Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

"Popito", le dribbler fou

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Par jakouiller
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Tout le monde à Abidjan connaît le joueur du Losc, Abdul Kader Keita, sous le diminutif de "Popito", car quand il était tout petit, sa maman le consolait quand il pleurait en lui achetant de la crème glacée qu'on appelle communément là-bas "Popito"

Kader Keita est très populaire en Côte d'Ivoire et a conquis et convaincu tous les Ivoiriens depuis qu'il a commencé à jouer dans le championnat local. Son absence à la Coupe d'Afrique cette année a fait couler beaucoup d'encre. De l'avis de tous les spécialistes du foot ivoirien, il pouvait apporter beaucoup à la Séléphanto (sélection des Eléphants de Côte d'Ivoire). Déjà à la CAN au Mali en 2002 , il a été le meilleur joueur ivoirien sur l'ensemble des matchs disputés par les Eléphants. Depuis, ses récentes performances lilloises lui ont permis d'être rappelé par Henri Michel contre l'Espagne, et il a ouvert le score.

Un parcours footballistique particulièrement original

Né le le 6 août 1981, il a passé son enfance dans la ville de Gagnoa à 300 km d'Abidjan, la ville natale de Laurent Gbagbo, président de la Côte d'Ivoire. C'est là que sa mère y réside, tandis que son père est décédé l'année dernière. Il jouait au football avec ses amis du quartier avant de se décider à tenter sa chance en Europe, comme beaucoup de jeunes africains.
Son périple commence en Suède, où il intègre un centre de formation. Cette expérience n'est pas concluante et le jeune Keita décide alors de revenir dans son pays, la Côte d'Ivoire. Il retrouve son frère Fadel, qui évolue avec les Aiglons de l'Africa Sports d'Abidjan, le grand club ivoirien, grand rival de l'ASSEC d'Arthur Boka. Alors qu'il devait juste s'entraîner avec le club pour entretenir sa forme, Keita tape dans l'oeil de l'entraîneur. Il signe rapidement à l'Africa avec qui il sera sacré champion de Côte d'Ivoire et remportera la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe durant la saison 99/00. La carrière professionnelle de ce dribbleur est sur de bons rails.
En 2000, il quitte à nouveau son pays natal, direction la Tunisie et l'Etoile du Sahel, club formateur de Karim Haggui, avec lequel il a joué pendant deux saisons.
A l'issue de la saison 2001/02, Keita prend un virage à 180° : il rejoint le Qatar et le club d'Al-Sadd, retraite dorée de nombreuse ex-gloires du foot mondial. “Je suis parti à l'aventure. C'était une opportunité et une expérience. J'ai côtoyé des grands joueurs comme Leboeuf, Batistuta, Romario. Ils m'ont donné des conseils comme des grands frères. Je voulais jouer en Europe mais je n'étais pas prêt.”

L'arrivée en Ligue 1

L'Europe garde un oeil sur lui malgré son exil doré au Qatar. Suivi par le PSG, Keita est approché par Bastia fin 2004 mais, convaincu par le discours des Lillois Seydoux et Puel, il décide de faire le grand saut : après trois saisons à Al-Saad, il signe à Lille à l'été 2005. Au passage, le club français aura déboursé trois millions d'euros. “Lille est une équipe de jeunes avec une bonne ambiance. Je me suis dit, je peux m'y imposer. Je suis venu pour jouer dans un grand championnat. Je veux progresser, bénéficier d'entraînements de qualité. On ne peut pas comparer le Qatar et la France. Même s'il y a beaucoup d'argent, ça reste très amateur, alors qu'ici tout est très professionnel. »
Claude Puel connaissait les points sur lesquels Keita devait faire des efforts : “Il va découvrir qu'il faut toujours arriver à l'heure, une hygiène de vie, etc. Jusqu'à présent, il était dans un cocon, un peu assisté.” Le fossé entre le football au Qatar et le football en France lui aura donc logiquement demandé un certain temps d'adaptation. Keita découvre les entraînements matinaux et les contraintes horaires : “Au Qatar, tu viens à l'entraînement quand tu veux. C'est plus un plaisir que du travail. Je fais ici à l'entraînement des trucs que je n'avais jamais appris, comme le travail devant le but, les contrôles.”
Claude Puel savait qu'il allait devoir le faire progresser. L'Ivoirien devait tout simplement s'adapter au jeu européen plus rapide, plus tactique et plus défensif, particulièrement en France où les scores sont étriqués. “Il avait pas mal de paliers à passer. On savait que son potentiel était intéressant, mais il se devait de transposer ça dans un autre cadre de vie. Auparavant, il partait seul à l'assaut du but, dribblait quatre ou cinq joueurs et allait en solitaire au bout de l'aventure. Ici, il est forcément en difficulté, avec des systèmes de couverture plus renforcés. Kader a dû notamment travailler son jeu sans ballon car, jusqu'ici, il ne jouait qu'avec lui.”
Star dans son club et dans un championnat du Qatar peu relevé, Keita doit s'habituer à être un joueur comme les autres dans le championnat de France, où il est difficile d'enchaîner les dribbles. Il a beaucoup travaillé et vite appris. “ Il y a quelques mois encore, je jouais au foot pour faire tout seul la différence. A Lille, on me demande du jeu collectif. J'ai compris ce que veut le coach : être concentré sur le replacement dans notre moitié de terrain et faire ce que je sens devant. Seulement, des fois, je passe plusieurs gars et je me dis que je peux encore y aller tout seul, mais on me demande de libérer la balle. Mes partenaires m'aident beaucoup. Avec le travail, la motivation, tout ça, je ne me suis jamais découragé. Je me sens très bien ici.” L'ivoirien ne regrette pas son choix, même si les débuts ont été laborieux !
Remplaçant en début de saison, Kader Keita n'était jusqu'en décembre qu'un joueur transparent dans ce championnat. Aujourd'hui, il est récompensé de ses efforts. Lille a eu raison de miser sur ce joueur qui a commencé l'année 2006 sur un rythme époustouflant. Désormais dans le sens de la marche, Keita est l'une des attractions de la fin du championnat. « En décembre déjà, sur la pelouse de Gerland, l'Ivoirien avait grandement contribué à la belle victoire des siens à Lyon (3-1). Depuis, il continue sur sa lancée. Buteur contre Metz et à Saint-Etienne, il a également inscrit le but de la qualification en Coupe de France à Lorient. Accélération et frappe, son but face aux Verts résume bien les qualités de l'attaquant du LOSC : dribbleur et buteur. Sans être un vrai finisseur, il sait terminer efficacement ses actions, ce qui est assez rare pour ce genre de joueur. » écrivait Laurent Gorenflot de Maxifoot.fr le 23/02/06.

Le jeu de "Popito"

Son jeu se caractérise pa la puissance (1m84, 78 kgs), une grande vitesse de course, une qualité de dribble hors du commun qui le font appeler dans son pays, « le dribbler fou », une bonne frappe de balle. Il préfère jouer sur le côté. Dans la vie c'est un garçon humble et modeste, qui préfère de loin s'exprimer sur le terrain que dans les médias.

En résumé, Kader Keita sera un garçon à surveiller comme le lait sur le feu par les défenseurs alsaciens, samedi soir à la Meinau.

Je tiens à remercier Toure Ibrahim Aziz (webmaster de l'excellent site http://www.kaderkeita.afrikart.net) pour ses conseils et ses informations très pertinentes !

jakouiller

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