Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Duguépéroux, l'homme de la situation ?

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Par conan
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Le nouveau trio fort du Racing © Karim Chergui

Comme le veut la coutume, l'entraîneur a payé. La tête d'Antoine Kombouaré a roulé sur billot et a été présentée à des supporters semblant aussi dubitatifs que les dirigeants d'un Racing bien mal en point. Portrait de Jacky Duguépéroux, le suc

Une bien délicate mission que celle du 47e entraîneur de l'histoire du Racing. Elle ressemble fort à celle d'un médecin au chevet d'un homme gravement malade mais dont personne n'est capable d'établir un diagnostic valable sur la cause de ses tourments... Voilà le point le plus inquiétant dans ce début de saison strasbourgeois : Tout le monde, du débonnaire président Gindorf au manager Marc Keller en passant par le neo-ex entraîneur Antoine Kombouaré semble totalement désemparé face aux évènements de ces derniers mois, complètement incapable de déterminer les causes d'un tel fiasco.

Chez les supporters, c'est également le flou le plus total qui règne. Si quelques voix se sont élevées pour réclamer la tête de Antoine Kombouaré, on a guère ressentit le rejet total qui existait il y a quelques saison à l'encontre de Pierre Mankowski ou de Claude Leroy. Le Kop a quand a lui donné dans l'originalité samedi soir en réclamant la démission... des joueurs ! Il faut dire que l'insupportable impression d'apathie générale dégagée sur le terrain conjuguée aux devenues fameuses virées d'après matchs au « Nil's », et aux attitudes individuelles inadmissibles (par exemple lors de l'affaire Pascal Johansen à Monaco), commencent sérieusement à courir sur l'aorte des plus fervents amoureux du club qui réclament un peu plus de fierté et de respect du maillot bleu.

Simplement, difficile d'imaginer un bouleversement d'effectif suite a une année 2004 qui a vu, à peu de choses prêt, autant de victoires du Racing à la Meinau que de trapézistes au Vatican. Alors ce brave Antoine Kombouaré a fait, comme toujours en pareil cas, figure d'un parfait fusible. Son passage au Racing, un échec indéniable, sera néanmoins marqué par six premiers mois euphoriques et un 4-1 face à l'OM ou les bleus ont tutoyé les étoiles l'espace de 90mn. Si Antoine Kombouaré nous a apporté l'espoir, plus dure et douloureuse fut la chute. En témoignent des statistiques affligeantes, probablement résultantes d'une véritable trahison collective de la part de son groupe...Sabordé par son équipe de mercenaires, il fût donc débarqué du navire qui sombrait déjà dans l'abîme et remplacé par un glorieux ancien, Jacky Duguépéroux...

L'homme laissa finalement d'excellents souvenirs dans la mémoire collective. Le joueur tout d'abord fut de ceux que l'on appelle un très beau joueur de devoir. Un vrai joueur de devoir, pas l'un de ces techniciens de Bazard que l'on rencontre fréquemment dans notre championnat, souvent même sous le maillot du Racing. Non, Jacky c'était un vrai de vrai, un dur à cuire, tout droit venu de Valenciennes en compagnie de Dominique Dropsy pour devenir l'un des piliers de la défense de l'un des plus surprenants (et peut être l'un des plus beau) champion de France de l'histoire.

Il fut par la suite, entre 1995 et 1998, l'un des hommes clé du renouveau que connu le club au cours de cette période. Tenir plus de deux ans et demi au poste d'entraîneur d'un club aussi instable que le Racing constitue un label de qualité indéniable, et ce d'autant plus que ce mandat est jonché d'images magnifiques gravées dans toutes les mémoires. Evoquons pour la minute nostalgie la demi finale de Coupe de France gagnée face à Metz, la victoire trois jours plus tard face à Nantes, et ce, même pas deux semaines après sa nomination. Souvenons nous de la finale perdue la tête haute face au PSG, de la brillante campagne Intertoto de 1995, de la confrontation face au Milan AC, de la formidable saison 96/97, de la crucifixion de Gilbert Bodard par Stéphane Collet un certain 12 avril 1997 au Parc des Princes, de Ibrox Park, de Anfield Road, de San Siro... Ce furent tous des instants estampillés du sceau Jacky Dugépéroux. Malheureusement la suite, tout le monde la connaît, le cyclone Proisy qui ravagea le club, « Terminator » Gardon qui assigna « Dugé » à l'entraînement des jeunes, et au bout du compte la fin du rêve...

Outre d'excellents résultats, les meilleurs obtenus au Racing depuis un certain Gilbert Gress, Jacky Duguépéroux séduisit son auditoire par un discours franc et remplit de bon sens. A l'entraînement, rien de bien sorcier non plus, on ne se lance pas dans des habiles stratégies tactiques avant de revoir à fond et réapprendre les fondamentaux... Un type simple et sain, telle est l'image qu'il a laissé.

L'Histoire a tendance à occulter les cotés plus obscurs de l'oeuvre des hommes pour n'en retenir seulement les épisodes les plus épiques. Le règne de Duguépéroux n'est pourtant pas exempt de cadavres tous droit sortis des placards. Et ils ne sont pas pour rassurer au vue de la conjoncture actuelle... Par deux fois, lors de la saison 95/96 et 97/98, il a eu sous ses ordres des effectifs de qualité mais minés par des problèmes relationnels et autres psychodrames de tous ordres. Par deux fois, il ne su (ou pu) ramener l'ordre et la sérénité dans le groupe dépendant de ses ordres. Parviendra il à sortir de sa torpeur le Racing millésime 2004-2005 comme il su si bien le faire au printemps 1995 lors de sa première prise de fonction?

Pourtant, l'homme n'est pas dénué d'atouts. Elevé à la méthode Gress, il possède une très bonne connaissance du club qu'il fréquente depuis plus de trente ans. Il a sans doute une idée précise de la manière dont il intégrera certains jeunes talents de la CFA au sein du groupe pro. Il ne cache d'ailleurs pas qu'il s'agit ici de l'une des méthodes dont il usera pour soigner le mal et redonner selon ses propres termes la joie de jouer aux joueurs du Racing. Il est fort possible que l'heure des Carlier, Schneider et autres Bellaïd ai enfin sonné. Duguépéroux les a entraîné, façonné, souvent avec une grande autorité, celle qui semble cruellement manquer à l'équipe une.

Il dispose surtout de l'immense avantage de bien connaître la maison Racing ainsi que son fonctionnement. Finalement, lorsque l'on consulte de plus prêt l'histoire récente du club, ce sont exclusivement des anciens du clubs qui ont obtenu de bons résultats à la tête du Racing : Nous pouvons citer Gilbert Gress, Yvon Pouliquen, Ivan Hasek, et même a un degré moindre Léonard Specht. Jacky Duguépéroux fait donc partie de cette caste très fermée d'entraîneur qui ont réussit à Strasbourg...

Agé de 56 ans, Jacky Duguépéroux dispose donc du destin du Racing entre ses mains. Il possède encore 29 journée de championnat pour démontrer qu'il y a encore quelque chose à sauver à Strasbourg, que le football n'y est pas systématiquement voué à la malédiction et à l'échec. Il faudra croiser les doigts pour qu'il parvienne à tirer le meilleur profit possible de cet effectif. Bonne chance Jacky pour cette délicate tache....

conan

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