Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Les employés du Racing (les vrais)

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Flux RSS 342 messages · 45.070 lectures · Premier message par strohteam · Dernier message par frollo

  • Les salaires vont arriver

    Marc Keller n'a pas cherché à le dissimuler hier : les salaires de juin n'ont pas encore été payés. « Un simple problème technique », désamorce le nouveau président. « L'argent injecté par les investisseurs est réglementairement bloqué quelque temps sur un compte d'avocats CARPA. Il va être débloqué incessamment et les salaires seront tout de suite honorés. J'ai rassuré les joueurs à ce sujet. »

    L'Alsace
  • Que sont les sacrifiés devenus ?

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    Au gré des affinités, les salariés du Racing se côtoient toujours. Vendredi dernier, Christine Muller (à gauche) et Anne Messer sont ainsi passées voir Serge Ochs dans sa boutique de chaussures à Strasbourg. À eux trois, ils « pèsent » près de 80 années d'ancienneté au club.

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    Après deux ans de chômage, Catherine Cassel collabore depuis novembre à l'agence immobilière Agial de Lingolsheim

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    L'ex-chargé de communication Thomas Azan a lancé son agence et oeuvre toujours dans le foot, mais conne prestataire.

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    Après une opération du dos qu'elle lie au stress de ses derniers mois au RCS, Caroline Rousseau aspire à retrouver un emploi.

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    Le kiné Nagib Remita travaille désormais à son compte à la Robertsau.

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    Arnaud Caspar a rebondi à la brasserie Saint Pierre grâce et à cause du Racing.



    Virés sans ménagement pour de prétendues fautes, passagers de la première charrette de licenciements économiques en 2010 ou de la deuxième un an plus tard après la liquidation judiciaire, les salariés du Racing club de Strasbourg ont presque tous été sacrifiés sur l'autel d'une gestion calamiteuse. Dix-huit mois après les derniers départs, comment vivent-ils l'après-RCS ? Voici le premier volet (sur deux) du reportage que leur a consacré « L'Alsace ».





    Ils n'ont jamais ou presque fait la une des journaux, mais sont restés cachés dans cette entité impersonnelle qu'on appelait « les salariés du Racing. » En moins de deux ans (de décembre 2009, à l'arrivée des dirigeants londoniens, à septembre 2011, sitôt la liquidation), ils ont pratiquement tous perdu leur emploi.

    Un an et demi plus tard, certains ont coupé les ponts avec leur ancienne vie et sont injoignables, même pour leurs ex-collègues. D'aucuns ont retrouvé un emploi, parfois précaire. D'autres pointent toujours au chômage. Mais d'une manière ou d'une autre, tous paient encore la gestion plus tragique que comique de Jafar Hilali et ses comparses. « L'Alsace » a choisi de leur donner la parole, pour qu'ils racontent avec leurs mots, leurs maux parfois, leur après-Racing. Les premiers s'expriment ci-dessous, les autres le feront jeudi prochain.


    Serge Ochs

    53 ans, salarié de 1977 à 2011, ex-responsable de la billetterie, patron du magasin de chaussures Nao Do Brasil à Strasbourg - www.revastyl.com. « J'ai passé 35 ans au club, dont une année non salariée en 2011-2012 après mon licenciement. J'avoue avoir espéré y retrouver ma place. Frédéric Sitterlé m'avait fait certaines promesses. Mais quand ça s'est dégradé avec lui, je suis resté. Je ne pouvais pas laisser le Racing comme ça. En plus de trois décennies, j'ai été tour à tour comptable, responsable administratif, financier et responsable billetterie. La rupture a été brutale pour moi. Je l'ai mal vécue. Alors, j'ai continué à oeuvrer comme bénévole. Même en CFA 2, je prenais mon pied. Mais quand j'ai vu que je n'avais plus de perspectives au club, j'ai commencé à réfléchir à mon avenir. En avril 2012, lors de vacances à Saint-Tropez, j'ai découvert une boutique qui vendait des chaussures brésiliennes, Nao Do Brasil. Ça m'a bien plu. En août, j'y suis retourné pour nouer des contacts. En septembre, j'ai rencontré les gens du groupe. Fin septembre, j'ai acheté mon local 7A, rue des Frères à Strasbourg et après des travaux, j'ai ouvert le 22 novembre le 21e magasin - en franchise - que la marque possède dans le monde. Je suis à fond dans ce que je fais. J'avais besoin de cette année de transition pour faire mon deuil du Racing. Mais j'en reste supporter et souffre avec lui. Moi qui ai subi une double greffe du rein, en 1985 et 2006, je découvre à 53 ans une nouvelle passion et un nouveau métier. Preuve que tout est possible. »


