2ème épisode: Non aux footballeurs allemands !

Comme disait le philosophe et grand stratège Zinedine Von Clausewitz :
« le football est le prolongement de la guerre par d'autres moyens (et toi le rital, je te casse la gueule si tu traites encore ma mère !) »
En Européen convaincu, je me suis toujours refusé à considérer cette maxime comme vérité absolue...
Las, trois fois hélas, mes pérégrinations professionnelles m'ont conduit vers les confins de la civilisation, au delà du Limès, dans cette Germanie profonde d'où Varus et ses légions ne revinrent jamais...


Du football comme miroir de la civilisation


Pour le petit footballeur Français que j'étais, les fondamentaux du football pouvaient être résumés par les dix commandements suivants (reçus en vision par le Saint prophète Pascal Johansen lors de son séjour au mont Sinaï et retranscrits en langue vulgaire par Babacar Gueye (d'où la syntaxe approximative)):

  • Tu aimeras Michel Platini comme toi-même
  • Tu ne convoiteras pas la frappe de balle de ton voisin
  • Par ton jeu en passe ta valeur tu prouveras
  • Au numéro 6 la récupération tu laisseras
  • Uniquement lors des matchs à enjeux de ta sueur le terrain tu abreuveras
  • Quand dans un bon jour tu seras, de lumineuses ouvertures tes coéquipiers tu abreuveras
  • Quand fatigué tu seras, au commandement numéro 4 tu te référeras
  • Une fois l'an minable tu te mettras
  • Tes efforts tu géreras
  • Apprendre à conjuguer à l'impératif tu essaieras


Pour moi, le football était avant tout un jeu technique, un jeu ou le collectif s'exprimait par le nombre de passes successives qu'une équipe réussissait à aligner.
Si d'aventure le physique parlait, c'était uniquement les jours de matchs officiels et quand le café au lait du matin était bien passé...
Bref, mon football était à l'image de notre douce France : serein, pacifique, créatif et même beau les jours de soleil...

Mais voilà, pour m'adonner à ma passion outre Rhin, j'ai dû me mettre à ce sport que les locaux nomment « foussballe »...

Et là, ma vision du jeu subit la pire remise en question qu'il m'a été donné de vivre depuis la découverte des ingrédients de la Kronenbourg...

Oh certes, comme vous, j'ai déjà joué des matchs contres des équipes médiocres (d'ailleurs comme vous, je suis un footballeur médiocre, mais là n'est pas le sujet)!
Comme vous, j'ai déjà eu l'amère sensation de perdre un match sur des buts pourris marqués par des équipes du même niveau laissant leurs tripes et leurs rotules sur le terrain !
Comme vous j'ai déjà joué contre des équipes n'endiguant nos intelligentes et techniques offensives par des rushs agressifs à la limite de la correction qui sied à tout gentleman Français !
Comme vous j'ai un papi et un papa qui m'ont enseigné depuis la plus tendre enfance toute la rudesse dissimulée sous le patronyme « Schumacher » !

Mais rien ne me préparait à la barbarie de ce que j'allais vivre ici...


Vom Fußball

Depuis maintenant deux mois, me voilà confronté à la pire espèce du footballeur, celui qui fait passer Edgar Loué pour le Maradonna du grand Est : Le footballeur amateur Allemand.

Le joueur Allemand ressemble fortement au joueur type du Fc Romanswiller (eh oui j'ai une dent contre eux, quand j'étais petit on s'est fait voler nos montres dans leurs vestiaires et leurs mamans nous avaient pas fait de cake pour l'après match) :
  • une barbe rousse
  • des mollets larges comme ma cuisse
  • des épaules épaisses comme mes mollets
  • des cuisses larges comme mes épaules
  • des prénoms comptant 4 consonnes pour une voyelle (Raphaël en allemand donnerait Ralffelle)


Voici l'exemple type d'un joueur Allemand (en civil)
http://l-echoparisien.hautetfort.com/images/thumb_barbares.jpg

Décrire le jeu type Allemand est également chose aisée.
Comme tout ce qui se fait dans ce beau pays, le jeu peut être décortiqué et réduit à quatre principes que je nommerai « phases » dans la suite de l'exposé.

