Matchs aller : les joueurs (1/2)

Révélations

• BELLAïD Habib : Agé de 21 ans, Bellaïd est en train de confirmer tous les espoirs placés en lui. Intelligent, malin, bon sur l'homme, toujours bien placé, fort de la tête (défensivement mais aussi offensivement), Habib est sur le point de réaliser sa première véritable saison à ce niveau. Il enchaîne tellement les matchs qu'on commence à se demander ce qui pourrait le stopper dans sa progression. Quelques piqures de rappel comme son énorme bourde avec les espoirs au Pays de Galles ou sa baisse de régime en novembre au sein de la défense strasbourgeoise, ternissent encore un peu ces éloges. Mais il est incontestable qu'il a véritablement franchi un pallier ce qui, d'un côté, lui assure une place indiscutable en équipe de France espoirs et, de l'autre, attire tous les grands clubs européens. Pour n'en citer que quelques uns, l'Ajax, Tottenham, le Bayern, voire le Real de Madrid garderaient un oeil sur lui. Par conséquent, les médias auquel Habib est habitué depuis son adolescence et l'émission « A la Clairefontaire », lui donnent une certaine notoriété et lui promettent à leur tour un bel avenir. Mais avant de penser à d'autres cieux, il lui reste au moins 6 mois au Racing (voire plus) pour clore cette année qui se présente déjà comme charnière dans sa carrière.
• Lacerba Ramos : Qui aurait pu prédire qu'un joueur, brésilien en plus, venant en prêt de ligue 2 pouvait s'imposer aussi rapidement dans le jeu du Racing ? Rodrigo est tout simplement la recrue qui donne le plus satisfaction jusqu'à présent selon les stubistes. Pratiquement irréprochable lors des matchs allers, le milieu défensif semble savoir tout faire : bon sur l'homme, dans le domaine aérien (défensif et offensif), toujours propre dans ses interventions, il constitue également un danger pour les gardiens adverses que ce soit sur corner ou sur des frappes de loin comme les supporters du Racing n'ont plus l'habitude. Il avoua rapidement que la plus grande reconnaissance à ce poste était de rester dans l'ombre. Et il n'avait pas tort. Mis à part son but splendide à Lille, Rodrigo fit parler de lui par sa médiocre prestation face au PSG où il offrit un but et une passe décisive à l'adversaire. Une prestation qu'il a su faire oublier même si cela prouve encore quelques fragilités de temps à autres. Mais son apport fut tellement énorme depuis le début de saison que le montant de la clause de l'option d'achat (à relever généralement avant mai) fait déjà l'objet d'un vigoureux débat chez les supporters...
• RENTERIA Wason : Lorsque Wason arriva au mercato, de nombreux doutes subsistaient. Comment un sud-américain peut-il s'imposer au Racing ? Est-ce un nouveau Gmamdia ? D'où le sort-on ? Sa valeur sur le marché des transferts, la joie des joueurs de Football Manager et la chanson de la « Ruque, Raque », écrite à sa gloire n'y faisaient rien. Il n'empêche qu'aujourd'hui, il est le meilleur buteur strasbourgeois avec 6 buts inscrits en 15 matchs. Certes, il est incontrôlable, extravagant (pour les uns), charismatique (pour les autres), paresseux (à l'entraînement et à l'échauffement), parfois trop personnel, ... Mais que diable ! Même s'il doit être touché dans son amour propre pour se transcender sur le terrain, ce sosie footballistique de Nouma n'a que 22 ans et respire le talent. Ses buts (coups de boule contre Auxerre, pichenette contre Rennes, frappe en pivot contre le PSG, ...), ses gestes (feintes de corps, virgules...) et sa personnalité (ça va de la main volontaire face à Auxerre à la tape sur les fesses de l'arbitre en passant par sa danse devant les supporters messins) ne laissent pas les supporters du Racing indifférents. Pourvu que cette perle continue de marquer, de remiser et de nous faire rêver tant qu'il porte le maillot du Racing.... Contestable ? Certainement. Admirable ? rien de plus sûr...

Les valeurs sûres

• CASSARD Stéphane : Irréprochable, dit-on ? Elu joueur de la saison 2006/2007, notre gardien titulaire a joué tous les matchs de championnat tout en restant indiscutable. Malgré ses 35 ans, il continue d'amener une assurance et une stabilité à la défense et grossir son palmarès auquel il a d'ores et déjà ajouté trois prix stubistes cette saison: meilleur joueur d'août, de novembre et enfin, de décembre. Réactif dans les duels, directif avec ses partenaires, surprenant sur sa ligne, humainement adorable, ce gendre idéal continue son chemin strasbourgeois dans une assurance surprenante même si ses prises de balles et son jeu de pied peuvent encore faire grincer quelques dents de temps à autres. Et même s'il cauchemarde encore en pensant à Jimmy Briand, il a encore été l'auteur d'arrêts de grande classe lors de moments décisifs comme face à nos amis messins. L'essentiel quoi...
• PAISLEY Grégory : Encore fragile lors des matchs amicaux, Gregory Paisley a rapidement fait comprendre pourquoi un club comme l'OM le voulait au début de saison. Véritable patron de la défense, il dirige tout ce qui concerne l'arrière. Véritable frère d'Habib Bellaid avec qui l'entente semble parfaite, il lit parfaitement les trajectoires, ne se laisse que très rarement embobiné par les défenseurs adverses en un contre un, se positionne toujours très intelligemment, n'hésite pas à aller au contact et à tacler sans jamais en user de trop. C'est quasiment à se demander comment le Racing a pu l'obtenir pour « seulement » 1 million. Néanmoins, quelques ombres gâchent un peu le tableau comme le match à Monaco ou à Lyon où la défense a littéralement explosé ou, plus individuellement, à Caen où il cause un penalty et est expulsé. Une recrue qui est vite devenue indispensable.
• LACOUR Guillaume : L'homme à tout faire du Racing a une nouvelle fois fait parler sa polyvalence. Positionné sur le côté droit de la défense au mois d'août en attendant un joueur de métier, il fit bien plus que le travail. Il est en partie responsable de la bonne tenue de la défense strasbourgeoise par ses interventions propres, son placement toujours juste et son application pour la bonne relance malgré un gabarit que le vent n'aurait, semble-t-il, pas de mal à bouger... Néanmoins, l'arrivée de Szelesi semblait lui promettre un avenir plus ombrageux. Que nenni ! Le coach ne peut se passer de lui dans un premier temps, le positionnant alors au milieu du terrain avec Rodrigo et Cohade. Mais, tout comme pour Abdessadki, une blessure le traîna hors des terrains pendant près de deux mois. Même si cela évita certains maux de tête à Furlan, son absence pesa en quelque sorte sur l'équipe et concorda même avec le premier passage à vide du Racing. Son retour avant la trêve fut déjà très encourageante mais la reprise devrait lui permettre de se remettre totalement à niveau physiquement.

