Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Notre drame de Paris

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Par conan
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Suite de la série des articles pas sympas, aujourd'hui le PSG. Vaste sujet... humour et second degré toujours de rigueur !

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)


Un beau cadeau empoisonné que de confier à quelqu'un la rédaction d'un article pas sympa sur le PSG. Outre les représailles des hordes de hooligans pullulants au Parc des Princes auxquelles je m'expose, dresser toute une liste de tout ce qui nous fait rire avec le PSG équivaut à rédiger un ouvrage équivalent à « Guerre et Paix » de Léon Tolstoï. Pour les incultes qui traîneraient par hasard sur racingstub.com (ce ne peut être qu'un hasard tant ce site est un bouillon de culture fréquenté que par des gens intellectuellement supérieurs), « Guerre et Paix » est un très gros livre avec plein de pages et pas beaucoup d'images, destiné à caler les meubles extrêmement bancals, ou bien à faire frimer Gary Kasparov qui est capable de le réciter par coeur. Indéniablement plus efficace pour draguer les filles que de rédiger l'apologie de Francis Llacer. Tu m'étonnes qu'après ça je ne trouve pas de copine...

Cette introduction aura eu néanmoins l'immense mérite de nous enseigner une chose que j'ignorais avant de rédiger cet article. Le mot « bancal » prend un « s » au pluriel et non « aux ». Merci le correcteur d'orthographe Word.

Le PSG : Les origines du mal
Tout le monde se moque aujourd'hui du PSG. Dimanche soir encore, lorsque le Président du PSG que s'apellerio Cayzac est l'invité de la magnifique et sublime Estelle que j'aime, Pierre Menez ne peut s'empêcher de lui sortir une blague digne d'un cassage de Brice de Nice : « Qu'est ce qu'un GPS qui ne marche pas ? Le PSG ». La question qui se pose est : pourquoi tant de haine ? Il faut se plonger dans les archives pour trouver des éléments de réponse.

Le PSG est né en 1970 de la volonté d'une célèbre station de radio (mais je ne me souviens pas s'il s'agit de RTL ou Europe 1) de fonder un grand club à Paris, vu que tous les clubs existants à cette époque (Stade Français, Paris FC, Red Star, RC Paris...) étaient exsangues, voire carrément à l'article de la mort. La France devait être alors à peu près le seul pays au monde à ne pas posséder de club de foot potable dans sa capitale. C'était le temps où l'équipe de France se faisait régulièrement tailler en pièces et ridiculiser par tout pays capable d'aligner 11 mâles valides équipés de shorts et de crampons. Le football français n'était plus à une incongruité prêt, mais la presse radiophonique parisienne était bien décidée à réparer celle-là. Et puis, il fallait bien montrer à ces bouseux de province qu'à la Capitale, on sait aussi tâter du ballon bon sang !

L'éloquence de Pierre Bellemare pour récolter des fonds faisant le reste, le club de Paris est fondé. Il fusionne immédiatement avec le club de Saint-Germain-en-Laye qui vient de monter en deuxième division pour pouvoir ainsi commencer à un niveau honorable. Ainsi est né le PSG. D'ailleurs, Saint-Germain-en-Laye est à l'origine du petit berceau (celui de Saint-Germain) situé sous la Tour Eiffel du logo du PSG. Certaines mauvaises langues ont prétendu que ce détail héraldique était destiné à obtenir en 1999 la signature de Godwin Okpara.

Dans les années 70, le PSG accède rapidement à l'élite française et progresse, doucement mais sûrement, dans un relatif anonymat. La France du football se passionne surtout à cette époque pour les exploits européens de l'AS Saint-Étienne (il n'y en a pas eu depuis), la montée en puissance de Michel Platini (qui à l'époque de la création du PSG s'est fait jeter comme un malpropre du FC Metz après la visite médicale , le médecin lorrain le déclarant inapte à la pratique du football) et surtout le titre de champion de France obtenu en 1979 par le Racing Club de Strasbourg au terme du championnat le plus passionnant et le plus mythique de l'histoire. 1979, année magique où Gschinghis Khan remporta le concours de l'Eurovision pour l'Allemagne de l'Ouest.

