Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Corsican connection

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Par zottel
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Gare, en tout Bastiais qui sommeille se cache un Camadini ! © Karim Chergui

La Corse est plus qu'un radeau désert, c'est un problème. Il n'est pas de solution qui n'ait été envisagée, jusqu'à l' « immersion totale » de Clemenceau - ce qui était bien mal connaître le Corse, qui ne manque pas d'air...

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)


Une île de bottés : l'époque héroïque

Dans quel dessein divin, par quel hasard de la tectonique (des plaques, pas celle des crétins gélifiés) la Corse a-t-elle été séparée de la France, à l'époque ou la pointe d'Ajaccio s'encastrait encore dans le Cap d'Agde (qu'est-ce qui ne s'encastre pas au Cap !) ? Pour commencer, la Corse, vendue traditionnellement à l'Antifrance, persiste depuis toujours à singer le langage de Marco Materrazzi. Songent-ils seulement, les primitifs, au jeune Napoléon Ier, qui, en combattant sa tare auprès de ses camarades légitimement hilares, sut faire l'une des plus belles carrières de la première République ? Et Kléber, il parlait alsacien peut-être ? Oui, mais il sabrait en français ! Et encore, parlons-en, de Napoléon, l'empereur à talonnettes, lui qui a donné son nom à tant et tant de ruelles sales entre Bastia et Bonifacio... A-t-on encore bien conscience, comme ses contempteurs de l'époque, du caractère puissamment non-français du projet impérial de ce chef de tribu aux cheveux gras ? Sous sa conduite démente, c'est à regret que le chef de famille de métropole, le coeur lourd de sa bonne conscience tourmentée, s'employa à violer l'Espagnole et à massacrer le Prussien. C'est par cette bonne foi mille fois trahie que l'affreux nabot put asseoir son pouvoir népotique archaïque, exciter l'héroïsme inutile de millions de Fabrice del Dongo, nous fâcher durablement avec l'ami héréditaire anglais, et retarder de deux cents ans le traité de Rome et l'arrêt Bosman!

Et je t'emmènerai habiter cette île, Que nous ne déserterons jamais

Au contraire, quand il ne s'agit que de leur propre destin, les Corses ont très tôt compris que seuls, ils ne pourraient jamais opposer à leurs voisins qu'un arsenal de couteaux à éplucher les oignons et effrayer le cadre parisien. Est-ce que les Suisses, eux, se font la moindre illusion belliqueuse avec leurs canifs ? C'est bien là l'enseignement majeur du regretté Pascal Paoli, le « père de la nation » : mieux vaut encore que la jeunesse dorme à l'université de Corte que meurt dans la lutte. Depuis lors, si le Corse demeure un ardent défenseur de sa solitude insulaire, c'est mollement et sans armes : car qui dit armes, dit industrie, et qui dit industrie dit travail, mais nous y reviendrons.
Solution de lâche et de syndicaliste étudiant, il inventa l'agressivité tiède : six-cents ans pour décourager l'amitié génoise, et certainement bien plus pour celle des Français. Pour cet effort-là, l'imagination ne fléchit pas : tempérament taciturne, météo et regards insoutenables, chants cacophoniques, Tino Rossi, nourriture empoisonnée... On ne le dira jamais assez, mais de même qu'il y a une Guinness Export –probablement à base de poudre – et un Comté qu'on ne trouvera jamais qu'à la ferme, nul « continental » ne connaît réellement la recette originale du figatellu. Car il est impossible que ce saucisson sucré, ce boudin desséché qui insulte la charcuterie nationale soit aussi ce soi-disant trésor qui se passe, paraît-il, de grand-mère à petit-fils. Il est impossible que le plastiquage systématique des échoppes corses de Monsieur Ronald McDonald manifeste un végétarisme militant, plutôt que l'envie affamer le touriste. Il est impossible encore que ces meules avariées et malodorantes soit le seul produit de ces centaines de millions de chèvres et brebis soigneusement inventoriées par l'Union Européenne : ô Corse, où caches-tu ton Chavroux ? Où cachais-tu Yvan Colonna (celui qui a le sens du séant craindra la réponse !) ?

La fin de l'histoire ?

Colonna... Pour être complet sur le courage corse, ne passons pas sous silence leur savoir-faire assez fiable dans la destruction d'édifices publics. Troublante Corse, dangereuse et belle comme un pain de plastic sur le buste républicain de Laetitia Casta... Elle n'aura pas été si invivable, pourtant, la République : soucieuse de folklore, elle aura bien voulu endosser la charge de la légendaire paresse corse et en créant tout exprès des milliers d'emplois de facteurs et garde-barrière pour ses enfants les plus difficiles - en métropole. Et puis, pour mieux préserver la beauté de paysages vivants comme une préfecture de Lozère et le pittoresque des routes à nid-de-poule, elle a couvert de sa bienveillance désintéressée la transformation des plages en un des plus fructueux étals de couenne à rôtir de toute la Méditerranée...

L'épopée de Papi

Non, pour ne pas tomber dans le cliché pesant, on ne parlera plus ici du vénérable Pascal Camadini auquel le Racing doit quelque reconnaissance.
Étrangement, sur ces terres ingrates pour chèvres maigres, le football aura bel et bien tutoyé le fantastique. Un rayon de soleil rare, dans une vie insulaire monotone et ignorante des rigoureux déterminismes économiques : en l'an de grâce 1978, au terme du long parcours de la Coupe de l'UEFA, le SC Bastia manquera de peu de reconquérir l'Europe. C'est en vrais Corses, c'est en synthétisant de manière originale esprit olympique et esprit de Verdun, à coups de boulons de 12, piles LR5, enclumes, missiles agricoles sol/sol et troupeaux de brebis jetés sur le terrain de Furiâââni, et probablement de sacrifices humains, que Claude Papi et sa bande aura pu défaire la fine fleur du football européen (Sporting Lisbonne, Newcastle, le Torino,...). Bien sûr, à mesure que le football est repris en main par un quarteron de clubs britanniques high-tech, le SC Bastia rentre dans le rang. Club de L2 ordinaire, il sait surtout être impitoyable avec ses cousins d'Ajaccio : les pratiques viriles d'autrefois se sont avachies, et il n'est plus rare désormais que les arbitres en reviennent vivants. Dans ces conditions, qu'attendre du Racing et des hussards de Furlan, sinon la victoire sabre au clair ?

zottel

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