1) Phase 1 : La concentration

Dans cette phase, les footballeurs allemands, au fort instinct grégaire, se concentrent autour du ballon.
Les attaquants, les milieux, les défenseurs et Siegfried (me demandez pas ce qu'il fout la, mais il y est..) se ruent comme un seul homme vers le cuir et se le disputent a grands coups de tibias...
Pour le footballeur français, cette scène est plutôt cocasse : voir une petite boule heurter aléatoirement 19 paires de guiboles (pas vingt, le footballeur français n'est pas trop con, il reste à coté pour faire un appel) lui rappelle les cours de cinétique chimique qu'il a reçu durant sa brillante éducation (car le footballeur français est intelligent et c'est un pléonasme).
Quand un des teutons a récupéré le ballon (ce qui équivaut à écarter tous les autres adversaires/coéquipiers à plus de 50cm à coup d'arrière train), le jeu s'oriente vers la seconde phase.

2) Phase 2 : La percée

Cette phase est plus limpide pour l'observateur, vu qu'elle consiste uniquement à frapper dans le cuir le plus fort possible dans la direction du camp opposé à celui du jeune héro qui a récupéré la balle.
Cette phase est souvent accompagnée du cri guttural « Bewegung », incompréhensible pour l'esthète français suivant l'action sur le coté.

3) Phase 3 : L'exploitation de la percée

Tel les Walkyries, l'ensemble des joueurs se ruent derrière le ballon à grandes enjambées. S'en suit une mêlée comparable à celle décrite dans la phase de concentration.
Dépendamment de l'issue de la lutte épique se jouant entre les tibias et les arrières-trains germaniques, la suite peut avoir deux visages :
  • Un des joueurs de l'équipe défendante récupère la balle : dans ce cas, ce joueur hurle « Bewegung » et une controffensive démarre derechef
  • Un des joueurs de l'équipe attaquante récupère la balle : dans ce cas, si la distance entre le but et le joueur est inférieure ou égale à 45m, le joueur décoche une frappe lourde ponctué d'un « HAANNNS » d'outre tombe (évidemment 12 joueurs s'arrêtent de jouer et répondent « Ja ? » pensant que maman est arrivée pour la pause Kloß...)


4) Phase 4 : La retraite

Si au bout de 58 phases offensives les buts de guerre n'ont pas été atteints (les buts de guerre n'étant pas les buts mais l'annihilation de tous les ligaments croisés adverses), un cri « ZEIT » retentit et les joueurs en possession de la balle la transmettent immédiatement à leur gardien...

Après deux mois passés à apprendre les gestes techniques locaux (l'obstruction a coup de derrière), la philosophie de jeu (le « Drang nach Tor ») et l'essentiel du vocabulaire footballistique local ( « Vorwärts ! , Bewegung !, Schieß ! »), voici le bilan :

  • 2 ongles de gros orteils explosés
  • 18 hématomes gris tank au tibia droit
  • 5 éraflures sanguinolentes sur l'arrière des mollets
  • 1 Euro-sceptique de plus

Et j'ai même pas joué de match officiel...

Comme disait mon papi : plus jamais ca !


Non aux footballeurs allemands !

L'Allemagne, pays civilisé s'il en est, a laissé un héritage culturel considérable à l'humanité.
Hegel, Nietzsche, Freud, Wagner, Mahler, Strauss, la Reinheitsgebote Bavaroise, Tatort, Derrick, Le Renard et la clinique de la Foret Noire, font partie du patrimoine offert au monde par l'Europe.
Qu'un pays aussi brillant puisse instaurer des lois de pureté sur la bière et dénaturer un sport aussi magnifique que le football est un scandale qui doit cesser !
J'en appelle de nouveau à notre bon président :

Nico,
Toi qui comme Marco es le plus beau,
Toi qui nous donneras le pouvoir d'achat,
Toi qui sais ce que c'est qu'être bâti comme une lopette
Toi qui connais Angela et qui est pote avec
Vas-tu me laisser dévorer par ces bêtes-là ?
Que cela n'arrive jamais !