Au début des années 80, le PSG passe à la vitesse supérieure, recrute une partie des héros verts ayant tâté du poteau carré à Glasgow en 1976 ainsi que Safet Susic, un meneur de jeu de génie provenant de Yougoslavie à l'époque où c'était un seul et même pays et où personne n'avait jamais entendu parler de la Croatie ou de la Bosnie-herzégovine. Paris connaît ses premiers succès en Coupe de France en 1982 en battant Saint-Étienne. L'évènement est occulté par le fait qu'il s'agit du dernier match de Platini pour le compte d'une compétition française. Rebelote en 1983 face à Nantes, mais la mémoire collective n'a retenu de cette finale que le but d'anthologie inscrit par José Touré, autre poète maudit du football français. Quelques images de cette rencontre sont disponibles dans « le fabuleux destin d'Amélie Poulain », mais cette coquine d'Amélie débranche l'antenne au moment des buts, c'est ballot pour la notoriété du PSG... Il ne reste de ces deux finales que l'embrassade de la pelouse du Parc par le regretté Francis Borelli, le Président d'alors (paix à son âme). Déjà à l'époque c'est dans le registre comique que le PSG réussit le mieux.

Fort de ces succès, le PSG tâte un peu de la Coupe d'Europe. Point de gros succès, mais un comportement honorable avec pour point d'orgue la double confrontation face à la grande Juventus de Turin menée par Platini. Paris est éliminé sur un rien (2-2 au Parc, 0-0 en Italie). Platini, conspué par le Parc des Princes comme j'ai rarement vu un stade insulter un joueur, fait un bras d'honneur à sa sortie. Il sera acclamé sous le maillot de l'équipe de France par le même stade 15 jours plus tard.

La suite est moins glorieuse. Si Paris emporte son premier titre de champion de France en 1986 sous la houlette de son capitaine emblématique Luis Fernandez, pour qui le PSG a toujours été le club de coeur, ce triomphe ô combien méritoire est sans véritable lendemain. Luis Fernandez, quelques jours après ce titre annonce qu'il quitte son club de coeur pour toujours, pour signer au Matra Racing qui paye mieux mais ne va pas tarder à se planter en beauté.
Le club se fait botter les fesses au premier tour de la Coupe des Champions par le mythique club de Vitkovice, champion de la défunte Tchécoslovaquie. Il tombe petit à petit dans l'oubli même si en 1989 il donne du fil à retordre à l'OM de Tapie pour l'attribution du titre. La méthode Ivic (du nom de l'entraîneur de l'époque : pour résumer 8 joueurs en défense, Susic en meneur de jeu et Amara Simba en attaque) est ignoble à regarder, mais efficace. Il faut, à quelques journées de la fin du championnat, un missile de Franck Sauzée à la dernière seconde du match au sommet pour faire sauter le coffre fort et offrir le titre à l'OM. Naissance du mythe journalistique de la rivalité OM/PSG.

Si on occulte ce spasme version catenaccio à la sauce Ivic 88/89, le PSG, ce n'est plus ce que c'était (ou plus exactement ce que ça a failli être). Tout le monde s'en tamponne le coquillard de ce club qui ne présente comme unique intérêt que d'aligner le nouveau numéro 10 de l'équipe de France sauce Platini sélectionneur, Christian Perez, et le glorieux Susic, qui malgré un âge avancé est toujours aussi merveilleux. Symbole de ce désintérêt teinté d'un certain mépris, ce PSG-OM joué au printemps 1991 en Coupe de France dans un Parc des Princes plein à craquer... d'une trentaine de milliers de supporters de l'OM qui n'ont d'yeux que pour JPP et Chris Waddle.

