Rhine, Seltz & Rain

Le FC Saint-Etienne Seltz tenait une belle affiche, source de recettes non négligeables, par le biais de la billetterie (2200 spectateurs payants ont été annoncés, pour un total de 2500), et de la buvette, généreusement déployée aux quatre coins du terrain. Le stade comporte une tribune d’honneur, qui ne paraissait pas totalement remplie, ainsi qu’une terrasse. Sur le pourtour, malheureusement fort éloigné de la pelouse par le semblant de piste d’athlétisme, au moins deux rangées de spectateurs se sont massées autour de la main courante.

Sur la terrasse a pris place un mini-kop juvénile aux couleurs du club local : plusieurs messages d’encouragement avaient été écrits sur de vieux draps de Mamama (la mienne a vécu à Beinheim, village voisin) : « FC Seltz, une famille » ou le plus espiègle « FC Seltz au 8è tour, Racing en Ligue 2 », qui rappelle une évidence, le RCS demeure le club le plus populaire d’Alsace. Disposés derrière un but, les représentants des UB90, du KCB et des Dragons bleus étendront la banderole de solidarité « Présents à Seltz par fidélité, notre conviction est à Lyon : Football sans flash-ball ! ».
L’ambiance sera assurée par les gamins seltzois, qui ne parviendront hélas pas à lancer quelques salves d’applaudissements pour leurs protégés. Ni de « Allez les Verts », puisque les Verts jouaient en blanc (c’est aussi cela, la magie de la Coupe, avec ses ensembles maillot-short-chaussettes de même couleur).

Le Racing se présenta dans un dispositif classique, en 4-2-3-1, avec pas mal de titulaires habituels.

Me vint une vision, dans l’eau de Seltz

Une vision, ou plutôt un frisson, au quart d’heure de jeu. Malgré quatre corners, une maîtrise du ballon, la Racing ne parvient pas à asseoir sa domination. Pire, sur une contre-attaque, le longiligne mais néanmoins mobile numéro 9 rhénan Flick fit trembler les filets de Gauclin. Sa frappe enroulée ne toucha heureusement que le filet supérieur du but strasbourgeois. Ce fut la seule véritable occasion du FCS.

Avant cela, Aguémon décocha une première frappe anodine, puis buta sur le gardien Hoerdt à bout portant. Ce début de match n’est pas du goût de Jacky Duguépéroux qui houspilla plusieurs fois son équipe (« C’est mou devant ! », « Arrêtez de jouer en arrière ! »), quand il ne s’adressa pas à l’homme en noir, lequel fit payer au Racing son repêchage par un carton jaune infligé à Abdallah N’Dour.

A la 20ème minute, sur un coup-franc côté gauche, le capitaine d’un jour Mayoro N’Doye trompa la vigilance du gardien seltzois d’une frappe à mi-hauteur pourtant anodine. 1-0 pour le RCS, qui venait de « faire le plus dur, ouvrir le score », selon une phrase fétiche du footeux. La fin de la première période se résuma à quelques phases de conservation du ballon, le plus souvent réduites à néant par des remises imprécises ou des contrôles élastiques. Relevons l’omniprésence de Corentin Munch dans les airs, et le leadership vocal de Mayo N’Doye, impressionnant pour un nouvel arrivant. A la pause, le Racing mène d’un but, sans grand génie, tandis que Seltz a éprouvé beaucoup de difficulté à ressortir le ballon, mais s’est montré au point défensivement.

Qui est in, qui est out

Belahmeur remplace Bahoken, touché aux adducteurs sur un rugueux contact en fin de première mi-temps. Le Racing se met rapidement à l’abri, un premier cafouillage laissant N’Diaye marquer de la tête (49ème), avant que Liénard ne se fasse déséquilibrer par le gardien. Coup de pied de réparation transformé par « Dim » à la 53ème. Dommage pour les locaux, qui avaient laissé un soupçon de leur rigueur aux vestiaires. « Quelques petites erreurs qu’on a payé cash » aurait pu déclarer un joueur.

Par la suite, une longue litanie de changements amenuisa davantage l’intérêt du match. Soulignons à ce titre l’entrée de Steven Keller, au poste d’arrière-gauche, au moment où les premières gouttes se firent sentir.
A la 81ème, N’Doye bénéficia d’un bon centre de Liénard et de la fatigue des valeureux défenseurs de Seltz pour porter la marque à 0-4. De nombreux spectateurs incommodés par la pluie prirent la poudre d’escampette : ils manquèrent un coup-franc « bertinien » du stoppeur local stoppé en deux temps par Gauclin dans les arrêts de jeu.

Le FC Seltz quitte donc la Coupe de France avec les honneurs, récoltant des applaudissements mérités à la fin du match. Le Racing n’a lui toujours pas perdu en Coupe contre un adversaire alsacien de rang inférieur – pas sûr de la stat, mais @athor est déjà en train de rechercher. Il conserve le droit de rêver d’une affiche contre le vrai Saint-Etienne, l’authentique Marseille, le véritable Paris ou l’unique Bastia. Afin que cette saison discount prenne un peu de valeur.