Red Star - RCS, côté tribunes

Un temps que les moins de 20 ans...

... Ne peuvent pas connaître lorsque le Red Star affrontait le Racing Club de France, club mythique qui donnera son appellation définitive au jeune Fussball Club Neudorf réintégrant la France et par la même occasion son championnat.

Red Star - Racing, ce sera aussi quelques belles rencontres de football en noir et blanc avant que les routes des deux équipes ne se séparent. Se retrouvant épisodiquement en Coupe de France puis en National depuis la saison dernière.

Le Racing revenait de l’enfer, le Red Star nourrissait des ambitions nouvelles. La partie à Bauer avait été plus relevée en tribune que sur le terrain. Le match retour s’était déroulé dans une ambiance pour le moins surréaliste. Colère démonstrative et grève des encouragements pour les fans déçus et trahis du Racing. Incidents avec les forces de l’ordre et perte d’un étendard pour les visiteurs qui avaient rapidement quitté le stade au cours du match.

Autant dire que si sportivement la rencontre n’était pas l’affiche à laquelle on pouvait s’attendre, sur les gradins les fans de chaque équipe avaient entouré la date dans le calendrier.

J’aurais voulu être un artiste.

Deux bus s’élancent de Strasbourg en début d’après-midi pour rallier Saint Ouen. UB90 & KCB. D’autres fans du Racing viennent par divers moyens pour un effectif qui sera estimé à la louche à 150 amoureux du club. Le comité d’accueil est conséquent, du niveau de la précédente venue des bleus en région parisienne à Charléty. Nous sommes fouillés à la descente du bus puis regroupés dans ce qui semblait être une annexe du stade.

La lumière est blafarde, l’environnement peu engageant. En résulte une ambiance tendue qui voit quelques mots s’échanger entre forces de l’ordre et supporteurs. Aucun ne veut laisser l’autre dicter ses conditions quant au bon déroulement du match. Finalement à l’exception du mégaphone du capo des UB90, les drapeaux, étendards, etc. seront autorisés dans le stade. Nous prenons le chemin du stade et effectuons une entrée remarquée si ce n’est remarquable : Hourra Hourra les Strasbourgeois sont là.

A l'entrée des joueurs, un tifo a été prévu pour colorer notre bout de béton dépourvu de toit. Des bandes de plastique bleues et blanches, rappelant une écharpe fétiche du club, sont distribuées dans la tribune. Pour compléter, une banderole Hop Hop Hop les bleus et blancs sert de sous titre et de clin d'oeil à Germain Muller. Le rendu est agréable aux yeux, tout du moins sur les photos et vidéos. Tout le monde joue le jeu et diverses gestuelles à gauche, à droite, en avant sont exécutées.

For Me Formidable.

Le Racing joue bien, les supporteurs poussent ! Et le miracle arrive, nous ouvrons le score à l’extérieur face au leader du championnat. Autant dire qu’il n’en fallait pas plus pour sur motiver joueurs comme supporteurs. Évidemment l’égalisation vient quelques peu refroidir les ardeurs mais l’ambiance reste très bonne. En face il en va de même. Deux belles équipes, deux beaux publics, enfin du vrai football ?

La deuxième mi-temps part sur les mêmes bases, même si la fatigue se fait sentir, cela malgré l’état de transe dans lequel est plongé le capo des UB90 depuis le grillage. Ce n’est donc que justice quand Bahoken redonne l’avantage au Racing. Le match se finit dans la douce ivresse collective de cette seconde victoire à l’extérieur qui replace le RCS comme une des équipes avec lesquelles il faudra compter, à condition de ne plus s’endormir sur ses lauriers.

A peine le temps de remarquer l’agitation dans la tribune derrière le but, réservée à la police. Le fameux étendard disparu au match à la Meinau vient de refaire son apparition dans le parcage visiteur. Ce qui a le bon goût d’indisposer ces mêmes policiers. Décidément le match sent bon une autre époque loin de la vidéo surveillance et des tribunes policées. Malgré beaucoup d’efforts plus ou moins légaux, il semble que le morceau de tissu aura disparu à nouveau, du moins en partie.

En tout cas on y est. Le Racing s’offre une première victoire de prestige. Le bonheur simple de voir son équipe gagner est partagé entre les joueurs et les fans. Grand vainqueur à l’applaudimètre, Ernest Seka qui verra son interview d’après match animé par un chant tout à son honneur. SekaDance, SekaDance. Ce soir c’est la SekaDance.

Après quelques dizaines de minutes d’attente qui paraissent moins longues les 3 points sous le bras, tout le monde peut regagner son bus. Même si comme d’accoutumée à Bauer les joueurs ont du mal à retrouver leur chemin. Heureusement, ils peuvent compter sur leurs supporteurs.