Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

RCS - Metz, côté tribunes

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Côté tribunes
Lectures
Lu 4.098 fois
Auteur(s)
Par holicool
Commentaires
0 comm.
Tifo araignée
L'araignée strasbourgeoise a eu raison de sa proie ! © kibitz

Le public de la Meinau ne pouvait célébrer le retour de ses héros d'une plus belle manière. Un stade copieusement garni, un arc-en-ciel prémonitoire, une ambiance phénoménale, que demander de plus ? La reconquête du public est indéniablement en m

Un élan populaire, de la tension dans l'air

Après les très belles prestations des supporters strasbourgeois lors de la finale de la Coupe de la Ligue contre Caen, puis lors du déplacement désormais légendaire à Sochaux en championnat, l'impatience était palpable du côté du Krimmeri au moment de recevoir l'éternel rival lorrain. Le public allait-il encore répondre présent ?

Certains éléments laissaient penser que l'engouement populaire constaté au cours des dernières semaines allait effectivement se réitérer. Preuve en est, le succès de la pré-vente au cours de laquelle quelques 20.000 billets se sont arrachés au cours de la semaine.
Mais ce n'est pas tout... A près d'une heure du coup d'envoi, il n'était pas rare d'apercevoir maillots, drapeaux et autres écharpes du Racing au centre-ville. Impression rapidement confirmée aux abords de la Meinau où des milliers de spectateurs « bleutés » grouillaient tels des prédateurs affamés, avides de croquer à pleines dents la proie messine. Le décor est planté.

Par ailleurs, notons un dispositif policier plus imposant qu'à l'accoutumée pour ce match classé à hauts risques. En effet, outre l'éternelle rivalité entre Alsaciens et Lorrains, les différentes sections de supporters mosellanes connaissent actuellement d'importantes querelles internes, ajoutant encore un peu plus de piment à une rencontre qui en avait déjà suffisamment. C'est ainsi que le parking du Krimmeri a été mis à la disposition exclusive des forces de l'ordre et des autocars de supporters messins, les spectateurs alsaciens ayant été invités à rejoindre l'enceinte par la passerelle du « Rhin Tortue » et la rue de l'Extenwoerth.


Spider-Boys 90

Une pelouse d'un splendide vert, un stade qui se remplit à vue d'oeil, deux virages qui se chambrent par l'intermédiaire de chants placés sous le signe de l'antagonisme régional (pour bien parler), ça y est, nous voilà immergés dans ce très attendu derby de l'Est.

A quelques secondes de l'apparition des vingt-deux acteurs, la crépitante sono de la Meinau lance l'hymne du Racing. Coup de génie de la part du département marketing ou bien effet « Coupe de la Ligue », toujours est-il que le chant a été repris par une importante partie du public, plusieurs milliers d'écharpes étant même déployées aux quatre coins du stade. La mayonnaise musicale est en train de prendre.

20h00, les joueurs pénètrent dans l'arène. Les Ultra Boys 90 tissent alors une toile géante sur le quart de virage à l'aide d'un voile mettant en scène une puissante araignée bleue sur le point de déguster une petite mouche messine qui se débat tant bien que mal dans le piège subtilement tendu. Le tout accompagné par un message on ne peut plus clair « Déchiquetez-les ! ». Quelques torches sont ensuite allumées pour finir en beauté ce tifo particulièrement réussi.
Côté messin, le millier de supporters présents offrent un rendu visuel simple mais efficace à base d'étendards, écharpes, drapeaux...et...euh... des hommes en orange ?!
En effet, compte tenu des violentes tensions qui divisent les fans grenats, des stadiers ont pris position au sein même du parkage lorrain afin de séparer les membres des différentes sections, Generation Grenat et Horda Frénétik en tête.

Une fois l'habituel show de début de match achevé, la charmante et non moins talentueuse Tatiana Golovin, qui s'apprête à participer à l'Open de Tennis de Strasbourg, viendra donner le coup d'envoi de la rencontre. Une initiative qui semble lui avoir bien plu, la jeune tenniswoman repartant dans les tribunes tel un bouquetin bondissant de joie dans la nature. « Bambi est magique ! »


Le public y met du sien

L'ambiance démarre fort côté strasbourgeois. Le kop, plein comme un oeuf, reprend à l'unisson les chants lancés par les capos. Et comme si cela ne suffisait pas, les gestuelles sont également suivies de manière massive, notamment un « Qui ne saute pas » qui aura musclé un bon paquet de jambes. Et même en tribune Ouest...