    Anne Messer

    34 ans, au club de 1995 à 2011, ex-assistante de comptabilité, sans emploi. « J'ai passé deux périodes au club, entrecoupées d'une année. D'abord deux ans pour préparer mon CAP de vendeuse, puis un pour mon BEP et enfin six mois en CDD. Ensuite comme hôtesse d'accueil lorsque j'ai été embauchée. Je suis restée sept ans à l'accueil, avant d'intégrer le service comptabilité. J'ai aussi aidé à la boutique et la billetterie. Je suis polyvalente, mais je m'aperçois depuis mon licenciement que mon absence de spécialisation me dessert. Au Racing, la fin a été très dure. J'ai fait partie de la première vague de licenciements économiques en 2010, mais on m'a demandé de rester. Certains salariés m'en ont voulu. Mais si les Londoniens m'ont gardée, c'est pour une raison : je ne coûtais que 1300 euros nets par mois. J'en ai beaucoup souffert. Sur la fin, j'avais presque hâte que ça se termine. La direction voulait nous pousser à la démission. Quand les employés ont compris que personne n'échapperait au licenciement, ils se sont rapprochés. Au gré des affinités, nous continuons à nous voir. J'ai mis à profit 2012 pour me refaire la cerise moralement. Je profite un peu de la vie. J'ai récemment travaillé deux mois et demi pour une entreprise agroalimentaire qui fait du foie gras. J'ai bossé chez elle, mais aussi pour elle au marché de Noël de Strasbourg. Aujourd'hui, je cherche de nouveau un emploi. Mais je ne m'inquiète pas trop. Je suis très heureuse sans le Racing, très contente de commencer une nouvelle vie. Je regrette juste l'ambiance d'antan, mais j'ai la chance de l'avoir vécue. Durant des années, nous avons été des privilégiés. »


    Caroline Rousseau

    36 ans, chargée de communication de 1997 à 2011, sans emploi. « Au Racing, j'ai eu l'habitude de tout faire. Mais sur la fin, c'était devenu n'importe quoi. Ça me paraît loin aujourd'hui. Après mon licenciement, j'ai suivi une formation en informatique et internet. J'ai postulé à pas mal d'endroits, mais sans retour positif. En plus, j'ai récemment subi une grave opération du dos qui m'a valu un arrêt maladie de trois mois. Disons les choses comme elles sont : après ce que nous avons vécu au club durant près de deux ans, le corps était fatigué. Chez moi, il a dit : « Stop. » Aujourd'hui, j'ai bien récupéré. Physiquement et mentalement. Je suis passée à autre chose, même si je suis en contact régulier avec mes anciens collègues. J'ai un BTS communication et un diplôme de graphiste publicitaire. Je cherche un emploi de chargée de communication sur Strasbourg, Sélestat, Saverne et même Saint-Dié. La seule chose qui me chagrine, c'est que le marché du travail est très dur. »


    Dominique Kapfer

    39 ans, chargée de communication de 2003 à 2010, sans emploi. « Je présente la particularité d'avoir été engagée et licenciée au Racing le même jour, à sept ans d'intervalle : le 17 novembre. Auparavant, j'avais travaillé huit ans pour des compagnies aériennes. Dans mes deux vies professionnelles, j'ai occupé des postes atypiques dans un environnement atypique. Je n'en garde que du positif et suis consciente d'avoir eu beaucoup de chance. Je ne retrouverai plus jamais ça. Je ne suis ni aigrie, ni amère, mais je sais que je vais avoir du mal à rebondir dans les mêmes conditions. J'ai peut-être eu le tort au début de ne pas utiliser le réseau Racing. J'ai sporadiquement mené des missions de rédacteur. J'ai eu quelques propositions qui n'étaient pas compatibles avec ma vie de famille. Je cherche toujours un poste fixe dans la comm'. En attendant, je m'implique dans la vie associative, avec Alsace Ski Compétition pour qui j'oeuvre dans la communication, la recherche de partenariats et sponsors. Je participe à l'organisation du Grand Prix International d'Alsace qui a lieu au lac Blanc les 9, 10, 12 et 13 mars. L'époque Racing est derrière moi. J'ai tiré un trait sur la fin qui a été pénible pour tout le monde. Sinon, tu n'avances pas. »


    Thomas Azan

    35 ans, responsable des relations presse et du site internet de 2004 à 2010, aujourd'hui à la tête de « Good Way », agence de communication. « Quand nous avons été virés, nous savions depuis un an que nous prendrions un coup de pied aux fesses. Je ne dirai pas que ça a été un soulagement, mais pas loin. Il était écrit que nous finirions dans le mur. J'ai vu mon départ du Racing comme une opportunité de rebondir. Dès janvier 2011, j'ai monté mon auto-entreprise, « Good Way » (www.goodway.fr). Elle tourne. Il y a de l'activité. Je n'ai pas à me plaindre. Je bosse pour moi. C'est beaucoup plus gratifiant, même s'il y a plus d'incertitudes, puisque je dois moi-même trouver mes clients. C'est aussi ce qui fait le charme. Le football professionnel ne me manque pas. J'ai beaucoup apprécié mon expérience au RCS. C'était hyper intense, excessif aussi dans les deux sens du terme, avec, en fin de compte, beaucoup d'ingratitude. Mais je n'ai plus envie d'y travailler à temps plein. Je prends en revanche du plaisir à intervenir comme prestataire pour le Racing, la SIG ou des footballeurs comme Karim Haggui et Johan Audel. »


    Arnaud Caspar

    34 ans, responsable merchandising et boutique de 2008 à 2010, responsable commercial de la brasserie de Saint-Pierre - Bas-Rhin. « Six mois avant d'entrer au Racing, je n'y aurais jamais songé. Je suis l'un de ceux qui y ont travaillé le moins longtemps, ce qui ne m'a pas empêché de subir pour la première fois un licenciement économique. J'étais très bien au club, mais pour moi, la page a sans doute été plus facile à tourner que pour ceux qui, comme Christine ou Serge, y étaient depuis plusieurs décennies. Je n'ai pas été écoeuré du foot. La preuve, depuis début 2011, je donne un coup de main à José Guerra et au Sporting Schiltigheim sur l'animation du site internet, de la page facebook du club et les vidéos de matches. Je le fais en marge de mon activité professionnelle. Quand je m'occupais du merchandising au RCS, nous avions lancé la bière des supporters en collaboration avec la brasserie de Saint-Pierre. J'avais de bons contacts avec ses dirigeants. Cette bonne entente, mais aussi un besoin structurel de la brasserie m'ont ouvert ses portes fin 2011, après un an de chômage et des entretiens infructueux. D'une certaine manière, c'est à la fois grâce et à cause du Racing que j'y ai été engagé. J'en suis responsable commercial sur l'Est de la France et je m'y sens très bien. »


    Christine Muller

    48 ans, ex-employée à l'administration et à la billetterie de 1985 à 2011, sans emploi. « Après avoir passé mon diplôme d'hôtesse d'accueil, j'ai cherché du travail pendant deux ans, tout en travaillant à la boucherie de mes parents. J'ai fini par avoir l'opportunité d'entrer au Racing comme TUC (1). Vingt-cinq ans plus tard, j'ai fait partie de la première vague de licenciement en 2010, mais on m'a demandé de revenir quelque temps après. Le sursis a duré un an. Quand le licenciement économique est devenu effectif en septembre 2011, ça m'a fait mal. Mais ne plus travailler avec un personnage comme Christophe Cornelie (Ndlr : le directeur général de l'ère londonienne) a été une libération. Pas que pour moi d'ailleurs. J'ai décompressé quelques mois. J'ai suivi une formation Excel/Powerpoint. Après un an et demi de chômage, j'avoue que certains jours, ça ne va pas trop. Beaucoup de ceux que nous croisions professionnellement ne donnent plus signe de vie et nous ont rayés de leur mémoire. Mais je suis bien décidée à retrouver un poste d'hôtesse d'accueil. »


    Nagib Remita

    38 ans, kiné de 2001 à 2011, travaille à son compte dans un cabinet à la Robertsau. « Quand je suis arrivé au Racing après des expériences à l'Olympique lyonnais et l'OGC Nice, c'était une fierté. Je suis originaire de Mulhouse, mais j'ai grandi en vibrant aux exploits du RCS. J'ai été engagé alors qu'un super projet se mettait en place avec Marc (Keller) et Ivan (Hasek). Nous avons connu de superbes années. Puis tout doucement, le club a commencé à chuter. La relégation en National a été un premier traumatisme. La gestion des Londoniens en a été un autre. Aujourd'hui, Jafar Hilali et Christophe Cornelie s'expliquent même devant les tribunaux. Moi qui suis passionné de foot et du club, j'ai vécu dix ans au rythme des joueurs. J'ai probablement mieux supporté la dégringolade que d'autres, parce que je savais que je retrouverais un boulot dans ma partie. Mais le Racing, c'était plus qu'un boulot et j'en garde la nostalgie. Après mon licenciement, j'ai été sollicité par d'autres clubs, mais je ne me voyais pas travailler ailleurs qu'au RCS. J'ai aussi passé un entretien pour une clinique privée au Qatar, mais ma femme ne se sentait pas d'y aller. Désormais, je travaille pour moi. Parallèlement, je m'occupe de l'équipe de France de boxe. Ça me permet de rester au contact du haut niveau. »


