Reste à savoir laquelle des deux équipes exilera sa peur. Présentation de ce sommet de la 36ème journée. Douleur ou pas.

L'US Boulogne Côte d'Opale

Autant le dire sans détour ; les Boulonnais sont condamnés à gagner lundi soir, s'ils ne veulent pas compromettre sérieusement leurs chances d'accéder à l'élite. Dans le cas contraire, ils resteraient à quatre voire cinq points du podium, ce qui, à deux journées du terme du championnat, rendrait leur mission quasiment impossible.
Mais l'enjeu est-il si crucial pour ce club miraculé, qui a sauvé sa place en L2 dans les tous derniers instants de la saison dernière ? En effet, le seul objectif affiché depuis l'été dernier est purement et simplement le maintien. Seulement voilà, l'US Boulogne CO a réalisé un exercice 2008-09 plus qu'honorable.

Le but primordial étant atteint depuis quelques semaines déjà, il ne faut toutefois pas compter sur une démobilisation des Pas-de-Calaisiens, car ils n'ont plus rien à perdre, et tout à gagner. Avant leurs deux derniers échecs, face à Ajaccio et à Tours, les hommes de Philippe Montanier (aucun lien, fils unique) restaient en effet sur une série de six victoires de suite. Même s'il y a un début à tout, ils n'ont jamais subi plus de deux revers d'affilée, cette saison. Le Racing est donc prévenu.

Cette formation, très à l'aise hors de ses bases (seconde meilleure équipe à l'extérieur, avec 28 points) est en revanche plus prenable à domicile ; elle y a concédé deux nuls et six défaites, notamment contre des "gros" tels que Montpellier, Metz, Tours ou encore Angers. En matière de classement à domicile, c'est une 10ème place, avec 29 points ; 11ème attaque (24 buts) et 13ème défense (19 buts). Sachant qu'à l'extérieur c'est la meilleure défense du championnat, et la 5ème attaque, on a facilement envie de dire que cette équipe aime "bétonner" à l'extérieur, mais s'adonne volontiers au jeu en son antre.

Quoi qu'il en soit, l'USBCO pourra compter lundi soir sur ses deux vedettes;

• l'expérimenté défenseur Yohann Lachor, dépeint comme l'homme du match aller à la Meinau. Celui-là même qui, il y a environ 11 ans, inscrivait à l'Abbé-Deschamps le but du titre lensois, privant nos meilleurs ennemis mosellans d'un premier titre de champion de France, après lequel ils courront encore longtemps. Rien que pour ça, on l'aime ;
• le pichichi de la L2, Grégory Thil, sorte de Steve Savidan de l'étage inférieur, au parcours atypique, qui explose sur le tard (il compte 29 printemps). Déjà 16 buts à son actif cette saison, soit déjà autant que lors de l'exercice précédent.

Aux côtés de ces deux-là, on devrait certainement retrouver Johan Ramare, second passeur de la L2, avec 10 passes ; Antoine Devaux, 4 buts et 5 passes ; Alexandre Cuvillier, 5 buts et 3 passes. Et bien sûr le non moins emblématique gardien, Jean-François Bédénik.



Du côté des absences, les Boulonnais déploreront notamment celle de Jérémy Blayac, second artilleur de son équipe, avec neuf réalisations et aussi quatre passes décisives, blessé depuis plusieurs semaines, ainsi que celles, plus anecdotiques, du milieu Christian Kinkela, peu utilisé mais assez efficace (2 passes et 1 but en 12 rencontres), et de Steven Mouyokolo.

Le Racing Club de Strasbourg

Plus confortablement installé sur le podium, avec 62 points, dont deux d'avance sur ses poursuivants directs, avec ce match en moins, et cinq sur son adversaire du jour, le Racing a son destin en main, pour l'instant. Pour monter mathématiquement, à l'heure actuelle, il doit encore prendre cinq points, pour se prémunir d'un éventuel sans-faute messin, tourangeau ou, pire, boulonnais.

Dans cette optique, une victoire lundi soir dans le "six-deux" serait bien sûr la panacée, mais un score de parité resterait acceptable ; il permettrait au Racing de se rapprocher de son objectif, tout en maintenant Boulogne à distance respectable. Par contre, une défaite de nos chers Bleus aurait d'inquiétantes conséquences, dont celle de relancer un adversaire direct, ainsi que l'interdiction probable de perdre à Montpellier.

Comme tout système humain, le Racing enchaîne le bon (deux séries de cinq victoires d'affilée) et le moins bon (une série de 4 matches sans victoire, oui d'accord il y a pire). A l'inverse de l'USBCO, Strasbourg reste sur deux succès consécutifs, à Guingamp puis face à Amiens, qui fait suite à une série plus décevante de deux défaites (à Lens puis à Tours) et d'un nul face à Metz. 4ème à l'extérieur avec 24 points, le Racing dispose, loin de chez lui, de la 2ème attaque (24 buts) mais aussi de la 15ème défense (28 buts).

Il semble bien difficile d'envisager de poursuivre cette série de victoires, quand on songe aux absences d'Emil Gargorov, le principal pourvoyeur de buts, avec 7 passes ; d'Harlington Shereni, à l'abattage et à l'abnégation exemplaires dans le secteur défensif, et de Steven Pelé, séduisant ces derniers temps, en défense centrale. Et ce ne sont pas les retours de Yassine Bezzaz ni de Marcos Dos Santos qui peuvent nous rassurer, défensivement parlant. D'autant que rien n'indique que l'un ou l'autre soit prêt pour une place de titulaire dès ce lundi. On notera aussi le retour de Quentin Othon, mais dans un groupe élargi à 17 joueurs.

Devant une défense circonstanciellement composée du revenant Szelesi, de Paisley, Ducrocq et JAF, on devrait retrouver le trio de récupérateur Lacour, Cohade et Bah. James Fanchone devrait prendre l'aile droite, Traoré la pointe, mais qui sur le flanc gauche ? Ledy comme à Guingamp ? Bezzaz ? Furlan choisira-t-il le même 4-3-3 qu'à Guingamp ? Pourquoi pas un bon vieux 4-2-3-1 ? Du genre ça :

[equipe]Cassard- Szelesi, Ducrocq, Paisley, JAF - ,Lacour, Cohade, -J. Fanchone, Marcos, Bah - Traoré [/equipe]