Regarde tomber les photocopies dans la corbeille

02/06/2006 10:27

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Attention gens du bureau, il y a toujours quelqu'un pour vous observer, toujours quelqu'un qui tape sur son clavier non pas des rapports, mais des compte-rendus de vos pire comportements.

Hier, la Big boss est venue discuter dans notre bureau avec le gars qui va se marier. En accord avec sa fonction, elle a plus parlé de son second mariage qu’écouté les préparatifs du futur élu. Elle disait que désormais elle ne pouvait faire la communion parce qu’elle s’était remariée, elle semblait en être assez affectée. En tous cas, ils critiquaient tout deux le rigorisme de l’église, d’un point de vue simplement administratif, cela se comprend, à l’heure de l’Europe et de ses commissaires, c’est un peu rigide, mais je ne suis pas sûr que d’un point de vue spirituel, les ecclésiastiques veulent se mettre aux règles de l’économie de marché, et distribuer les pardons comme des cartes de fidélité, enfin pas encore. Elle a ensuite évoqué son engagement dans le club des entrepreneurs chrétiens, cela m’étonnerait qu’elle en soit la risée du fait qu’elle ne peux plus communier, parce que j’imagine bien qu’ils ont tous des maîtresses, mais si je me souviens bien c’est là qu’elle a rencontré son deuxième mari, le chef de l’association des comptables alsaciens. J’ai bien envie de lui demander pourquoi elle prend l’avion à chaque fois qu’elle va à Paris, qu’elle aille en première classe dans le train, pas de problème, c’est pourquoi cela a été inventé, mais en avion… pour une structure semi-publique de petite taille. Elle en profitera pour prendre un jour de congé pour aller voir sa fille, sachant qu’il faut qu’elles se rappellent leur séjour au Maroc de la semaine dernière. Cela m’a fait pensé à cette anecdote pas très drôle du centralien du bureau d’à côté qui a décommandé une représentation avec tous les clusters d’Europe à Cambridge, mais qui prend trois jours pour participer à ça, un trophée pour le jeune le plus remarquableun trophée pour le plus jeune remarquable (saurez-vous le reconnaître?). Certainement qu’il a besoin de reconnaissance, me dis-je. Paradoxalement, deux collègues, sensibles à la notion de service public, ont été tout retournés après avoir écouté sur la route une chronique de France Inter, un cluster autrichien fonctionnant comme une entité privée s’impose des résultats et déclenche l’enthousiasme de mes camarades. Une fois, à l’encan, la big boss a dit qu’il faudrait « benchmarker » (le terme n’est pas d’elle, mais de nos financeurs) quelques bioclusters concurrents, j’ai eu la sensation douloureuse que dans l’administration, la recherche de son identité est perpétuelle, en tous cas, elle a lancé l’idée, chacun a regardé ses chaussures et si les idées étaient tangibles, on aurait pu constater que pas moins de dix minutes plus tard, l’idée serait déjà partie en fumée ou caché quelque part entre la fenêtre et le radiateur, mais je vais quand même le faire, pour nourrir mes recommandations le jour où je partirais. Il est neuf heures trente et je dois vous laisser, car nous allons réfléchir à l’endroit où nous allons déjeuner.

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almendralejo