Rouen - RCS, côté tribunes

Match capital parmi tant d'autres, le Racing jouant sa survie au jour le jour depuis quelques temps maintenant. La mobilisation est au rendez vous et les Ultra Boys 90 remplissent un bus au départ de Strasbourg. Plusieurs fans viendront par leurs propres moyens que ce soit d'Alsace ou d'ailleurs. Bravo à tous, le Racing a plus que jamais besoin de ses supporteurs, quand ses dirigeants lui font cruellement défaut.

Rouen la ville aux cent cloches.

C'est vers 19H45 que nous arrivons dans l'agglomération rouennaise, reconnaissable à ses nombreux clochers qui semblent indiquer d'autres cieux aux fans du RCS. Après un petit tour de la banlieue chic et de ses maisons cossues, le bus nous dépose devant le stade. Comme d'habitude depuis le début de saison, la sécurité alsacienne est aux abonnés absents. Pourtant le règlement de la fédération stipule qu'à partir d'un certain contingent de supporteurs visiteurs, le club se doit de les faire accompagner par du personnel qualifié. Le Racing a déjà été rappelé à l'ordre sur ce point suite au match de Beauvais mais la direction ne semble pas avoir cru bon de tirer les enseignements du passé.
Devant le stade et sans aucune escorte, les Strasbourgeois commencent à pénétrer dans le stade et à récupérer leurs drapeaux et étendards. De manière cocasse le bar des supporteurs rouennais se trouve face à l'entrée de la tribune visiteurs. C'est donc depuis « le corner » que certains fans rouennais nous saluent « amicalement » pour ce qui ressemble à une invitation à un échange de paninis. Quelques strasbourgeois traversent la route dans l'espoir de récupérer le collector Didier Monczuk 1981 -82. Le ton monte, une ou deux baffes partent et chacun regagne son emplacement respectif. Nous dans le stade et les Rouennais dans leur bar.

Agents d'insécurité.

C'est donc dans le stade que les ennuis débutent. La sécurité entend interdire les drapeaux de plus d'une certaine longueur aux fans du Racing. En vertu d'une loi qui n'existe que dans leur imagination débordante, les agents de sécurité tentent maladroitement d'asseoir la crédibilité qui visiblement leur manque. En effet les hommes en jaune fluo semblent tout droit sortie d'un mauvais concert d'un Puff Daddy version nouvelle star. Si certains sont courtois, la plupart semblent paniqués face à la petite centaine de supporteurs bleus et blancs. Après un quart d'heure d'âpres négociations, les drapeaux rentrent avec leurs propriétaires dans le stade, comme cela toujours été le cas dans tous les stades de France de première, seconde ou troisième division.

Stéphane N. ce héros.

Nous prenons place en tribune latérale, face à la tribune d'honneur. Pour une fois, le parcage ne ressemble pas à une cage et la visibilité est bonne. C'est avec stupéfaction et bonheur que nous assistons à l'ouverture du score sur un superbe coup franc de Stéphane Noro. L'ambiance est bonne et les chants sont repris par l'ensemble des fans présents. Les classiques sont dépoussiérés tel le HUMBA qui fera résonner le stade Robert Diochon. Coté Rouennais, pas grand chose à signaler. Les DK02 sont à l'opposé de notre emplacement, on ne les entendra pas du match et on ne verra pas de drapeaux agités. D'ailleurs ils semblent avoir quitté le match avant la fin de la partie.

Agents d'insécurité bis.

Pour nous, la fin du match doit être synonyme de communion avec l'équipe qui est en train de réaliser quelque chose d'énorme. Mais la sécurité en décide autrement, et votre narrateur a à peine le temps de lâcher la banderole « Hilali dégage » que l'espace entre la tribune et le terrain se transforme en champ de bataille. Un supporteur strasbourgeois passe la figure ensanglantée, les petits hommes en jaune fluo semblent avoir préparé leur coup pendant le temps réglementaire : gaz lacrymogène, berger allemand sans muselière – qui d'ailleurs se fera les crocs plus tard sur un parka jaune fluo – autant d'accessoires inédits et interdits à ceux qui sont censés veiller sur la sécurité des spectateurs. Incapables de rétablir le calme après avoir allumé eux même le feu, la sécurité pyromane fait appel à la police. A l'arrivée de ces derniers les esprits se calment et l'ambiance se rafraichit. D'ailleurs les gazeuses lacrymogènes disparaissent sous les vestes fluo, par magie. La sécurité désigne alors un supporteur du RCS comme coupable. Ce dernier sera emmené sans ménagement ni discussion, la police répondant aux protestations par divers coups de matraques et de coudes. Courage à lui !

Voilà comment se fini la saison 2010 -2011 des fans du Racing dans leur tour de France des stades de la troisième division. Qu'en sera t-il la saison prochaine ? Nul ne le sait encore et c'est à la Meinau qu'un début de réponse sera peut être apporté. Allez Racing !