Les blagues de Denisot
Face à cette humiliation, Canal Plus décide de prendre les choses en main et de bâtir l'une des plus belles équipes jamais vues en France. D'excellents joueurs de clubs bien bosseurs et besogneux sont recrutés aux quatre coins du championnat : Sassus (comme semble t-il son nom l'indique d'ailleurs puisqu'il se prendra quelques années plus tard un magistral coup de boule de la part d'Olmeta qui n'était pas encore fermier à cette époque, la rumeur prétend qu'il lui avait piqué sa copine...), Colleter, Roche, Fournier, Guérin, Le Guen, Kombouaré, puis notre José Cobos adoré. A cette colonne qui constitue en soit une redoutable machine de guerre vont se greffer un gardien de but fantasque et spectaculaire mettant autant de gomina que Denis Balbir (Bernard Lama), 3 internationaux brésiliens qui ont la classe (Ricardo, Valdo et Raï) et deux joyaux offensifs (Ginola et Weah). Cet effectif aussi émoustillant qu'une jeune hongroise peu farouche désirant faire fortune rapidement dans le monde du cinéma est dans un premier temps entraîné par un duo de moustachus (Artur Jorge et Denis Troch), sorte de clones des Dupondt.

Le quotidien n'est pas bien spectaculaire. Il faut dire qu'à côté d'Artur Jorge, Ivic faisait figure de joyeux luron. Pourtant l'ensemble est d'une efficacité redoutable et Paris découvre la fièvre de la Coupe d'Europe. Le PAOK Salonique, Naples et Anderlecht d'un coup de tête magistral de Kombouaré passent à la trappe. Arrive le match mythique contre le Real, remporté 4-1 dans un Parc des Princes en folie sur un nouveau coup de tête de celui qui sera plus tard entraîneur du Racing (je sais il y en a eu beaucoup, je vous aide, c'est Kombouaré). Paris est enfin magique mais se fait magistralement spolier par l'arbitre face à la Juventus de Turin en demi-finale. Quand on sait aujourd'hui comment les joueurs de la Juve étaient chargés comme des mules et comment Moggi achetait les largesses arbitrales... Le PSG a signé un parcours de légende mais ne sera pas le premier club français à remporter une Coupe d'Europe.

Vu que Tapie sait comment la gagner, ce sera l'OM face à Milan quelques semaines plus tard. Hasard du calendrier, les Marseillais en état de grâce fêtent leur triomphe 3 jours plus tard dans un Vélodrome en ébullition en remportant le titre de champion de France face... au PSG. Le match est magnifique, l'OM marque des buts de fous et l'emporte 3-1, les supporters Parisiens sont fous furieux, cassent tout et balancent des fusées sur les tribunes marseillaises. Les images des Hools parisiens au regards haineux faisant des saluts nazis font la une des journaux télévisés et les choux gras le la presse. Le mythe de la rivalité OM-PSG est consacré.
Depuis, il ne cessera d'être alimenté par les journalistes, lors de chaque rencontre entre les deux clubs. Et tant pis si aujourd'hui les deux clubs sont très loin de leur niveau de 1993, la France tient là son derby, son classico qui fait vibrer le populo et vendre du papier... La France du foot tient aussi sa horde de hooligans sanguinaires qui ne vont d'ailleurs pas tarder à faire reparler d'eux quelques mois plus tard lors d'une rencontre face à Caen au cours de laquelle ils joueront au football avec la tête d'un CRS...

