Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Colomiers, côté tribunes

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Côté tribunes
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Par guigues
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Les quelques jours nécessaires à la digestion de ce final ahurissant étant passés, il est temps de revenir sur la dernière partie de football à domicile cette saison.

Le jour le plus long


Toute l’Alsace et même les DNA ne parlaient que de ça. Ce vendredi, le Racing jouait le tout pour le tout lors de la dernière journée (une tradition naissante du coté Krimmeri comme du côté avenue de Colmar). Les centaines de cierges brûlés et les invocations de Sainte Odile ayant finalement permis au Racing de jouer sa "finale".
Il fallait vraiment être Gilbert Gress exilé sur un sommet suisse ou bien sur la Lune pour ne pas être au courant. Les billets s’étaient arrachés en quelques jours, du jamais vu. Les réseaux sociaux et autre médias traditionnels avaient fait le reste. Le Racing jouait son retour en seconde division face à Colomiers qui l’avait envoyé en CFA l’an dernier. Quitte à embellir quelque peu la réalité et occulter la mauvaise situation comptable dans laquelle le club était embarqué par des erreurs répétées. Qu’à cela ne tienne la mobilisation générale était décrété et le mot d’ordre #AllezRacing placardé.

Et effectivement en ce chaud vendredi, le quartier de la Meinau est envahi par des centaines de fans dès les coups de 17h. Un délicieux voyage à travers les années et les maillots, nous rappellent que jamais l’Alsace n’a cessé d’aimer son Racing. Même si parfois on le laisse dans un coin de l’armoire, il y aura toujours une occasion de se pavaner, des noms mythiques tels que Nouma, Martins, Zitelli, Leboeuf ou Keller dans le dos.

Il y a du monde, beaucoup du monde, rue de l’Extenwoerth. Néanmoins vers 19 heures, l’entrée au stade se fait encore facilement. Ceux restés un peu plus tard devant l'entrée - souvent à attendre le copain retardataire à qui il faudra remettre son précieux sésame - racontent des scènes cocasses comme ce pickpocket appréhendé par la police ou ce revendeur de billets au marché noir qui supplie ces mêmes policiers de le laisser assister à la rencontre.

Bref tout est en place pour un remake de Rennes 1992 pour toute une génération de jeunes supporters sevrés d’évènement majeurs à la Meinau. Le Kop est plein plus d’une heure avant le coup d’envoi et donne de la voix, ce qui avouons-le n’arrive que rarement. Les escaliers et les populaires sont occupés par les spectateurs n’arrivant plus à rejoindre une place, ou n’ayant peut-être tout simplement pas de places assises.

La Meinau est pleine, la Meinau est survoltée, la Meinau est belle tout simplement.

Un jour sans fin


Quelques minutes avant l’entrée des joueurs, les pièces géantes d’un puzzle descendent du quart de virage Nord Ouest pour former le blason qui accompagnera la 25ème année des Ultra Boys 90. Le reste du quart de virage se pare de feuilles blanches pour l’apparition des 22 joueurs sur le terrain. Sur la banderole au bas du virage on peut lire : « une dernière pièce à nous apporter, la montée pour notre 25ème année ».

Une fois le premier chant lancé, on constate rapidement que le kop a dépassé le quart de virage. En tribune Ouest toute la section collée à ce dernier est passée en configuration debout. A la base le club en concertation avec les associations de supporters avait délimité un espace pour désengorger la tribune qui draine de plus en plus de monde, mais rapidement c’est toute une partie de la Ouest qui se lève et joue le jeu. C’est donc un super kop qui donne de la voix pour pousser les bleus à remporter les 3 points, première étape indispensable pour continuer à rêver.

L’ambiance s’en ressent et malgré le stress partagé par joueurs et supporters, les chants résonnent dans une Meinau pas plus impressionnée que ça par l’enjeu. Le Racing va mettre quelques temps à débloquer le compteur et à assurer sa partie du contrat par l’inévitable Blayac. Le match se poursuit dans l’euphorie générale même si maintenant c’est du coté des adversaires du Racing qu’il faut regarder.

La parenthèse enchantée


Avec des si on mettrait Paris en bouteille, ou tout du moins le Paris FC en national. Et si Bastia avait vraiment marqué ? On joue la 75ème minute et une clameur gonfle dans le stade de la Meinau. Très vite les différentes tribunes s’agitent frénétiquement alors que ce diable de Blayac double la mise. Mais avant d’exulter sur le but de goleador de la seconde partie de saison, le public s’enivre de la folle rumeur qui donne le CA Bastia en tête.

Nos amis corses ont fait, par deux fois, mordre la poussière aux parisiens. Solidarité insulaire toute logique entre l’ile de beauté et l’Alsace ilot de beauté au milieu des terres, entre le Rhin et les Vosges. Peut-être est-ce ce même Marques, le transfuge du mercato, qui a condamné les franciliens et sauvé les alsaciens.
Toujours est-il que le stade s’enflamme pour de bon. A l’excitation fait place les « aux armes » et la ola que tout le stade partage dans un orgasme collectif. La fin de partie devient floue, les minutes défilent au ralenti, à l’envers et puis enfin l’arbitre siffle la fin de la saison, la fin du calvaire. Parti du CFA, le Racing aura réussi l’exploit de remonter tous ses concurrents ou presque. Mais cela suffira au bonheur des 27 820 spectateurs, des 11 joueurs et de tout le banc du Racing.

Les joueurs enchainent les tours de terrain, Marc Keller les discours au micro et inversement ! Puis les grilles de la pelouse s’ouvrent et laissent les fans pénétrer dans le saint des saints. Les fumigènes sont de sortie, Roland Ries pousse la chansonnette au micro en compagnie d’Olivier Dacourt. Tout se passe comme dans un rêve.

Solidarité ultras


Comme déjà évoqué lors du précédent match face à Amiens, un membre des UB90 a été condamné à une trop lourde amende suite aux incidents à Rouen en 2011. Un site internet a été mis en place pour ceux qui par solidarité voudrait l’aider : http://www.solidariteultras.com

Plus festif la présence des ultras en amitié avec les supporteurs du Racing au match. Outre une soixantaine de fans du KSC issus de la tribune gegengerade, plus de 80 supporters du Hertha avaient également fait le voyage depuis Berlin. Ces derniers jouaient leur maintien à Hoffenheim le lendemain où malgré une défaite, ils décrochent le droit d’évoluer une saison de plus dans l’élite allemande. Évidemment une douzaine d’UB90 étaient à leur coté, malgré la nuit agitée. De l’élite allemande, il en est aussi question au WildparkStadion. En battant Munich 1860 ce dimanche, le Karlsruhe SC devient barragiste pour la promotion. Encore une fois les supporteurs du Racing étaient nombreux pour ce match à guichets fermés, qui aura également vu une folle rumeur parcourir les travées. Une mode que l’on espère bientôt révolue. Le KSC affrontera Hambourg lors des matchs de barrage.

guigues

Commentaires (1)

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  • "Toute l’Alsace et même les DNA ne parlaient que de ça" ; c'est pas mal envoyé et très bien senti vis-à-vis des DNA. Au regard de ce que représente le Racing en Alsace, les DNA restent assez discrets sur le Racing. Dans tous les autres journaux locaux, il existe des pages entières sur le club local ; dans les DNA, c'est toujous un encart limité.

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