Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Amiens, côté tribunes

Note
5.0 / 5 (1 note)
Date
Catégorie
Côté tribunes
Lectures
Lu 3.965 fois
Auteur(s)
Par guigues
Commentaires
1 comm.
Blayac et Liénard exultent avec le public de la Meinau
© denisub90

Les bronzés font du foot. Le Racing devait recevoir une équipe d’Amiens en vacances dans une ambiance estivale. Évidemment, il en a été totalement autrement.

Club Meinau


Beau temps oblige, jour férié oblige, fin de saison et match à enjeux obligent, les abords de la Meinau sont embouteillés d’aficionados se rendant au stade en ce vendredi 8 Mai. On ne le redira jamais assez, le football est une chose trop sérieuse pour être intercalé le vendredi entre l’apéro et Koh-Lanta.

Difficile donc de trouver sa place habituelle de parking et évidemment les files d’attentes interminables aux caisses du stade, alors que les entrées pour les abonnés et les détenteurs du précieux sésame sont quasi vides. On ne le dira jamais assez, le football est une chose trop sérieuse pour tolérer les retardataires et les indigents.

Ambiance de fête donc, puisque même les plus petits peuvent se rendre au stade, la rencontre ne bouleversant pas les rythmes scolaires pour cause de vacances. L’enceinte est correctement remplie, le club annonçant un large 15 000. Le kop est lui comme depuis plusieurs matchs, bondé. Il y a définitivement quelque chose d’unique au royaume du Racing.

Splendide.


Pas d’animation particulière à l’entrée des joueurs, mais une ferveur propice aux chants lyriques. On sent que le soleil et / ou l’apéro d’avant match ont gonflé à bloc les supporters. Le Racing lui a la bonne idée de prendre le match en main, lentement mais sûrement il inscrit son premier but avant le quart d’heure de jeu. Premier c’est ce que pensent les tribunes qui exultent. Qu’est-ce qui pourrait s’opposer à la marche en avant du Racing ? Sûrement pas cette équipe du ventre mou qui selon une rumeur persistante aurait abusé des spécialités locales dès le départ de Paris, à défaut de bénéficier d’une nuit agitée comme la saison dernière.

Bref le Racing va rééditer le match d’Istres, ses rivaux vont chuter et tout sera en place pour un dénouement final à couper le souffle. Couper le souffle c’est justement l’intention du numéro 7 picard qui visiblement n’aura pas appris les bonnes manières lors de sa lorraine formation. Non content de réduire le score et de doucher la Meinau, il se prend l’espace d’un instant pour une pale copie du grand Pascal Nouma et vient chambrer le quart de virage Nord Ouest. C’est pourtant toutes les tribunes qui vont le conspuer, à défaut peut-être de la Est, vide. Un grand moment pour un petit joueur, sa provocation peu réfléchie aura le don de faire bouillir la Meinau.

Papy fait de la résistance


La mi-temps sera consacrée en grande partie à l’analyse du match de notre concurrent direct le Paris FC. A ce moment mal en point, il redressera néanmoins la barre pendant que le Racing s’achemine vers un match nul, aussi nul que fatal aux espoirs de montée.

Il ne reste qu’une poignée de minutes et tout le monde a cessé d’y croire. Tout le monde, Non ! Car un irréductible attaquant gaulois résiste encore. Et sur une ouverture il s’effondre dans la surface. L’arbitre désigne le point de pénalty, la Meinau chavire une première fois. L’euphorie passée, le stress se fait sentir parmi les supporteurs alors que Blayac positionne le ballon au point de penalty. Certains refuseront de regarder, d’autres s’accrocheront frénétiquement à leur voisin, tous exploseront comme un seul homme, le douzième, lorsque la balle franchira la ligne. Les 15 000 spectateurs sont debout, la Meinau est telle un volcan qui vient d’entrer en éruption et les dernières minutes dans le temps additionnel n’effrayeront même pas les plus pessimistes des spectateurs. Le kop appelle le reste du stade "aux armes", les fondations de béton tremble, l'ensemble des tribunes communient.

Le Racing a rempli sa part du contrat. Le Racing lutte toujours et encore pour cette montée aussi hypothétique que désirée. Malheureusement dans le même temps le PFC a fait de même, le lendemain Bourg écrasera Epinal. Tout est à refaire, toujours et encore.

Le père Noel est une ordure

« 90 000 € à payer par un UB. C’est le prix d’une sécurité zélée. Vous vivez dans quelle réalité. » Voilà le premier message passé par les ultras lors de la rencontre. Elle fait référence aux incidents à Rouen en 2011, lors du dernier déplacement de la bande à Fournier. Ce soir là le Racing avait gagné tout en restant suspendu au résultat de son adversaire direct Guingamp. Le Coté tribune est consultable ici.

La seconde banderole s’adresse nominativement à notre premier ministre. « M. Valls : la République ne fait aucune distinction parmi ses enfants. Sauf si ils sont supporteurs. Non au fichier stade. » Il s’agit là d’une référence explicite à l’affaire de Béziers et aux fichages d’une autre époque qui sont publiquement condamnés mais toujours utilisés pour les fans de football. Ainsi après que la CNIL - Commission Nationale Informatique et Libertés - ait mis en demeure le PSG au sujet d’une liste noire illégale de supporters indésirables, un arrêté a été pris pour le rendre légal par un tour de passe / passe législatif.

Concrètement cette liste contient les noms de ceux que le PSG ne veut pas voir assister à ses matchs. S’il contient naturellement le nom des interdits de stade, il contient aussi celui de personnes contrôlées aux abords du stade ou lors de matchs de l’équipe de France. Pis,viennent s’ajouter des personnes n’ayant jamais été arrêtées mais ayant publiquement contesté le club ou les instances. Enfin cerise sur le gâteau, toute personne en relation avec un membre de cette liste peut se voir ajoutée à la dite liste. Vous l’aurez compris une liste illégale d’indésirables bannis d’un lieu public pour le confort d’une entreprise privée n’est pas tolérable alors qu’on fête les 70 ans de la liberté retrouvée en Europe.

Dans le parcage,une vingtaine de supporters picards. Ils suivront le match avec intérêt, visiblement conquis par le spectacle de la Meinau. A noter un fumigène en cours de match. Pour le plaisir.

guigues

Commentaires (1)

Flux RSS 1 message · Premier message par kitl · Dernier message par kitl

  • Article remarquable, notamment la dernière partie. A noter que le speech du capo expliquant le contenu de la banderole adressée à Matignon fut interrompu par le but et la course inconsciente de Babit.

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives