A l'assaut de Rome !

En 410, Alaric et ses Wisigoths mirent Rome à feu et à sac, précipitant l'Empire Romain vers sa chute et s'installèrent dans la Ville Eternelle. Force est d'admettre que ces barbares venus de l'Est avaient l'esprit conquérant hors de leurs terres. Bien qu'il ne s'agisse ici que de football, on peut se demander si l'état d'esprit des Strasbourgeois le sera autant ce soir. Pourtant, malheureux dans leurs joutes nationales, les Racingmen sont bien obligés d'aller chercher fortune en terre étrangère. Ainsi ont-ils dans un passé récent conquis les territoires inhospitaliers de Suisse et d'Autriche, en battant Bâle 2-0 et le Graz AK 7-0 (sur l'ensemble des deux matchs). Avant de partir à la conquête de Rome, ils ont également du repousser les timides assauts des Vikings de Tromsö (victoire 2-0), bien vite repartis dans le Grand Nord.

Mais ce soir, la tâche s'annonce autrement plus ardue. Dans ses efforts de conquête, l'entraîneur strasbourgeois devra se passer de nombreux « combattants » blessés ou laissés au repos en vue de fourbir leurs armes pour les futures batailles de notre L1 nationale. Ainsi, aux absents de longue date Sidi Yaya Keita et Karim Haggui s'ajoutent les forfaits de Jean-Chrsitophe Devaux (mollet), Yves Deroff (cuisse) et Ulrich Le Pen (ménisque), sans oublier le capitaine Mickaël Pagis, ménagé car un peu juste physiquement. Jacky Duguépéroux pourra en revanche compter sur le valeureux défenseur Cédric Kanté et le milieu offensif Alexander Farnerud, tous deux de retour de blessure. C'est donc une bande de jeunes loups probablement fougueux mais inexpérimentés qui se présentera aux portes du Stade Olympique. En effet, la moyenne d'âge du groupe de 18 joueurs présents ce soir avoisine les 23 ans, et tombe à 22 ans si l'on écarte les 33 printemps de Stéphane Cassard qui sera laissé sur le banc, selon les dires du coach. De plus, l'Egyptien Hosni sera réserviste, et il pourrait en être de même de Salim Arrache que Dugué « hésite à reposer ». Aux avant postes, une combinaison inédite sera tentée avec un duo Amara Diané – Haikel Gmamdia aligné en pointe et soutenu par Alexander Farnerud. Les deux attaquants, s'ils « ont déjà joué ensemble à Paris », forment néanmoins un duo inédit, l'Ivoirien ayant évolué sur le côté droit un triste soir de septembre au Parc des Princes. Cette nouvelle formule, « la seule pas expérimentée jusqu'ici », sera-t-elle efficace ? On peut en douter, mais aussi espérer... En tout cas, le plan de bataille du Racing s'articulera sans doute en un 4-3-1-2, souvent utilisé la saison passée, et l'équipe qui foulera la pelouse romaine devrait ressembler à cela :



Du côté des légions romaines, l'arrivée des Alsaciens ne semble pas soulever les passions ni semer la terreur. Pourtant, le stratège Luciano Spalletti sera également privé de quelques éléments d'importance. Ainsi, au milieu, on note deux absents certains : Simone Perrotta est suspendu et le Brésilien Mancini est blessé à la cuisse. Un petit doute plane également sur la présence de Taddei. L'ex-Strasbourgeois Olivier Dacourt devrait donc être présent dans les rangs adverses. Le retour de l'icône Damiano Tommasi, joueur emblématique du club et considéré par le peuple romain comme un bienfaiteur, voire un Saint, n'est n revanche pas d'actualité (alors que les DNA ont fait tout un article sur lui), ce joueur n'étant pas inscrit sur la liste de l'UEFA.
De plus, la paire d'attaquants habituelle Francesco Totti (âme et arme absolue du club) – Vincenzo Montella ne devrait pas débuter. Totti pourrait entrer en cours de match, et Montella devrait être préservé en raison d'un problème au dos. Tout ceci devrait permettre à l'ex Rennais et Monégasque Shabani Nonda de s'illustrer, et entraîner le retour en grâce de l'autre arme fatale romaine, Antonio Cassano. Ce joueur, talentueux mais fantasque et réputé fort en gueule, voire caractériel, est en effet en conflit ouvert avec sa hiérarchie : en fin de contrat en juin 2006, il tarde à se décider sur son avenir au club, ce qui est très mal perçu par le peuple de Rome et les centurions de l'AS Roma. Il est donc régulièrement écarté du groupe, procédé courant, car, selon Olivier Dacourt, « C'est souvent comme ça en Italie quand vous arrivez en fin de bail ». Attention également au talentueux et polyvalent Brésilien Taddei, finalement jugé apte au combat. Le schéma tactique romain devrait être un 4-4-2 classique, et, malgré l'importance des absences, l'effectif pléthorique de la Roma devrait fournir une équipe séduisante en opposition aux Strasbourgeois, soit d'après les média italiens :



Alors, prise de Rome ou déroute pour le Racing ? Réponse ce soir sur le pré.

Source : SO, DNA, l'Alsace, l'Equipe, yahoo.it