Euro 2004: et après?
L'Euro 2004 est passé, c'est maintenant l'heure des bilans... En France et en Allemagne, on change de sélectionneurs après un mois de juin raté... Ce choix est déterminant pour l'avenir, mais quels sont les critères de détermination?C'est la période estivale, phase de repos, de vacances pour beaucoup... mais pas pour tout le monde ! Pour les responsables footballistiques nationaux, c'est le moment de faire le bilan après l'euro 2004 disputé au Portugal, et pour certaines nations le temps est venu de changer de sélectionneur avant les prochaines qualifications pour le mondial allemand de 2006.
L'Allemagne justement, qualifiée d'office pour sa coupe du monde, est en quête d'un nouveau souffle après la démission de Rudi Völler. Mais personne ne veut de la Mannschaft ! Un moment pressenti à reprendre le flambeau, Otto Rehhagel a refusé la sélection allemande. Le champion d'Europe en titre préfère poursuivre l'aventure grecque. De même, Ottmar Hitzfeld pourtant évoqué comme prétendant ne sera pas sélectionneur nationale de l'équipe d'outre-Rhin. Alors qui ? La question reste ouverte. Les Allemands ont précisé que la piste d'un sélectionneur étranger n'est pas exclu, à condition qu'il parle convenablement la langue allemande. A croire que l'enjeu et la pression nationale sont trop importants pour un allemand.
En France, pas de soucis de succession pour Jacques Santini. Il y a du monde au portillon. On compte pas moins de 41 candidatures pour relancer l'équipe de France. Parmi les pistes possibles, il y en a des plus ou moins plausibles. En effet, même un étudiant anglais a envoyé son CV. Malgré tout des grands noms sont évidemment sur la liste des prétendants ; Glenn Hoddle, Bruno Metsu, Didier Deschamps et j'en passe... Mais le trio de tête est bien sûr Laurent Blanc, Jean Tigana ou Raymond Domenech. L'épilogue de ce suspense médiatique eut lieu ce lundi. C'est finalement Raymond Domenech le grand vainqueur ! L'ex-joueur du Racing était à la tête de l'équipe espoirs depuis 11 ans. Il était déjà candidat en 2002 à la succession de Roger Lemerre. A cette époque, on a préféré choisir Jacques Santini et renvoyer ainsi Raymond Domenech à ses espoirs. Cette décision n'avait pas plu à tout le monde, notamment Aimé Jacquet, le directeur technique national. Deux ans après, Raymond Domenech tient sa revanche. Alors pourquoi a-t-il été choisi cette fois-ci ?
Les réponses sont multiples. La première raison est sans doute l'avis d'Aimé Jacquet. Sa portée est prépondérante depuis un certain 12 juillet 1998. Pourtant il est resté discret lors de l'élection de Jacques Santini marquant cependant son désaccord. Etant favori de Michel Platini, Jacques Santini eut plus de facilités à accéder aux rennes de l'équipe de France tant convoitée. Le scénario a bien failli se reproduire une nouvelle fois. Michel Platini préférait son ancien coéquipier, Jean Tigana. Certes celui ci a tout pour plaire, notamment en terme d'exploit sportif dans tous les clubs qu'il a entraîné, mais ces problèmes judiciaires avec le président de Fulham et son caractère parfois trop tranché n'ont pas fait l'unanimité. Mais surtout le fait d'être appuyé par Michel Platini n'était pas vraiment un avantage. En choisissant Tigana, le président de la FFF, Claude Simonet perdrait toute sa légitimité et nous aurait fait croire que la décision du prochain sélectionneur ne serait dirigée que par le champion d'Europe 1984.
Laurent Blanc, joueur charismatique des épopées de 1998 et 2000, semble être le prétendant idéal. Outre ce passé glorieux, il bénéficie aussi du soutien de ces ex-coéquipiers chez les Bleus, comme Zidane par exemple. Mais les joueurs n'interviennent pas dans la décision finale. De plus, le gros point négatif est son manque d'expérience sur le banc. Comme Didier Deschamps, la porte reste ouverte pour le « président », mais plus tard.
Le choix de Raymond Domenech est donc un choix logique. A 52 ans, son objectif est de qualifier l'équipe de France pour la prochaine coupe du monde. Un obstacle qui ne paraît pas insurmontable vu le niveau du groupe. Après cette qualification, il devra au moins atteindre les demi-finales lors du mondial pour prolonger son contrat avec les Bleus. Mais l'objectif est aussi de redorer le maillot bleu, de donner un style à l'équipe de France pour qu'elle ne soit plus seulement favorite sur le papier mais aussi vainqueur sur le terrain...
