Les sangsues mutantes

02/11/2006 15:40
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Vive la Freebox ! Hier, le nanaconda était chez des amis. Fin de soirée, petit zapping de l'hôte pour montrer l'étendue de chaîne fournie avec Internet. Et arrêt sur NRJ12, qui diffusait « les sangsues mutantes ». Un bonheur en caoutchouc. Même M6, qui n'a pourtant peur de rien en matière de remplissage de grille TV, n'aurait pas osé diffuser ce chef-d'oeuvre.
Un synopsis amibien, des acteurs ultra-mauvais, un léger militantisme homosexuel, un peu de bonne morale puritaine pour enrober le tout, des effets spéciaux faits maison, et des sangsues mutantes. LEEEEEECCCHHHHHHHHEEEEEESSSSS !!!!!
Au collège de Lakecrest, le sport est roi, et pour pouvoir se la raconter et culbuter de la gourgandine écervelée, les élèves ont intérêt à faire partie de l'équipe de natation. Sinon, un peu comme vous, bonjour la branlotte et les fractures de poignet. Du coup, ils n'hésitent pas à prendre des stéroïdes nouvelle génération avant d'aller nager dans un lac absolument dégueulasse, sombre et pollué, que n'importe qui d'un peu sensé (c'est-à-dire moi, pas vous évidemment !) n'oserait même pas y jeter ses ordures. Las ! ils se font pomper le résiné par des sangsues qui deviennent stéroïdées à leur tour, et beaucoup plus voraces et imposantes par la même occasion.

Les élèves sont tous drogués, alcooliques et fornicateurs dépravés, on sait de suite qu'ils vont donc tous y passer, sauf évidemment celui qui répète à qui veut l'entendre qu'il réussira mieux dans la vie avec sa tête que les autres avec leurs muscles trafiqués.

Le cycle de meurtre est toujours le même. Ca se met à filmer au ralenti (« c'est pour faire monter l'angoisse coco, les sangsues se déplacent lentement alors je filme au ralenti, je suis génial !!! »), le jeune éphèbe se déshabille lentement, se couche et se fait bouffer. Une remarque : on a au moins 8 mecs imberbes et musculeux qui se désapent du début à la fin de l'histoire, pour un oui ou pour un non. Par contre, de gourgandine écervelée et dénudée, que dalle, peau de zob !!!! Conclusion : ou le réalisateur est une réalisatrice, ou il est légèrement de l'autre bord et s'est fait sa collec personnelle façon Brisseau sur ce tournage, ou il n'a rien compris aux codes nanars.
Une fois le jeune éphèbe dénudé et inattentif, les sangsues lui rampent lentement dessus au ralenti puis attaquent.
J'attire l'attention des moins lobotomisé d'entre vous sur les effets spéciaux : nous avons deux plans standard de sangsue pour tout le film :
- le plan large ou on voit une sangsue en caoutchouc immobile, ou alors tiré par une ficelle pour la faire se déplacer
- le plan serré ou la sangsue est en fait un gant de cuisine maquillé qui se déplace sans qu'on ne devine à aucun moment la main à l'intérieur. Non vraiment, à aucun moment.

Les plans des attaques sont absolument formidables. L'acteur est systématiquement obligé de tenir les sangsues contre lui pour les maintenir en place, tout en s'agitant dans tous les sens pour donner l'illusion d'être malmené. La réalisation est extraordinaire aussi : musique Cluster électro frénétique, bruits de machine à coudre et éclairs stroboscopiques pour illustrer la violence des morsures.

Donc tout le film se passe sans qu'à aucun moment les survivants, dont le QI doit péniblement dépasser le vôtre, c'est dire l'étendue des dégâts, n'aperçoivent ni ne suspectent les sangsues, jusqu'à ce qu'il ne reste que quatre personnages : l'intello vertueux, une nana qu'il aimerait marteau-pilonner avec romantisme et classe, quitte à finir ensuite dans ses cheveux s'il avait un peu plus confiance en lui, le dealer de l'équipe de natation, et l'entraîneur qui est un sale type.
Pour une raison très obscure, ils attachent l'entraîneur dans les vestiaires pour pouvoir se débarrasser des sangsues en toute quiétude. Et ils décident de les attirer dans la piscine avant de les électrocuter.
Evidemment, une sangsue attaque pendant ce temps le type attaché, mais celui-ci a une idée géniale. Il laisse grimper la sangsue puis la mange à pleines bouchées, en entier, histoire de se remplir de stéroïdes !!! Et il va vouloir se venger (de quoi, on ne sait pas mais on s'en fout un peu en même temps). Mais ça l'empêche pas d'être buté deux minutes plus tard par l'intello vertueux. Fin de la scène qui ne sert à rien.

Pendant ce temps, le dealer nage dans la piscine pour attirer les sangsues. Une fois qu'elles y sont il doit en sortir pour les électrocuter. Mauvais timing, lorsque le jus arrive, il est toujours dans la flotte et rend un vibrant hommage à Claude François.

Les sangsues sont tout de même mortes, et le film se finit sur le binoclard qui va chercher quelque chose dans son labo. Là on comprend que c'est lui qui a fabriqué les sangsues parce qu'il veut contrôler le monde, mais que ses premiers protos étaient foireux, mais qu'il recommencera. Tentative de coup de théâtre et rideau ! Ha ha ha ha ha ha ha (NB : rire démoniaque).

Et on se projette dans la salle de réunion de notre producteur cinéphile, ou un scénariste explique péniblement : « j'ai une idée mon gars, de la bombe de balle de boulasse ! Ca serait des jeunes désoeuvrés américains, bien mauvais comme il faut, qui se bourreraient la gueule, forniqueraient à tire-larigot et à couilles rabattues, qui se doperaient pour être de meilleurs nageurs et qui seraient attaqués par des sangsues mutantes à cause des stéroïdes nouvelle génération. Des stéroïdes 3G quoi ! Et puis ça serait l'occase de faire se désaper plein de jeunes gourgandins ! »
Et le producteur : « rhôoôôôô ! sluuurp ! Génial, j'achète ! »


Bonne nuit les zenfants,

Le nanaconda

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