Bref le PSG est encore dans l'ombre de l'OM. Lorsqu'il emporte le deuxième titre de son histoire en 1994 (il ne l'a plus gagné depuis !) l'OM est miné par l'affaire VA-OM et on ne parle que de cela dans la presse. Malgré une nouvelle demi-finale de Coupe des Coupes (perdue contre Arsenal) et un titre de champion de France, Artur Jorge est remercié. Denisot veut que le PSG joue plus sexy. Il recrute alors Luis Fernandez, jeune entraîneur truculent et punk qui a obtenu quelques bons résultats avec l'AS Cannes et à qui le PSG doit l'idée géniale d'avoir replacé Daniel Bravo au poste de milieu défensif.
La voie est libre puisque l'OM doit expier ses pêchés et croupir en deuxième division durant 2 ans. Mais alors qu'on s'imaginait une domination sans partage des Parisiens, le titre est soufflé à la surprise générale successivement par les magiciens nantais de 95 et les hommes de Guy Roux en 96.
Le PSG se contente de remporter régulièrement les diverses coupes domestiques, dont une Coupe de France honteusement volée au Racing en 1995, Marc Keller n'étant jamais hors jeu lors de l'égalisation contrairement à ce que racontent les légendes urbaines.
En outre il brille en Coupe d'Europe (5 demi-finales entre 1993 et 1997) ce qui en fait un club respecté sur le continent. En 95, après avoir brillamment sorti Barcelone, le PSG perd contre plus fort que lui face à Milan. En 96, il remporte la finale de la Coupe des Coupes, qui n'existe plus, face aux terrifiants Autrichiens du Rapid de Vienne, rejoignant au palmarès les plus grands clubs du continent ayant remporté ce trophée (Aberdeen, le Dynamo de Tbilissi, le FC Mechelen...). Le PSG est désormais un club mythique. C'est maintenant que les choses se gâtent.

Les misères de Paris
C'est vraiment con de vieillir disait Apollo Creed à Rocky Balboa à la fin de Rocky III. C'est exactement ce que se sont dit Raï et ses amis en se prenant 6 buts au Parc face à la Juventus en finale aller de la Super Coupe d'Europe. On a beau savoir que les dirigeants de la Juve étaient des pourris de mafieux et que les joueurs étaient dopés jusqu'à la moelle, quand même, 6 buts dans le cadre d'une finale diffusée dans l'Europe entière... La vieille dame en rit encore !
Nous aussi, d'autant que quelques semaines plus tard, c'est au tour d'un club un chouïa moins prestigieux, Clermont-Ferrand, alors en CFA, d'humilier le PSG en Coupe de France. Mené 4-1 en deuxième mi temps, les vaillants auvergnats trouvent les ressources pour revenir à 4-4 et l'emporter aux tirs aux buts. Ricardo est alors le nouvel entraîneur du PSG. Il est un peu cruel de ne se souvenir que de ces deux peu glorieux faits d'armes lors de la saison 96/97 alors qu'au final, le club termine le championnat deuxième et mieux, ce que tout le monde a oublié, défend très honorablement sa Coupe des Coupes en parvenant à se hisser jusqu'en finale et ne perdant que 1-0 face au Barcelone de Ronaldo du temps d'avant ses opérations, quand il était encore un extraterrestre. 1-0 sur un péno bidon de surcroît.
Mais visiblement, il est plus vendeur de faire ses choux gras des frasques du PSG que de sa réelle qualité sportive. On retient plus le fait que Bernard Lama fumait des pétards et que Patrice Loko a montré ses fesses et son pénis à Madame le Commissaire que des débuts héroïques du jeune Jérôme Leroy à Rotterdam en finale contre le Barca... Triste destin pour le PSG, mais qui ne fait vraiment rien pour arranger les choses !