    Catherine Cassel

    48 ans, assistante à la billetterie de 1992 à 2010, collaboratrice à mi-temps à l'agence immobilière Agial de Lingolsheim. « Quand j'ai été licenciée en 2010, Jafar Hilali m'a demandé quelques jours plus tard de reprendre mon poste. Pendant près de 20 ans, même s'il y a eu des hauts et des bas, j'ai vécu des moments formidables. On connaissait notre job sur le bout des doigts. On travaillait par amour du club. L'année où nous avons fait 11 000 abonnés, nous avons bossé non-stop pendant un mois et demi sans compter nos heures. Au point que mon mari m'avait proposé de m'installer une tente à la Meinau (elle rit). Le jour où Hilali m'a offert de revenir, j'ai été reçue en entretien comme une merde. J'ai quand même hésité jusqu'au bout. Puis j'ai compris que je ne voulais pas me lever le matin et aller bosser la boule au ventre. Je ne pouvais plus travailler avec ces gens. C'étaient des extraterrestres. Pourtant, nous aurions tous tout donné pour ce club. Je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi ce que nous avons vécu avec les Londoniens. Sur la fin, je ne dormais plus. Je mangeais très peu. Lorsque j'ai été virée, j'ai, tous les après-midis pendant quatre mois, dormi une heure sur mon canapé. J'ai eu besoin d'évacuer tout ce stress. Ensuite, j'ai suivi durant neuf mois une formation de secrétaire sociomédicale. À 47 ans, j'ai dû reprendre mes études et à 48, j'ai obtenu mon bac. Je n'ai pas trouvé d'emploi dans cette branche, mais depuis début novembre, je travaille comme collaboratrice dans une agence immobilière en CDD de six mois à temps partiel. J'ai repris pied dans le milieu professionnel. Peu à peu, je me suis détachée de l'actualité du Racing. Je ne suis jamais retournée voir un match. Mais c'est notre club et ça le restera toujours. »

    (1) Travaux d'utilité collective, du nom d'un dispositif mis en place par l'État dans les années 1980 pour favoriser l'insertion professionnelle des jeunes.



    L'Alsace
  • Poignant.
  • Bel article (+) Bon courage à ceux qui sont encore en difficulté.
  • Edifiant ! Merci pour l'article !
  • Et la dernière responsable de la boutique (jeune blonde), elle devient quoi ? :x
  • Un bel article en effet mais 2 petites remarques:

    1. Godin se reconvertit dans le reportage biographique ou d'histoires individuelles pour faire semblant de "meubler" pour mieux passer sous silence les coulisses du club toujours aussi faussement mous?

    2. L'article aurait mérité que les employés balancent un peu de plus de trucs sur Cornelie et compagnie, à leur place, j'aurais tiré à boulet rouge et il y avait surement beaucoup de choses à dévoiler.
  • Article intéressant
    Je trouve positif que l on parle moins des coulisses du club mais effectivement ces ex salariés auraient sans doute beaucoup à dire sur les années GINESTET HILLALI et pourquoi pas SITTERLE
  • Cher Chris68,

    chris68 a écrit, le 2013-03-07 21:37:33 :
    Un bel article en effet mais 2 petites remarques:

    1. Godin se reconvertit dans le reportage biographique ou d'histoires individuelles pour faire semblant de "meubler" pour mieux passer sous silence les coulisses du club toujours aussi faussement mous?


    En ce qui me concerne, je trouve cette premiere partie bien plus "classe" que les ignobles publi-reportages [il y en a eu deux je crois] de ces derniers mois, a peine camoufles en articles redactionnels. Je ne me souviens plus exactement de la nature des boites dont Godin voulait nous faire passer la pub pour des articles, mais c'etait odieux.

