Un point c'est tout

Guy Lacombe n'avait certainement pas envie de se faire corriger comme l'ont été successivement Michel Pavon, Gernot Rohr et Guy Roux à la Meinau. Au coup d'envoi du match, les intentions des Sochaliens étaient claires : verrouiller et contrer. Avec une charnière centrale à trois éléments et le seul Ilan en pointe pour semer la pagaille en compagnie du jeune Jérémy Menez, le voisin doubiste a voulu avant tout avorter toutes velléités offensives des Alsaciens.

Finalement, ce derby annoncé comme un fête devant plus de 20 000 spectateurs (record de la saison) n'a eu aucune saveur. Le bloc sochalien, très compact et solidaire, n'a jamais pu être mis en défaut par un Racing qui a, lui aussi, cherché à assurer derrière. Dans ce contexte, ce sont surtout les défenseurs qui se sont mis en avant, comme Jean-Christophe Devaux qui a été un ton au dessus de ses coéquipiers mais aussi comme Stéphane Cassard à nouveau décisif d'entrée de match lorsque Menez lance Isabey qui se prend la tête à deux mains après avoir vu le portier alsacien lui plonger dans les pieds alors que le but s'offrait à lui.

Cette occasion de la 25ème minute sera finalement la seule véritable action de but de la première mi-temps, les deux équipes se livrant un âpre duel au milieu de terrain dans lequel ni Abdessadki, ni Arrache, les deux « détonateurs » du Racing, n'ont su tirer avantage. La pause arrive rapidement et Strasbourg n'est pas parvenu une seule fois à tirer en direction du but de Teddy Richert. C'est finalement Sochaux qui domine les débats, mais tout cela reste bien frileux.

Au retour des vestiaires, le scénario n'est pas véritablement différent. Le jeu est bloqué et aucune des deux équipes n'osent se lancer franchement à l'attaque. Il faut attendre la 75ème minute de jeu pour voir le premier tir strasbourgeois (!) lorsque Abdessadki centre en retrait pour Niang qui reprend fort mais qui envoie le ballon au dessus de la transversale des buts sochaliens. Avant ça, les « Lionceaux » ont multiplié les contres s'appuyant surtout sur la vitesse de Menez mais l'arrière garde alsacienne veille au grain et parvient à minimiser les dangers, Stéphane Cassard n'ayant finalement aucun arrêt à effectuer malgré quelques tirs approximatifs des jaunes et bleus et notamment d'Ilan à la 58ème et à la 66ème.

L'occasion la plus dangereuse est finalement à mettre au crédit de Mamadou Niang, encore lui. Dans les derniers instants de la partie, le Sénégalais se retrouve seul face à Richert à 5 mètres du but mais le gardien sochalien est plus prompt et parvient à s'emparer du ballon vigoureusement. L'attaquant du Racing réclame un penalty mais il n'en est rien et les deux équipes rejoignent les vestiaires après une dernière tête de Pagis (peu en vue hier soir) consécutive à un bon centre de Farnerud à l'entrée de la surface.

Au final, tout le monde est content de ne pas avoir perdu. Les deux équipes se redoutaient avant le coup d'envoi et ont tout fait pour ne pas être mis en danger. Résultat des courses : la fête était fichtrement ennuyeuse, mais c'était le prix à payer pour ne pas chuter face au 3ème du championnat qui n'est pas en haut du classement pour rien.

Malgré les « deux points perdus », le Racing n'est pas encore distancé, même s'il reste relégable. Il pointe à 6 points de la 8ème place. 6 points, c'est exactement ce qu'il reste à prendre d'ici a trêve. Alors pourquoi pas deux beaux succès à Metz pour commencer puis face à Rennes pour clore l'année ? Ca permettrait de passer Noël bien au chaud...