Qualifié pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, le PSG perd 3-2 le match aller face au Steaua de Bucarest. Défaite transformée en 3-0 sur le tapis vert, un certain Adam, qui n'a pas inventé la brosse et dont je n'ai toujours pas à ce jour pu déterminer le rôle dans l'organigramme du club, ayant égaré le fax signifiant la suspension de Fournier. Lolo aligné, le PSG est sanctionné. La bourde est réparée de sublime manière au Parc, Paris balayant 5-0 les Roumains, mais bon ça ne fait pas très sérieux.
En champions league, le PSG ne fait pas long feu et se mange 5-1 contre Bayern, match qui a plombé à jamais la carrière de Christophe Revault fraîchement promu gardien du temple. Dans le même temps Vincent Guérin est contrôlé positif à l'éphédrine et nie ses grands dieux. On ne le reverra quasiment plus. La fin d'une époque... Lens est champion de France, Paris cinquième mais trouve les ressources pour gagner les Coupes de la Ligue et de France. Doublé aussi tombé dans les oubliettes de l'histoire. Quelques semaines plus tard, la France est championne du monde. Claude Le Roy est alors directeur sportif en ce temps où il jouissait d'une crédibilité énorme et que l'on pensait avec naïveté qu'il comprenait quelque chose au football. Les journalistes parisiens ont bien rigolé au bout d'un an lorsque son ami de trente ans Proisy l'a fait venir au Racing...

Vient l'ère éphémère mais hautement comique du PSG de Charles Bietry, l'une des périodes les plus désastreuses en terme d'image. Giresse viré quelques semaines après ses débuts, un niveau de jeu abyssal et, point d'orgue, une élimination au premier tour de la Coupe des Coupes par le Maccabi Haïfa. Le temps de ranimer Artur Jorge dont on dit qu'il voit des morts, le PSG sauve sa tête en D1 et sa saison en empêchant l'OM de devenir champion, tout d'abord en sortant le match de la saison face aux Marseillais, puis face à Bordeaux en laissant Feindouno marquer le but du titre bordelais devant un Parc des Princes complaisant et aux anges. Paris est magique, le Marseillais Blondeau aura le même soir cassé la jambe de Yves Deroff pour rien...

Un pervers Perpère (celui qui a recruté Okpara) débarque pour remettre de l'ordre dans le navire. Il commence par faire marrer l'Alsace entière en persistant devant les caméras de la télévision à appeler Arsène Wenger « Monsieur Vinjaire » parce que selon lui, ça se dit comme ça en Alsace. Puis il rêve de monter une équipe représentative de la banlieue parisienne avec pour piliers des jeunes réputés pour leur professionnalisme, leur droiture et leur amour du maillot (Luccin, Dalmat, Anelka...).
Après quelques succès initiaux et un 7-2 passé en champions league contre Rosenborg, l'ensemble se vautre lamentablement et sombre dans une bouillie infâme... En point d'orgue, une nouvelle humiliation, une Coupe de la Ligue perdue au Stade de France contre le Gueugnon de Stéphane Roda et un 5-1 encaissé à Sedan.

Paris est tragique
Bref c'est le bazar depuis les glorieuses années 90. Ronaldinho a bien su faire rêver les foules et amuser la galerie, surtout quand la caméra était là, mais au final rien de bien concret sur le long terme. Fernandez, de retour un temps, est reparti dégoûté. Coach Vahid aussi quand son équipe, parvenue en champions league avec une défense de fer composée de Sorin, Pocchetino et Heinze s'est vue démantelée. Fluctuat Nec Mergitur, mais qu'est parti faire notre Ljubo dans cette galère ? Laurent Fournier, nouvel entraîneur, a fait vaguement relever la tête au club, mais il est viré alors que le club est à portée de la C1 pour une baisse de la courbe de performance. Guy Lacombe le remplace et fait glisser ladite courbe de performance vers les portes de la Ligue 2. Paul Le Guen ne fait finalement guère mieux aujourd'hui.

