Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Bastia, côté tribunes

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Côté tribunes
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Par holicool
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Près de 18000 courageux sont venus braver la canicule et encourager le Racing pour la dernière fois de la saison. La victoire aidant, le public aura pu à nouveau acclamer les siens et dire aurevoir à un grand bonhomme, Egon Gindorf pour ne pas le nomm

La grande interrogation autour de ce Racing-Bastia concernait la mobilisation populaire en ces temps suffocants (le thermomètre taquinait les 35° dans les travées de la Meinau) et peu intéressants sportivement compte-tenu du faible enjeu de la rencontre pour les Strasbourgeois. Finalement, ce sont près de 18000 fidèles qui sont venus supporter les bleus et blancs, affluence plus qu'honorable qui reflète la tendance constatée au cours des derniers mois : l'Alsace se remet progressivement à suivre son Racing.


Strasbourg pour toujours

Après avoir représenté la Croix Rouge en Alsace au cours de la semaine, la célèbrissime Adriana Karembeu, femme de joueur bastiais de son état, est venu apporter tout son soutien (pas gorge) à une équipe Corse qui en avait bien besoin.

Depuis la tribune présidentielle, la blonde slovaque aura pu admirer le tifo organisé par le kop à l'entrée des vingt-deux acteurs. Près de 1000 feuilles blanches ont été ainsi brandies, le tout accompagné d'un message géant aux couleurs du club : « Strasbourg pour toujours ». Une fois le spectacle terminé, quelques torches sont allumées en bas de la tribune et une pluie de boules de papier vient conclure joyeusement l'animation.

Côté bastiais, près d'une centaine fidèles ont fait le déplacement pour ce match ô combien important dans la course au maintien. Rien de spécial à signaler, si ce n'est un mini-voile à la gloire de l'île de Beauté déployé par quelques dizaines de fanatiques.

Aux pieds du virage, une sympathique banderole a été spécialement confectionnée pour rendre hommage au futur ex-président si attachant que fut Egon Gindorf. Entouré des logos des Ultra Boys 90 et du Racing « ancienne version », le prénom du populaire dirigeant était inscrit sobrement à l'aide d'une écriture du plus bel effet. Histoire de marquer le coup, la banderole resta déployée tout au long du match à la place de l'habituelle bâche UB90. Respect, remerciement, émotion, l'hommage est aussi complet que mérité.


L'odeur des vacances...

L'ambiance démarre plutôt bien. Comme lors des dernières semaines, le kop lance de manière puissante les premiers chants. La partie Ouest du stade, pleine à craquer, ne tarde pas à épauler le quart de virage en frappant dans ses mains, brandissant écharpes et drapeaux à l'effigie du club, voire même, pour les chansonnettes les plus populaires, en chantant tout simplement ! L'effet Coupe de la Ligue est encore palpable, le public se lâche plus et arbore fièrement les couleurs du Racing.

Oui, mais voilà, l'écrasante chaleur viendra faire couler quelques gouttes de sueur et par la même perturber l'ambiance au cours de la première mi-temps. Tracts publicitaires, mini-ventilateurs portables, écharpes agitées avec vigueur, tous les moyens sont bons pour faire baisser sa température corporelle. Les Ultra Boys 90 opteront pour une solution plus radicale en se mettant pour la plupart torses nus, exception faite des demoiselles bien entendu.

Ce climat météorologique pesant, couplé au faible enjeu sportif de la rencontre côté alsacien, influera grandement sur la performance vocale lors des quarante-cinq premières minutes. Une ambiance qui reflète la teneur des débats sur la pelouse : fade. Ni mauvaise, ni bonne, juste normale. Les « Aux Armes », ainsi que les corners et autres chaudes situations de jeu, viendront toutefois relever le niveau, le public attendant tout de même avec impatience l'ouverture du score. Mais rien à faire, la chaleur étouffe les spectateurs et les joueurs. La mi-temps est sifflée pour le plus grand bonheur de milliers de personnes assoiffées.