Copieusement garnie depuis le début de saison grâce à l'opération promotionnelle lancée lors de la campagne d'abonnement, cette fameuse tribune Ouest viendra prêter main forte au kop à de nombreuses reprises. En tapant dans les mains bien entendu, mais mieux encore, en participant vocalement et même, pour plusieurs centaines de spectateurs, en bondissant comme des fous furieux, écharpes brandies fièrement vers le ciel.

23ème minute de jeu, Mamadou Niang part dans une accélération parabolique dont il a le secret, repique au centre et fusille Gregory Wimbée. Gamelle ! Telle une puissante frappe digne d'une partie de baby-foot, le ballon ressort du but pendant que les 24.000 spectateurs chavirent de bonheur. Au sens propre comme au sens figuré d'ailleurs, une bonne partie du kop se retrouvant sans dessus dessous dans l'hystérie collective suscitée par le coup de canon sénégalais. Jouissif !

Il n'en fallait pas plus pour que l'ambiance, qui était déjà bonne jusque là, prenne encore un peu plus d'ampleur. Les capos l'ont bien compris et savent pertinemment que la Meinau ne demande qu'à s'enflammer. « Quand le virage se met à chanter, c'est tout le stade qui va s'enflammer, allez allez allez... ». Le public alsacien y met du sien, les spectateurs deviennent supporters. Jamais auparavant les « Aux armes !» n'avaient été repris par autant de monde. Pas uniquement la tribune Ouest, mais bel et bien la majorité du stade ! Les Dieux du football en personne viendront même participer à la fête par l'intermédiaire d'un tifo réalisé à l'aide de gouttes de pluie et d'une pincée de soleil. On appelle cela un arc-en-ciel je crois dans le jargon météorologique !

Douze belles et surréelles minutes que Grégory Leca viendra interrompre d'une déviation de la tête que le public avait pourtant tentée de conjurer à l'aide de puissants sifflets. Le parkage messin, dont les sections chantaient jusque là à tour de rôle, exulte cette fois-ci comme un seul homme.

La théorie des vases communicants opère : alors que les mille messins festoient gaiement, l'ambiance retombe d'un cran côté alsacien. Sur la pelouse, les Lorrains se mettent également à prendre confiance. Le public strasbourgeois se ronge les ongles...
Les capos effectuent une petite mise au point, histoire de motiver les troupes.
Les chants repartent bien... puis s'éteignent... Joueurs et spectateurs attendent la mi-temps avec impatience. Les vingt-deux acteurs regagnent les vestiaires sous les applaudissements nourris de la foule.


Folie collective

En ce début de seconde période, les Ultra Boys 90 déploient une nouvelle banderole sous forme de remerciement : « Un club qui va mieux, des supporters heureux ».

Les joueurs remettent le métier à l'ouvrage et souhaitent combler leurs fidèles. Dans les tribunes, un faux-rythme s'installe, ce match nul ne rassure personne... Tout le monde attend un déclic pour pouvoir enfin se libérer...

Monsieur Fraise, qui y était une fois de plus (aux fraises), distribue un carton jaune à Mamadou Niang pour une simulation de penalty plutôt contestable. Les sifflets pleuvent des travées de la Meinau, un bruit aigu d'une puissance telle que tous les chiens du Bas-Rhin, très sensibles aux ultrasons comme chacun le sait, ont du entendre depuis leurs niches.