    La, c'est interessant, et surtout tres humain. Je pense que la plupart d'entre nous a croise au moins une fois une ou plusieurs personnes de cet article, et croyez moi, croyez moi pas, ca m'a touche de lire leur temoignage.

    Blourg

    JPDarky
  • samh a écrit, le 2013-03-07 07:04:10 :
    Que sont les sacrifiés devenus ?

    L'ex-chargé de communication Thomas Azan a lancé son agence et oeuvre toujours dans le foot, mais conne prestataire.
    L'Alsace


    La coquille :)) (+)
  • Pourtant le N est loin du M sur le clavier........ à moins qu'y ont des claviers qwerty ?
  • Je suis repassé sur l'article, c'est "comme".

    Cet article, c'est du Godin pur jus. Il suit le Racing, connait le Racing, mais bien plus profondément que l'équipe première. S'il a pu donner tant d'informations financières et dévoiler d'autres affaires scabreuses (tondeuses, renégociations fournisseurs sous menace de faillite), c'est à tous ses contacts au sein du club qu'il le doit. Pour parvenir à un tel niveau d'infiltration, il faut énormément cultiver le relationnel ET s'intéresser aux hommes et femmes de ce club qui oeuvrent dans l'ombre. C'est Godin, qui sous Jafarschloch nous avait parlé du destin des salariés, communiqué les noms de ces anonymes, comptable, secrétaire, femme de ménage licenciés par Kafar-Cornecul. C'est lui qui lors de la liquidation avait publié un article sur ces administratifs, donnant aussi la parole à Eric Moerckel, président du CE.

    Pas un mot, ou tout juste un entrefilet, de Barbarapapa et "mon ami François". Pour Godin, le Racing ne se limite pas au président, à l'entraineur et aux joueurs, il y a des hommes et des femmes derrière ceux vêtus de l'habit de lumière, des anonymes, des "petites mains", comme au Français ou à l'Opéra.
  • jpdarky a écrit, le 2013-03-07 23:24:12 :
    Cher Chris68,

    chris68 a écrit, le 2013-03-07 21:37:33 :
    Un bel article en effet mais 2 petites remarques:

    1. Godin se reconvertit dans le reportage biographique ou d'histoires individuelles pour faire semblant de "meubler" pour mieux passer sous silence les coulisses du club toujours aussi faussement mous?


    En ce qui me concerne, je trouve cette premiere partie bien plus "classe" que les ignobles publi-reportages [il y en a eu deux je crois] de ces derniers mois, a peine camoufles en articles redactionnels. Je ne me souviens plus exactement de la nature des boites dont Godin voulait nous faire passer la pub pour des articles, mais c'etait odieux.

    La, c'est interessant, et surtout tres humain. Je pense que la plupart d'entre nous a croise au moins une fois une ou plusieurs personnes de cet article, et croyez moi, croyez moi pas, ca m'a touche de lire leur temoignage.

    Blourg

    JPDarky


    Oui je me souviens, c'était des boites de conciergerie pour joueurs de foot. C'était assez grotesque en effet. Et mes remarques ne m'ont pas empêché, à moi aussi, d'avoir été touché par l'article.
  • Autant le nom de Hilali ne ressort pas beaucoup (surtout "les londoniens") autant Cornelie a l'air d'en avoir marqué plus d'un.
    J'avais fait la connaissance par ma responsable de Caroline Rousseau à l'été 2010, elle nous disait à cette epoque qu'elle attendait sa lettre et racontait la tension et l'ambiance des bureaux. J'avais oublié cet épisode mais à la lecture de l'article c'est exactement ce que j'ai entendu ce jour là.
  • Que sont les sacrifiés devenus ? (2/2)

    http://www.lalsace.fr/fr/images/DD0788EF-E57D-4842-91E7-3C2E577CB...
    De nouveau au chômage depuis fin janvier, Noëlle Harter s'occupe en donnant un coup de main au salon de coiffure de son mari. Quant à Eric Moerckel qui, sur la fin au Racing, avait enfilé le costume de représentant des salariés, il ouvrira son cabinet de kiné en avril, après 18 mois sans emploi. Photos S.G. et Dominique Gutekunst


    Après le 1er épisode publié le 7 mars, voici le 2e et dernier volet du reportage consacré par « L'Alsace » aux ex-salariés du RCSA. Dix-huit mois après les ultimes licenciements, leurs récits sont autant de tranches de vie.


