Depuis plusieurs années, les joueuses russes ont envahi le circuit WTA. Treize font partie des cent premières mondiales et trois d'entre elles figurent dans le Top Ten. Comment peut-on expliquer un tel phénomène ?
Un contingent de plus en plus important Les nouvelles poupées russes ont envahi le tennis féminin, elles se prénomment Anastasia Myskina (n°5 mondiale), Nadia Petrova (8e), Elena Dementieva (10e), Vera Zvonareva (11e), Svetlana Kuznetsova (12e) et Maria Sharapova (19e)... Elles n'en finissent plus de truster le circuit WTA et chaque année, de nouvelles têtes pointent le bout de leur nez, venant grossir le contingent. La dernière petite merveille russe s'appelle Maria Sharapova, 17 ans et des tonnes de promesses. Au total, elles sont treize à pointer parmi les cent premières mondiales dont trois qui figurent actuellement dans le Top Ten.
Sur l'année 2003, Myskina, Dementieva et consorts ont remporté onze tournois. En chef de file de cette génération dorée, Anastasia Myskina. Cette jeune Moscovite de 22 ans vient de se hisser au cinquième rang mondial et a déjà remporté sept tournois. Juste derrière, viennent deux joueuses redoutables : Nadia Petrova, demi-finaliste en 2003 à Roland-Garros, une fille très athlétique au potentiel encore inexploré tant il semble énorme, et Elena Dementieva, déjà lauréate de trois tournois à seulement 22 ans.
La jeune pré-retraité Anna K aura bien du mal à faire son come back d'autant qu'elle devra d'abord émerger dans son propre pays. Mais la jeune Maria Sharapova tend déjà à faire oublier Anna grâce à sa plastique avantageuse mais surtout grâce à son palmarès : à seulement 17 ans, elle a déjà gagné deux tournois (Québec et Tokyo).
Un système de financement privé
Si l'apprentissage et le parcours de ces jeunes filles sont différents pour chacune d'elles, on retrouve à chaque fois une culture de la victoire. « Leur motivation est bien plus importante que pour les joueuses françaises du même âge, elles ont plus de volonté. Souvent, c'est un moyen pour elles d'améliorer leurs conditions de vie et de gagner de l'argent. », admet Georges Goven, entraîneur fédéral de l'équipe de France féminine. « Dès l'âge de 12/13 ans, elles sont déja très professionnelles. Et la famille est très impliquée dans leurs projets de réussite.»
Et Goven de poursuivre : « En France, nos jeunes espoirs ont souvent peur de disputer des tournois à l'étranger. En Russie, elles n'hésitent pas à partir à l'aventure avec toute leur famille. Cela représente un coût et ils ont plus de moyens que nous.»
Effectivement, derrière la réussite de cette génération, se cache un système de financement privé qui prend en charge l'intégralité de la formation de ces bébés champions. Chaque fille voit ses déplacements, ainsi que ceux de sa famille, pris en charge par un mécène ou un parrain privé. Une différence de taille avec le système fédéral français : « En France, nous ne pouvons pas prendre en charge tous les coûts liés à la formation notamment les déplacements de la famille à l'étranger. », reconnaît Goven.
Anastasia Myskina, n°5 mondiale, explique et approuve le principe du système de formation souvent décrié : « On te donne de l'argent pour démarrer ta carrière. Et quand tu commences à gagner, tu rembourses. Mais contrairement à ce qui se dit, ce n'est pas un prêt avec un gros taux d'intérêt. Aujourd'hui, j'ai remboursé la même somme et je ne dois plus rien à personne. »
Les joueues russes présentes à Roland-Garros en 2004
Anastasia Myskina, 22 ans, n°5 mondiale
Nadia Petrova, 21 ans, 8e
Elena Dementieva, 22 ans, 10e
Vera Zvonareva, 19 ans, 11e
Svetlana Kuznetsova, 18 ans, 12e
Maria Sharapova, 17 ans, 19e
Elena Bovina, 21 ans, 26e
Dinara Safina, 18 ans, 33e
Lina Krasnoroutskaya, 20 ans, 39e
Elena Likhovteseva, 28 ans, 42e
A noter que fin 2003 l'équipe de France (A Mauresmo, M Pierce, E Loit, S Cohen-Aloro) a battu celle de Russie (A Myskina, N Petrova, V Zvonareva) en demi-finale de la Fed Cup : bravo les filles !!!
Source : L'Equipe