Encourageant

• COHADE Renaud : La révélation de l'année dernière avait comme défi de confirmer ses immenses qualités au plus haut niveau national. Et l'été ne l'a pas transformé. Toujours aussi hargneux, précieux, obsédé par le ballon, il continue de peser lourd dans le jeu strasbourgeois. De plus, positionné au milieu de terrain au côté de Rodrigo, il a un rôle plus offensif que l'année dernière. Auteur de son premier but en ligue 1 contre Lens, il tente sans cesse de retrouver cette immense joie, parfois avec un excès d'individualisme ou par manque de lucidité. Même s'il faut avouer qu'il ressort un peu moins que l'année dernière (peut-être est-ce dû à l'arbitrage qui ne lui a, pour le moment, pas donné l'occasion de tirer un seul penalty), il n'empêche qu'il prouve qu'il a le niveau pour s'imposer en ligue 1 et ses absences (comme à Caen) sont remarquées. Toujours aussi indispensable, en fait.
• ABDESSADKI Yacine : Le milieu de terrain marocain commença la saison sur les chapeaux de roue avec trois passes décisives en seulement quatre matchs, confirmant ainsi son statut de joueur de ligue 1. Vite considéré comme le métronome du jeu strasbourgeois, une vilaine blessure au mollet gauche l'éloigna pourtant des terrains pour une durée beaucoup plus longue que prévue initialement Ainsi, depuis fin septembre, Yacine Abdessadki multiplie les rares apparitions dans le groupe et en sélection dans l'attente de retrouver la forme de début de saison même s'il reste un élément décisif dans la vie du groupe. La reprise après la trêve hivernale lui permettra sans doute de revenir au même niveau de forme physique que ses camarades de jeu.
• DUCROCQ Pierre : Cette roue de secours de 31 ans fait son boulot. Arrivé en tant que 3ème homme derrière une charnière centrale indiscutable, Pierre Ducrocq répond très honorablement aux appels du coach dans des matchs où les titulaires habituels sont absents. Tantôt positionné sur la droite, tantôt associé à son grand ami Greg', il se fond idéalement dans l'effectif sans excès d'individualisme. Sur le terrain, il est malin, se positionne bien mais ses dégagements peuvent encore sembler fragiles (un de ses loupés a été à l'origine du 3eme but lyonnais). Bref, une recrue intelligente et forte utile qui va sans doute encore bien servir dans les 6 prochains mois.
• JOHANSEN Pascal : Le Colmarien de l'effectif semble avoir retrouvé aujourd'hui quelque chose qu'on n'avait plus l'habitude de voir, la confiance. Titulaire dès la première journée et malgré quelques passages (rapides) à vide, Pascal Johansen prend racine dans l'équipe dessinée par le coach comme meneur de jeu, une position qu'il apprécie particulièrement. Par cette preuve de confiance et grâce à une pédagogie furlanesque, il prend confiance et retrouve petit à petit les qualités qui ont fait de lui un joueur de haut niveau en dépit des nombreuses critiques qui pleuvent encore parfois. Comme libéré et malgré une vitesse d'exécution qui ralentit plus le jeu qu'il ne l'accélère, l'Alsacien fait parler sa technique et montre qu'il est capable d'orienter, de faire jouer et de marquer (comme sa prestation à Lille ou sa frappe énorme à Lyon le montrent). Même si cela demande toujours confirmation, on commence à réentendre des éloges à son propos sur les bords du Krimeri, c'est dire...
• GAMEIRO Kévin : Suite à un été fabuleux sur un plan personnel (meilleur buteur et élu meilleur joueur du tournoi de Toulon), Kevin Gameiro a pour but de confirmer ses qualités entrevues depuis deux ans maintenant. Néanmoins, son gabarit et la concurrence jouent en sa défaveur et font de lui un remplaçant plus qu'un titulaire. Dans un premier temps, il est même devenu un remplaçant de luxe puisque ses entrées étaient synonymes de buts (contre Toulouse et Auxerre). Furlan le titularisa alors sur l'aile droite afin de « polir ce diamant brut », de lui faire gagner de l'expérience, de l'aisance, de la technique et de la percussion dans son jeu. Mais ses capacités de centre, sa taille dans les duels aériens et parfois une technique qui lui joue des tours ne lui ont pas permis de gagner totalement ses galons de titulaire. Mais dans le système de concurrence mis en place par le coach, Gameiro garde une place non négligeable et ses stats (17 matchs pour 3 buts) le prouvent bien.

La suite de la revue d'effectif dès demain !