Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Vikash Dhorasoo, enfin Parisien

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Par royrodgers
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Dhorasoo, enfin sous les couleurs du PSG © Karim Chergui

Le virevoltant milieu de terrain du PSG fut l'une des attractions du mercato estival. Il est désormais l'un des dépositaires du jeu de son équipe et de celui de l'équipe de France. Retour sur le parcours d'un joueur atypique jusque dans son patronyme.

D'où viens-tu Vikash ?
D.H.O.R.A.S.O.O (je ne crie pas, j'épèle !) : cela ne s'écrit pas comme cela se prononce, et pour cause : le joueur est d'origine mauricienne. Son aventure commence avant sa naissance, lorsque son père quitte l'Ile Maurice pour travailler sur les chantiers navals de la Métropole. La famille s'installe au Havre et Vikash y naît deux ans plus tard. Très vite, il tâte du ballon rond et signe un premier contrat au Havre AC. Il mène cependant une adolescence quasi normale : lycée, fêtes entres potes, puis centre de formation, BAC par correspondance, virées à Londres... Sa progression footballistique n'est pas fulgurante mais régulière. En 1993, Guy David le fait débuter en D1, contre Saint-Etienne. Mais c'est le bouillonnant Denis Troch qui sera son véritable mentor et saura exploiter au mieux sa technique superlative et ses accélérations foudroyantes. En 1998, le maillot du Havre est devenu trop petit pour lui et il rêve, déjà, du PSG. Les hésitations du club de Canal+ profitent finalement à Lyon, qui récupère la petite merveille, pour 30 millions de francs.


Vikash, ses coachs, Paris, les Bleus : Je t'aime, moi non plus
Sa première saison dans la capitale des Gaules donne le ton des cinq suivantes : prises de tête avec Lacombe, qui le fait jouer sur le côté ou ... sur le banc, rumeurs de transfert du côté d'Arsenal ou du Milan AC... Finalement, il resigne à l'OL pour un salaire mirobolant, qui provoque la jalousie des autres joueurs. Et ça continue : engueulade avec Coupet, brouille avec Santini (qui aurait un peu trop écarquillé les yeux à la mi-temps d'un match contre Arsenal). S'en suit un prêt diplomatique à Bordeaux lors de la saison 2001-2002, où tout se passe bien. Il y remporte la coupe de la Ligue, pendant que ses copains lyonnais s'adjugent le titre de champion. Ensuite, le Jacquot devenu sélectionneur national pour le meilleur et surtout pour le pire, Le Guen arrive à l'OL. Vikash revient et s'accommode tant bien que mal du turn-over imposé. Pourtant, à chaque match joué, il se montre décisif et dynamise le jeu de l'OL. Néanmoins, ses relations avec les dirigeants restent tendues (Lacombe est toujours là) et le joueur est pressenti au PSG lors du mercato de janvier 2004. Mais Paris rate une nouvelle fois le coche, officiellement en raison des prétentions salariales du Mauricien. Officieusement, Baronchelli, adjoint de coach Vahid, ne voit pas d'un très bon oeil l'arrivée d'un joueur avec qui il se frittait régulièrement au HAC. Finalement, Dhorasoo reste à l'OL jusqu'en juin et contribue activement à la remontée fantastique du club rhodanien sur les Princes monégasques. Suite à cela, il signe en douce au Milan AC pour la saison 2004-2005. Là-bas, au sein d'un effectif pléthorique et malgré des début prometteurs (une quinzaine de matchs joués et des prestations très correctes), il fait trop souvent banquette, barré - entre autres - par Clarence Seedorf.


Paris et les Bleus, enfin
Alors lorsque les nouveaux dirigeants parisiens s'intéressent à lui, il ne fait pas la fine bouche : à bientôt 32 ans, le temps lui est compté, d'autant qu'il a retrouvé les Bleus de France à la faveur du départ de son meilleur ennemi Santini et de l'avènement de Raymond l'astrologue, son coach chez les Espoirs. Il signe à Paris en juillet 2005 pour un club et une ville qu'il aime et qui devraient lui convenir. Joueur plutôt introverti et discret mais à la personnalité affirmée, conscient de ses qualités, il reste un incompris : son style, son look de mal rasé que n'aurait pas renié Georges Moustaki et son image d'intello ont parfois dérangé. Eh oui, Vikash aime l'art contemporain (sa belle soeur est une jeune artiste déjà reconnue) et écoute le Velvet Underground et les Pixies. Dans le milieu propre et lisse du football 'moderne', cela détonne un peu. De lui, Domenech disait : « Du fait de son caractère, il ne va pas aller naturellement vers les autres. Dans ces cas là, il y a deux solutions : soit il prend la place du meneur et il est accepté par le groupe, soit il reste à l'écart, auquel cas le groupe le rejette et lui fait payer sa différence. ». A la capitale, il pourra sans doute cultiver sa différence tout en s'adonnant à sa passion : jouer au foot, et plutôt très bien.


L'homme de l'avant dernière-passe
Son style de jeu est fait d'accélérations balle au pied, de pénétrations et de contres-pied : il aime partir dans le zig et donner dans le zag. Sa principale qualité est la vitesse, de course et d'exécution, au service d'un jeu juste. Son gros défaut se situe devant le but : il frappe très peu et ne marque que rarement, son meilleur total étant de 4 buts lors de sa dernière saison lyonnaise. Il est donc plutôt un meneur de jeu reculé ou excentré, un homme de « l'avant dernière passe ». Contre le Racing, il devrait être titulaire, comme depuis le début de la saison, et jouer dans l'axe au côté de Modeste M'Bami.

Jouer une coupe du Monde est aujourd'hui son dernier défi. Il avait été sélectionné pour quelques matchs de qualification à l'Euro 2000 sous Lemerre. Puis, barré par un certain Z.Z. et par Robert P., il en avait été éclipsé et était resté dans l'ombre sous Santini, évidemment. A l'heure où sont écrites ces lignes, il semble que Domenech ait décidé de l'aligner contre l'Irlande. Alors, d'ici samedi, espérons qu'il aura fait un grand match avec les Bleus de France (Ndc : il a joué les 90 minutes), et qu'il sera revenu à Paris bien fatigué pour jouer un ton en dessous contre les Bleus d'Alsace. Les choses sont elles si simples en football ?


Sources : L'Equipe, So Foot, Téléfoot

royrodgers

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