Vous serez toujours les champions du mauvais goût

Au retour des vestiaires, à la surprise générale, les supporters bastiais déploient une banderole d'un très mauvais goût flanquée d'un message inscrit en lettres gothiques : « Ihr werdet nie Deutscher Meister » (« Vous ne serez jamais champions d'Allemagne »).
A qui doit-on cette initiative ? A un groupe d'ultras allemands que l'on sait proches du Sporting Club de Bastia ou bien aux Corses eux même ? Mystère et boule de gomme...
Toujours est-il que cette action était touchante de pathétisme. Alors qu'ils pensaient peut-être faire les Thierry Ardisson caustiques façon « monde des tribunes », il faut tout de même se souvenir que de tels messages avaient déjà été déployés à Saint-Etienne et Sochaux. Quelle originalité débordante... La banderole des Bastiais était aussi ridicule dans le fond que dans la forme. Un tel geste reste tout de même inexcusable et le public strasbourgeois a riposté, non sans dégoût, en invectivant le parkage visiteurs à l'aide d'un chant dédié à leur postérieur... Quand il faut répondre au mal par le mal...

La température ayant baissé, le kop pouvait relancer l'ambiance de plus belle.
Entre temps, Yacine Abdessadki fait ses adieux à Strasbourg et est remplacé par Yves Deroff sous les acclamations de la foule.

Le Racing se montre plus entreprenant sur la pelouse et le public l'a bien compris.
Les efforts vocaux des 18000 spectateurs ne resteront pas vains et Mamadou Niang, après une échappée dont lui seul a le secret, vient délivrer la Meinau à quelques minutes du terme de la partie.

Libérés par cette ouverture du score, passablement énervés après la banderole corsée déployée par les visiteurs du jour, les supporters du Racing sont littéralement en transe. En effet, comme deux semaines auparavant face au rival lorrain, les « Aux armes » sont repris par l'intégralité du stade dans un brouhaha étourdissant. Le public pousse, il souhaite voir le Racing enfoncer encore un peu plus les Bastiais...

Chose demandée, chose faite, l' « Animal » comme on l'appelle (comprenez notre diamant sénégalais) part seul balle au pied défier le gardien corse, porté par tout un stade en ébullition. Quelques décamètres plus tard et Farnerud pousse la balle tranquillement au fond des filets. La Meinau chavire de bonheur.
Sur fond de musique disco, les capos invitent le public à se lever pour montrer qu'il est fier d'être strasbourgeois. Puis, une « ola » est lancée dans la folie générale. Celle-ci aura à peine le temps de débuter que Monsieur Thual siffle la fin de la saison.


Ce n'est qu'un au revoir

Le stade en profite alors pour agiter ses mains dans tous les sens en chantant « Auf wiedersehen » (« au revoir »), histoire de saluer avec ironie des visiteurs aussi muets que médusés.

Le speaker, qui n'a eu de cesser de rappeler le nombre d'abonnés enregistré cette saison (invitation à en faire de même la saison prochaine ?), demande au public de rester pour quelques minutes de plus.

En effet, les lumières de la Meinau s'éteignent une à une et laissent place à une véritable cérémonie de fin de saison. Soudain, Egon Gindorf apparaît, la Coupe de la Ligue en mains, et se dirige vers le rond central suivi par le faisceau d'un projecteur braqué sur lui. Le symbole du renouveau du Racing, assurément.

Il est ensuite rejoint par tous les joueurs, dont le speaker et les fans strasbourgeois scandent les noms. Pourquoi tout ce cérémonial ? Tout simplement pour récompenser Stéphane « Dieu » Cassard, le meilleur joueur de la saison sans aucune contestation possible. Le portier meinauvien remporte en effet le prix de meilleur joueur décerné par le public alsacien mais également le trophée des « Dernières Nouvelles d'Alsace ». Comme à chaque match depuis son apparition dans les buts strasbourgeois, le kop, bien aidé par le reste du public, n'a pas manqué de hurler son nom pour saluer cet homme aussi exemplaire sur qu'en dehors des terrains, cet homme qui a incarné les valeurs d'un Racing nouveau auquel s'identifie toute une région : respect, travail, modestie.

Egon viendra enfin aux pieds du kop pour saluer une dernière fois ce public qu'il a su faire revenir dans les travées de la Meinau. Tous les spectateurs, debouts, applaudiront avec respect et émotion ce grand monsieur qui aura tant apporté par son expérience et son humanité. Une page se tourne, une saison se termine. L'Alsace se reprend à rêver du Racing, son Racing, ce club si particulier qui est enfin en santé financière, judiciaire mais surtout populaire. Merci Egon et vivement la saison prochaine !

holicool

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