Commentaires (11)

Flux RSS 11 messages · Premier message par klaus · Dernier message par kToBeOrUDoka

  • marrant :)
  • Je constate avec désarroi que tu omets de parler de ce qui fait l'unique charme du football allemand (preuve de ma partialité -pas totalement immérité, certes, la mauvaise foi étant constitutive du football), à savoir le geste technique ultime, maitrisé par tous les joueurs teutons quels que soit leur poste, de Ballack à Frings en passant par Asamoah ou même Kahn (qui le fait lui avec les mains!), et qui m'arrache une larme de bonheur à chaque fois:

    Le Schossbomb!

    Le Schossbomb est - avant même les crampons - l'attribut n° 1 de tout footballeur germanique qui se respecte.
    Au diable (Teufel!) les passes! Merde (Scheisse!) à la construction! Le Schossbomb te permet de ridiculiser n'importe quel adversaire!
    Ca sert à quoi de faire le guignolo en jonglant trois heures et en enchainant les passements de jambes quand une bonne vieille mine des 35m va au fond?
    Ils sont cons ces latins...
  • Ben en fait, j'ai pas tout a fait saisi toutes les subtilités languagieres du coin.... Si ca se trouve, ils ont déja employé ce mot et je l'ai pris pour une insulte...
    En tout cas merci de ta contribution à cette belle science qu'est l'ethnologie :p
    Gruss Gott
  • N'oublie jamais de mentionner Thomas Hässler parmi les grands artistes, ou tu pourrais vexer comme moi mon correspondant. Donc Pelé, Maradona, Platini, Hässler (et pas un mot sur la mulette).
  • Tiens j'ai une copine qui est sortie avec Hassler, c'est fou ca !
    C'est toi Gertrude ?
  • Bonjour ou Grussgot plutot devrais je dire.

    Pour quelqu'un qui vient de Strasbourg, première ville teutonne traversée par les cigognes, je ne comprends pas ce qui te choque dans ce fussball du cru bavarois.

    En effet, tout est là: la finesse dans l'agagement physique, bon c'est sur le Eric dimeco local fait 2m de haut et de large; la maitrise technique proche de celle du roi Moulougui; et une prononciation du vocabulaire footballistique proche de celle des pays limitrophes de la sainte Germanie profonde, à savoir Metttttz, Nancy, Strasbourg, Beaume les dames, Arras...on peut aller comme ça juque'en bretagne mais tout s'arrète arrivé rive droite de la Garonne...donc je laisse ces quelques lignes pour montrer mon incompréhension.

    N. Dieuze
  • La Garonne, la Garonne...mmmm...laisse moi réfléchir... c'est pas le cloaque qui traverse une ville de bande mous nommée Toulouse ? C'est ca non ?
    J'avais un pote qui jouait au foot avec moi qui venait de la bas, bizzarement il avait le zizi tout dur quand on prenait la douche...un problème d'orientation sexuelle sans doute...mais il parrait que par la bas c'est courant :p
  • Non toulouse c'est là ou le foie gras de canard (le meilleur ceci dit) est bien plus aprècié que le fois gras de cigogne !

    Pour ec qui est de la douche, les apparences sont parfois trompeuses, parce que si l'action Manix kingSize est aussi haute (pardon pour la métaphore) en bourse (hohoh je m'éclate) c'est bien grace aux Toulousains. Bande d'enculeur de cigogne
  • Jeux de mots navrants, vulgarité, arrogance quand a la taille des attributs, pas de doute, t'es un fan de l'homme a la casquette toi :p
  • That's way more clveer than I was expecting. Thanks!
  • It was dark when I woke. This is a ray of sunhsnie.

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