Le club marche sur la tête et tout part en sucette à tous les niveaux. Les supporters craquent et se tapent dessus entre eux, provoquant en passant la plus belle bagarre générale jamais vue à la Meinau (2004). Ils trouvent un point d'accord provisoirement quelques semaines plus tard, en finale de la Coupe de France contre Châteauroux, pour conspuer Frédéric Déhu, leur capitaine soulevant le trophée et qui vient de signer à l'OM, provoquant la colère mystique de la légende vivante Fabrice Fiorèse.
Les affrontements reprennent avec un tour dramatique puisque c'est dans la rue, ou carrément au domicile des protagonistes, que s'organisent des expéditions punitives à coup de barre de fer. Les Tigris Mystik, l'un des groupes ultra les plus actifs de France, sont dissous. Mais la violence continue et lors d'un après match de Coupe d'Europe contre Haïfa qui dégénère dans la rue, un jeune supporter est tué par une balle policière. Et un peu par la connerie humaine à de nombreux niveaux aussi...
Les actes racistes, notamment en tribune Boulogne, sont dénoncés régulièrement par les médias. Le sujet est vendeur, souvent enjolivé et donne lieu à de nombreux fantasmes journalistiques, mais le problème existe. Un jour, le club et le sponsor (Nike) veulent se donner bonne conscience et organisent face à Lens une journée contre le racisme. Lens joue exceptionnellement en noir, Paris en blanc. Boulogne brandit une banderole « Allez les blancs ! ».

Sur le plan sportif, c'est plus que jamais une ambiance punkoïde de fin du monde. Dhorasoo devient le premier joueur licencié par son club. Le grand Pauleta vieillit lui aussi (et Dieu sait que c'est con) et a désormais du mal à se déplacer sans déambulateur. Le reste de l'équipe est composé d'anciens joueurs corrects sans plus à qui on a dit un jour qu'ils étaient des stars parce qu'ils étaient à Paris. Malheureusement, le jour où il faut assumer ce statut de star du PSG autrement qu'en roulant des mécaniques en cabriolet ou en discothèque branchée, il n'y a plus grand monde... Aujourd'hui sur le terrain, ce sont Rothen et Landreau qui tiennent la baraque. Il ne sont pas dans la mouise nos amis Parisiens.
Sans compter que Paul Le Guen, qui a été tout simplement ridicule à Glasgow, sort désormais son va tout, à savoir écarter les stars défaillantes pour lancer sur le front les jeunes pousses et nommer même capitaine un gamin de 17 ans. La méthode peut marcher un moment, mais elle atteint généralement ses limites rapidement. Claude Le Roy nous en a fait une belle démonstration en 2000. L'hypothèse d'un PSG en Ligue 2 à court ou moyen terme semblait délirante la saison dernière, on ne voulait pas croire qu'une institution telle que le PSG pouvait tomber. Au train où vont les choses, l'hypothèse est de plus en plus réaliste...

Pour conclure ce long propos au sujet du PSG, on peut dire que le plus dramatique pour ce club, c'est que décrire une très longue série de faits suffit à construire un article satirique. Nul besoin de se moquer, d'être méchant, sarcastique ou d'enjoliver. Le PSG est. Tout simplement.

Club passé quasiment du jour au lendemain de l'ombre à la lumière des sommets européens, le PSG porte en lui les gènes de son autodestruction. Une histoire sortie de nulle part, glorieuse, mais difficile à assumer. Une attente énorme mais viciée par un font de rivalité Province-Paris et de haine inconsciente envers le jacobinisme ayant marqué l'histoire de notre pays. Une sur-médiatisation à outrance parce que Paris est Paris, soit le club people (les stars du show business s'affichent volontiers au Parc) mais aussi le club qu'on rêve de voir se planter. Ce club est devenu une sorte de Truman Show, une gigantesque émission de télé réalité où tout peut arriver. En quelque sorte, les jeux du cirque permanents. Difficile d'assumer pour un footballeur qui signe là bas, sans compter qu'il faut résister aux tentations classiques du footballeur professionnel, mais sans doute bien plus nombreuses qu'ailleurs. Paris peut-il réussir dans la durée vu ce contexte ? Difficile de répondre avec certitude par l'affirmative...

Ca en serait drôle si ce club ne fédérait pas des milliers de supporters sincèrement amoureux de leur club, qui scandent à chaque match « Paris est magique » et qui ont fait du Parc des Princes une référence en terme d'ambiance. Ceux là méritent le respect. Et accessoirement que le cirque s'arrête un jour...

conan

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