Les minutes défilent et on sent le Racing capable de prendre l'avantage. Les 24.000 spectateurs l'ont bien compris et l'ambiance redémarre vivement. Chaque possession de balle alsacienne est encouragée par tout le stade, les mains chauffent comme pas permis. Lors des attaques le long des lignes de touches ou bien près des poteaux de corner, tous les supporters bleus et blancs motivent les leurs. « Allez ! »

Le public pousse, le kop reprend du poil de la bête. Et puis vint le tour de funambule de Mickaël Pagis. A chaque joueur éliminé, le public se lève un peu plus et retient son souffle. C'est pas vrai ! Il va quand même pas la mettre au fond ! Et bien si... Une frappe supersonique plus tard et le stade explose de joie dans un chaos sans nom. De la folie pure, je vous le dis. L'artificier chef va célébrer sa joie aux pieds des populaires Ouest. Un moment de joie particulièrement photogénique, Pagis jubilant en silence, droit comme un « I », avec des milliers de supporters à moitié fadas au loin... « But marqué par le numéro 9, Mickkkkaëeeeellllll Pagiiiiiisssssss ! ».

Ca y est, cette fois-ci l'ambiance peut redevenir phénoménale. Aux quatre coins du stade, les spectateurs sont excités comme des puces. Un très apprécié « Lève-toi si t'es Strasbourgeois ! » sera lancé par le kop pour le plus grand bonheur des fanas.
Les « Aux armes ! » sont encore plus puissants (c'est pour dire !) qu'en première mi-temps. Nul doute que toute la C.U.S. (Communauté Urbaine de Strasbourg) a du entendre ce chant, de Hoenheim à Illkirch, en passant par Schiltigheim !

Oui mais voilà... Les joueurs du Racing reculent dangereusement, jouant par la même avec les nerfs des aficionados meinauviens. Les corners se multiplient pour le FC Metz... Les sifflets redoublent d'intensité... Tout le monde se montre solidaire, sur la pelouse comme dans les tribunes, non, il ne faut pas que les Lorrains égalisent.

Sur un contre mené tambours battants, Mamadou « Caterpillar » Niang, le bulldozer de service, remonte tout le terrain, poussé par les 24.000 spectateurs. Il trébuche, il se relève. Un messin le fait chuter, il se relève à nouveau. « Allez Mam' ! ». Il entre dans la surface de réparation, transcendé par un public en ébullition. Il se fait faucher... Ca y est, cette fois-ci c'est la délivrance : le Racing obtient un penalty sous la clameur monstrueuse de supporters en furie. Pagis s'élance... Et badaboum ! 3-1, le succès est total.

Le kop lance alors une ola qui sera reprise par l'ensemble du stade. Le succès populaire est complet. Une onde de bonheur submerge joueurs et spectateurs alors que le coup de sifflet final est donné. Ca y est, notre Racing se maintient en Ligue1 ! Quel soulagement pour ce public qui n'y croyait plus du tout six mois auparavant ! Quel contraste saisissant entre l'ambiance des derniers matchs et celles enregistrées en début de saison !


Revoilà la coupe !

Et pour que la communion entre joueurs et supporters soit parfaite, la Coupe de la Ligue, qu'une poignée d'inconditionnels réclamait en populaires Ouest à l'aide d'une réplique en carton, fait son apparition sur la pelouse de la Meinau. Keita, symbole du renouveau strasbourgeois, la brandit comme un gamin en direction du public alsacien.

Les Racingmen, accompagnés par cette splendide coupe dorée, viennent s'agenouiller devant le kop, se donnent la main et lèvent leurs bras de manière répétée, faisant ainsi participer 24.000 spectateurs comblés. Un mini tour d'honneur est ensuite improvisé par Devaux et Niang, lesquels présentent fièrement le trophée à tout un peuple.

Et la soirée se termine comme elle avait commencé. L'hymne du Racing, dont les paroles prennent de plus en plus de sens au fil des matchs, est entonné par toute une terre unie. Un tableau hors du commun : des milliers d'écharpes bleues sont brandies fièrement dans tout le stade. Pince-moi je rêve ! Et si cet arc-en-ciel annonçait effectivement un renouveau fait de meilleurs lendemains ?

Le Racing Club de Strasbourg est en train de ressusciter une véritable ferveur populaire, que l'on croyait morte et enterrée depuis plus de dix ans. Espérons seulement qu'il ne s'agit pas d'un feu de paille dû aux dernières performances de haute volée proposées par l'équipe de Jacky Duguéperoux. Pour s'en convaincre, un seul mot d'ordre : tous à la Meinau contre Bastia pour le dernier match de la saison !

holicool

Commentaires (0)

Flux RSS
  • Aucun message pour l'instant.

Commenter


Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives