Le hold up était presque parfait

Après une semaine de stage "commando" comme l'ont nommé les dirigeants alsaciens, il nous tardait de savoir ce que cette équipe avait dans le ventre. La composition d'équipe de Kombouaré est inédite, avec un 5-4-1, et un banc où ont pris place Deroff et Martins, excusez du peu. C'est finalement Yacine Abdessadki, l'invité surprise du Onze de départ, qui se charge du côté droit de la défense tandis que Guillaume Lacour, lui, prend possession du côté gauche. Devant, Ulrich Le Pen, très incertain avant la rencontre, tient bien son poste malgré des douleurs ressenties lors de l'échauffement. C'est une équipe bâtie pour jouer les contres qui démarre le match.


Domination bordelaise

Les Bordelais frappent les premiers, dès la 3ème minute de jeu, par l'intermédiaire de Costa qui oblige Dutruel à détourner des poings. Mais les Strasbourgeois ne se laissent pas faire, et il en faut peu pour qu'ils n'ouvrent le score à la 15ème minute, sur un centre de Mouloungui vers Le Pen, devancé in extremis par Jurietti, alors que Ramé était aux fraises. Les Bordelais dominent, mais se procurent peu d'occasions. A noter toutefois une tête de Costa (15ème), et une frappe lointaine de Francia (17ème), qui mettent Dutruel en valeur.

Les Strasbourgeois sont dans le coup en ce début de match mais une incertitude plane toujours sur la capacité des Alsaciens à tenir un match avec une physionomie de jeu totalement différente. Chaque accélération girondine met le Racing en difficulté. Le point positif, c'est que Bordeaux joue sans ailiers, et seuls les arrières latéraux montent pour titiller les latéraux Strasbourgeois, qui ne sont pas les plus rassurants. A la 33ème minute, les Bordelais se montrent dangereux grâce à une tête de Chamack consécutive à une action splendide de Francia, qui passe de peu à coté. Dutruel était battu. La pression bordelaise s'accentue, les Strasbourgeois sont de plus en plus mis en difficulté, mais heureusement les Girondins sont maladroits.

Le Racing a retrouvé une certaine stabilité dans son jeu, c'est une première satisfaction pour le coach. Le système mis en place fonctionne bien et le Racing évolue comme prévu en contre-attaques. C'est Mouloungui qui se montre le plus dangereux dans cet exercice. Il se présente seul face à Ramé après avoir grillé la politesse à Caneira et Planus, sur une passe en profondeur de Le Pen, mais le gardien international sort vainqueur du duel (38ème). Quel dommage ! Cette occasion semble faire légèrement douter les Bordelais, qui relachent un peu la pression. Le rythme est soutenu et difficile de dire si le Racing tiendra tout le match. En tout cas, la première moitié du match est faite. Et bien faite.


Le Racing plie mais ne rompt pas

Dès l'entame de la seconde période, Mouloungui avertit son monde qu'il compte bien rester un poison constant avec sa pointe de vitesse et sa technique. Les Bordelais reprennent néanmoins logiquement les commandes du match, et, sur un coup franc de Francia à la 54ème minute, Dutruel est obligé de déployer tout son talent. Les Bordelais sont de plus en plus pressants, le Racing est recroquevillé devant son but mais il tente les contres à 100 à l'heure, à l'image de cette action Mouloungui - Le Pen qui s'achève par un centre sans danger de ce dernier. Sous la pression bordelaise, les Strasbourgeois reculent de plus en plus. Désormais, le match ressemble plus à un « Attaque - Défense » qu'à autre chose.


Hold-up en préparation

Les espaces se font rares mais les Strasbourgeois se battent et mouillent le maillot. Quoi qu'il arrive, on pourra dire que cette équipe ne ressemble absolument pas à celle qu'on a vu à la Meinau face à Rennes. Toutefois, si la fatigue n'ouvre pas d'espace, elle se montre par l'intermédiaire des cartons, qui commencent à pleuvoir. Ainsi, après Bassila en 1ère mi-temps, c'est coup sur coup Abdessadki puis Mouloungui qui sont avertis côté Strasbourgeois. En contrepartie, seul Jurietti est averti côté Girondin par Monsieur Veissière.

C'est au plus fort de la domination bordelaise qu'intervient le contre tant attendu. Le Pen, accroché dans la surface, bénificie d'un pénaly qu'il transforme lui-même (Bordeaux 0-1 Strasbourg 81ème).


Réaction Bordelaise

Le Racing est en train de réussir le hold-up qu'il n'osait même pas espérer. Les Bordelais accusent le coup, les Strasbourgeois peuvent respirer. Et pourtant, alors que le Racing tenait ces 3 points hyper importants, un tir d'Edouardo Costa dévié par Bassila trompe Dutruel (Bordeaux 1-1 Strasbourg 89ème). L'impression de revivre le match aller est bel et bien là. Alors que Bordeaux menait 1-0 à la Meinau grâce à Chamakh, Martins avait égalisé à la 82ème minute, sur pénalty. Cette fois, l'ordre des buts est inversé, mais le résultat est le même.

Le moral enthousiaste des Strasbourgeois change directement de camp après cette égalisation, et les Bordelais accentuent le pressing pour inverser le résultat. Kombouaré fait entrer le jeune Mphela en remplacement de Le Pen, ce sont les premiers pas de cet attaquant en Ligue 1, qui n'aura toutefois pas le loisir de toucher le moindre ballon. Le match est terminé. Le Racing empoche un point.


Un point mérité

Kombouaré a demandé à ses joueurs de ne pas perdre, c'est ce qu'ils ont fait fait. Il aurait même pu l'emporter, mais un ballon dévié en a décidé autrement. Néanmoins ce qui a été montré ce soir est rassurant, le Racing a montré de la combativité, de l'envie, et de la cohésion ce soir. En temps normal, ce match nul à Lescure aurait été accueilli avec de la joie. Aujourd'hui, le sentiment est mitigé tant les Strasbourgeois sont sous la menace des « mal classés ». Entre Montpellier qui bat Lens, Metz qui explose Le Mans (5-0), Toulouse qui tient en échec Sochaux ou encore Bastia qui bat Nice, tout le monde a bien tourné. Tellement bien tourné que le Racing voit son avance sur le premièr relégable diminuer (3 points sur Toulouse), malgré son bon point obtenu ce soir.

Il reste maintenant à confirmer ce « bon » résultat face à Lyon à la Meinau. Bref, une partie de rigolade...