« Tout plaide contre Fontenla »

Reçus en amont du conseil d'administration du 11 janvier, les responsables des UB90 avaient émis un ultimatum clair à destination d'Alain Fontenla, sommé une dernière fois de venir à Strasbourg avant le match contre Laval pour se présenter et développer son projet. Cet avertissement faisait suite à une première banderole déployée à l'occasion du match contre Lyon qui contenait déjà peu ou prou le même message (« Fontenla : depuis plus d'un mois on te voit pas, montre-toi ou... Casse-toi »).

Alain Fontenla a répondu à sa façon le 13 janvier en envoyant un message de voeux aux différentes associations reconnues par le club. Un message lénifiant que Kenny, un des responsables des UB90, juge « pathétique » dans l'interview que nous publions ci-dessous.

Alain Fontenla a une nouvelle fois brillé par son absence à l'occasion du match de vendredi dernier. C'est donc sans surprise que les UB90 sont cette fois entrés en guerre contre lui en déployant au cours la première mi-temps diverses banderoles. La première se présentait comme une succession de messages : « Fontenla, le Racing c'est : chez moi/en moi/à moi/sans toi ! ». La deuxième prenait plus directement à partie le nouveau conseiller sportif du club : « Escroc, mafia : Isenegger, tes magouilles on en veut pas ! ». La troisième enfin se conjuguait à l'impératif : « Que les deux putes et leur troupeau de salopes dégagent, le Racing n'est pas un bordel ! ».

Sur le forum de Racingstub.com comme dans les travées de la Meinau, ces banderoles ont suscité une certaine controverse. Bon nombre de supporters soutiennent les ultras, qu'ils fassent partie du mouvement ou non. D'autres se sentent en adéquation avec le fond du message sans cautionner la forme. Enfin, une minorité non-négligeable déplore le fait que l'actionnaire majoritaire soit si violemment pris à parti avant même d'avoir pu éclaircir ses intentions. Il faut toutefois noter que, si les UB90 assument seuls leur message, ils ont cependant pris le temps d'une concertation préalable avec d'autres associations, notamment le Kop Ciel et Blanc et les Hansi Elsass. Le KCB a d'ailleurs récemment affiché son soutien aux UB90.

Au vu du débat suscité par ces banderoles et de la place centrale des UB90 au sein du mouvement supporter à Strasbourg, la rédaction de Racingstub.com a jugé bon de donner la parole directement aux responsables de cette association, qui ont accepté de nous répondre. Cet article remplace donc le traditionnel « côté tribunes » publié après chaque rencontre. Il va de soi que le site est tout à fait prêt à ouvrir ses colonnes à l'actionnaire majoritaire ou à l'un de ses représentants, si tel est leur souhait.

(Racingstub.com) Quelles sont les revendications précises des UB90 ?
Kenny : Notre revendication est simple : Fontenla casse-toi. Nous avons oeuvré depuis un mois et demi pour essayer d'obtenir des informations et garanties. Nous avons multiplié les appels, mails et rencontres pour faire part de notre désarroi. Nous voulions simplement des éclaircissements quant aux intentions de Fontenla. Comme la presse, nous n'avons rien vu venir mis à part des promesses non tenues et des voeux que nous jugeons pathétiques.

Comment Fontenla et ses hommes pourraient-ils faire concrètement pour pour apaiser les craintes exprimées par les UB90 ? Qu'attendez-vous dans les jours à venir de leur part ?
Petite précision, nous ne sommes pas les seuls inquiets. Toutes les composantes de supporters, mais aussi les joueurs et les salariés sont dans le doute. L'arrivée mouvementée avec le départ de Loban, la volte-face quant à la vente du club, le revirement de situation concernant Fournier, la défiance vis à vis de la DNCG, la communication en dessous de tout... tout plaide contre Fontenla qui n'a rien fait et ne fait rien pour arranger les choses.
Les projecteurs sont braqués sur nous car nous sommes malheureusement les seuls à protester. Sur la forme, certains ne sont pas en accord avec nous mais, sur le fond, on sent pas mal de soutien quant à notre protestation.
Cela dit, que devraient-il faire ? Se retirer. Ils ont fait assez de tort, le club a assez perdu de temps.

Qu'envisagez-vous de faire si la direction du club persiste dans le fonctionnement que vous dénoncez ?
Nous sommes des éternels optimistes. Nous pensons que Fontenla finira par prendre ses responsabilités et vendra ses parts.

Si les résultats sportifs venaient à s'améliorer, n'y aurait-il pas un risque qu'une ligne dure de la part des UB90 soit, à force, mal accueillie ?
Nous espérons bien entendu que la situation sportive s'améliore. Les trois derniers matchs ont montré que les joueurs avaient de la ressource et des c.... pour aller chercher les points et les victoires qui nous ont fait défaut jusque là.
Ils sont dos au mur, et ils montrent qu'ils ont de l'orgueil. C'est bien et pourvu que ça dure.
Fontenla et sa clique n'y sont pour rien et, pour mémoire, il n'y a eu aucune décision sportive depuis l'arrivée de Fontenla. Pas un kopeck pour recruter, et que du vent pour le moment concernant un nouvel entraineur ou un adjoint.

Le contenu des banderoles a-t-il fait débat au sein de l'association ?
Pas spécialement étant donné que le message de fond est clair et partagé de tous : Fontenla casse-toi !

Quel est le profil de dirigeant sur lequel s'accorderaient les UB90, ou une majorité d'entre eux, si d'aventure Fontenla venait à se retirer ?
N'importe quel profil, tant qu'il n'est pas à la botte de l'actionnaire majoritaire et qu'il est président-salarié. Cela nous parait primordial pour qu'il travaille uniquement dans l'intérêt du club.
Julien Fournier par exemple, lui qui, contrairement aux girouettes anglaises, a résisté à l'insupportable « environnement », et a en quelques jours réussi à rassurer médias et supporters et semblait vouloir s'inscrire dans un projet sain et intéressant pour le Racing.
Mais Fournier ou un autre, dans le fond, peu importe tant que les intérêts du club sont favorisés.