autoriser leur avocat suisse, Ralph Isenegger, décrié en Alsace dès le rachat le 4 décembre, plus encore après le mercato d'hiver (2), à venir assister à Strasbourg - Brest. « Moi à la présidence, il n'interviendra pas dans les transferts », répète le nouvel homme fort de la Meinau. Deux, en octroyant une double prime - qu'on suppose un rien supérieure à 30 euros - aux joueurs après leur succès face aux Brestois.


Mercredi 24 mars : Le mercredi, vous le savez désormais, c'est jour d'AG au Racing. Aucune surprise cette fois-ci, Plessis est nommé Président comme prévu avec les pleins pouvoirs, et les minoritaires alsaciens sont sagement rentrés dans le rang et restent au conseil. Enfin une réforme très maline est annoncée. Le Conseil d'Administration sera remplacé par un directoire, instance opérationnelle qui permettra à Plessis d'exercer son mandat de Président en toute quiétude, et un comité de surveillance, instance de contrôle qui permet de donner un statut à Fontenla et aux minoritaires, mais sans qu'ils interfèrent dans la gestion du club. Toujours très bien vu Monsieur Plessis
Citation:
DNA L'ancien président de Sochaux est disponible, sympathique et plutôt charismatique. (...) Le pouvoir se divisera entre un conseil de surveillance (un peu) et un direc! toire (surtout) (...)
Alain Fontenla a lu un texte pour réaffirmer son attachement à ne pas vendre le club. Les questions ont, par la suite, fusé, sans nécessairement trouver de réponse. Et, lors du conseil d'administration, seule l'abstention des administrateurs « alsaciens », Thierry Wendling, Léonard Specht et Dominique Pignatelli a constitué une discordance officielle et finalement symbolique.
Le dernier a donné la tendance générale : « L'ambiance a été globalement bonne, cordiale ». Jean-Claude Plessis, à la faveur de sa gouaille habituelle, a plutôt séduit l'assemblée dans la forme. (...) « Nous n'avons pas la même vision qu'eux du Racing, nous nous sommes abstenus au moment d'élire le nouveau président en raison du flou qui entoure le projet ! et parce que nous sommes dans l'attente d'actes, poursuit Dominique Pignatelli. Mais Jean-Claude Plessis a envie de faire quelque chose. Il semble bien conscient de la difficulté de la tâche, mais il espère que ses relations et son savoir-faire permettront de réussir. »
(...) le nouveau président apparaît comme le messie. Il ajoutera à son statut de numéro un, celui de directeur général. A ses côtés, Christophe Cornelie formera un binôme assez bigarré. (...) « Christophe s'occupera de toute la partie financière et administrative parce que moi, je ne tiens pas! en place, révèle le 5ème n°1 dans la saison. On est deux à avoir la signature.(...)


Jeudi 25 mars : Plessis poursuit son entreprise de séduction et de restauration d'un climat de confiance. Aujourd'hui c'est Pascal Janin qui a droit à tous les égards de Plessis. C'est vrai qu'il a tenu la barre de l'équipe dans la tempête, et qu'il est en passe d'assurer le maintien. Mais n'oublions pas que l'équipe n'a toujours aucun fond de jeu, et qu'en foot la confiance se rompt en un jour
Citation:
Mercato365.com Jean-Claude Plessis désire conserver Pascal Janin au poste d'entraîneur du Racing Club de Strasbourg la saison prochaine. « Je dois voir avec Pascal Janin comment il souhaite travailler la saison prochaine. Je souhaite qu'il reste(...) Il a fait ce qu'il a pu cette saison, et cela a été bien fait. Si je peux le rassurer, je le rassurerai. Mais, nous allons partir avec lui ».


Vendredi 26 mars : Malgré tout le talent de Jean-Claude Plessis, une semaine ne suffit pas à cicatriser toutes les plaies causées par des semaines d'affrontements, d'espoirs déçus, et de maladresses au vitriol. Roland Ries, le Maire, et Frédéric Sitterlé, le porte-prole du clan des Alsaciens, y vont de leurs déclarations afin de sortir du jeu la tête haute. Mais la messe est dite, et le terrain est libre pour Fontenla et Plessis
Citation:
L'Alsace Au travers d'un communiqué diffusé cet après-midi (...) Frédéric Sitterlé (...) détaille les raisons du retrait de l'offre régionale et met les actionnaires majoritaires actuels face à leur responsabilité. Il remercie également le maire de Strasbourg, Roland Ries, pour son soutien "indéfectible" au RCS. Le patron de la société "The SkreenHouse Factory" précise par ailleurs que le groupe d'investisseurs alsaciens reste mobilisé pour faire aboutir son projet, dont il détaille par ailleurs les principaux axes.


Samedi 27 mars : Décidément, c'est vraiment le retour aux affaires normales. Le Président Plessis a été le premier président de la saison à accompagner hier soir son équipe en déplacement à Tours. Malheureusement aucun effet sur une équipe sans âme et sans talent. Défaite 0-2 du Racing endossée par Janin qui a montré certaines de ses limites : la frilosité dans la composition de l'équipe et dans les consignes de jeu
Citation:
L'Alsace « J'ai le sentiment de m'être trompé sur ma composition d'équipe et les consignes que j'avais données et que les joueurs ont respectées. Je leur avais demandé d'attendre, de faire sortir Tours pour contrer. Mais les Tourangeaux ne sont jamais venus nous chercher. Ça a donné un non-match en première mi-temps. Cette défaite est davantage de ma responsabilité que de celle des joueurs. Mon option n'a pas été concluante. » Les précédentes l'avaient été. Cette fois, des joueurs au coach, tout le monde a raté son match. « Je leur fais confiance. Nous en allons nous en sortir », tente de se rassurer le nouveau président, Jean-Claude Plessis, qui rêvait sûrement d'un retour plus réussi dans sa ville natale.


A l'issue de ces deux semaines, j'ai envie de dire merci Monsieur Plessis pour votre professionnalisme et votre enthousiasme. Je suis bien conscient que rien n'est acquis, ni sur le plan du projet sportif et ni au niveau des moyens financiers. On parle de 12 Meuros pour l'an prochain, mais c'est déjà le budget de cette année et on voit le résultat. Mais au moins le sportif est-il redevenu le centre des débats autour du Racing, et ce en l'espace d'une seule semaine. Nous ne sommes plus la risée des media en France. Bref le Racing est à nouveau un club comme les autres. Reste maintenant à se mettre au boulot dans la durée, et à espérer que les cours d'éducation auront porté leur fruits du côté de Londres. J'ai la faiblesse de penser que l'arrivée de Jean-Claude Plessis est la première bonne décision prise par Alain Fontenla. Allez Racing !!

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