    Ils n'ont que rarement été en vitrine, mais n'en ont pas moins fait tourner la boutique durant des années. Otages d'une gestion calamiteuse, ils ont accompagné malgré eux la douloureuse disparition du football professionnel à Strasbourg et de leur emploi. Dans un reportage en deux épisodes (voir le premier publié jeudi dernier), « L'Alsace » a choisi de donner la parole à ces travailleurs de l'ombre. Entre galères et réinsertion, ils décrivent un quotidien souvent poignant.

    Eric Moerckel

    51 ans, kinésithérapeute de 1986 à 2011, sans emploi. « Quand les Anglais sont arrivés, nous savions que ça n'allait pas durer, que nous finirions dans le mur. Les derniers mois ont été très durs. Nous n'exercions plus vraiment notre métier. Pourtant, nous étions très fiers d'être les salariés d'une entreprise pas comme les autres dont nous étions les
    premiers supporters. Quand j'étais jeune, je venais voir des matches à la Meinau. Ça me paraissait impossible de faire partie de ce monde. C'est un honneur, un privilège d'y avoir été admis. Je n'ai jamais compris ce que Jafar Hilali était venu faire là. Il a mis un point final à la dégradation commencée quelque temps plus tôt. Sur la fin, nous étions laissés à l'abandon. Depuis ma douloureuse sortie du club, je suis lancé dans un projet de clinique du sport qui regroupera à Strasbourg toutes les spécialités et devrait ouvrir au printemps 2014. Après 18 mois de chômage, je ne peux plus rester sans travailler. Avec Tugdual (Jegou, l'actuel kiné prestataire du RCSA) , nous lancerons notre structure courant avril et l'intégrerons par la suite à la clinique. Je m'occupe aussi de façon ponctuelle du spécialiste du 3000 m steeple Bob Tahri (1). Je le fais depuis trois ans, comme j'ai suivi Mehdi Baala pendant huit ans. Ça me permet de rester au contact du haut niveau. Et ça m'intéresse d'autant plus que ce n'est pas dans le foot (sourire). J'ai besoin d'être dans l'action. C'est pour ça que je me suis autant investi comme représentant des salariés. Pour défendre nos droits et fédérer nos forces. Mais je suis sorti dégoûté de cette histoire. Même si je passe de temps à autre saluer les gens que j'aime bien, je n'ai pas réussi à retourner voir un match. Je dois encore évacuer tout ça. La seule chose que je fais, c'est aller chercher le résultat du Racing sur le site de « L'Alsace. » C'est un besoin irrépressible. »


    Noëlle Harter

    37 ans, hôtesse d'accueil standardiste trilingue, puis assistante de direction de 1995 à 2011, sans emploi. « Depuis que j'ai été licenciée, je n'ai jamais vraiment arrêté. J'ai fait du marketing de réseau dans le domaine de l'anti-âge, travaillé trois mois (avril-mai-juin 2012) comme hôtesse d'accueil au village des marques de Roppenheim, puis de juillet 2012 à fin janvier 2013 comme assistante de direction chez Dr Oetker France à Strasbourg. C'était très valorisant. Vraiment le top. Mais ce n'était qu'un CDD de neuf mois dans le cadre d'un accroissement d'activités. Peut-être l'entreprise me rappellera-t-elle dans quelque temps, mais en attendant, je cherche un emploi dans une agence de voyages, puisque je parle allemand et anglais, ou comme assistante de direction. Sur la fin au Racing, les dirigeants ont divisé pour mieux régner. L'ambiance s'en est ressentie et ce départ forcé m'a plus ou moins arrangée. À 35 ans, le moment était venu de changer d'orientation. Parfois, je pense au club avec une certaine nostalgie, mais sans plus. Je ne suis pas retournée à la Meinau depuis deux ans. J'irai le 6 avril pour le derby Racing – Mulhouse. Depuis un mois, je suis au chômage, mais je m'occupe en donnant un coup de main au salon de coiffure de mon mari à Strasbourg, « Shampoo. » Je ne reste pas toute la journée à la maison à traînasser en jogging (rires). »

    François Chatelet-Dubs

    52 ans, salarié de 1983 à 2011, ancien concierge de la Meinau, agent technique contractuel à la Ville de Strasbourg. « Je suis tapissier décorateur de formation, mais en 1983, j'ai pu entrer au Racing. D'abord comme jardinier, puis réparateur des machines, magasinier et, enfin, concierge pendant quinze ans. J'habitais à la Meinau. Quand le club a été liquidé, Frédéric Sitterlé a choisi de conserver l'autre concierge, Serge Hammer (Ndlr : aujourd'hui toujours salarié). Je n'ai pas compris pourquoi. J'avais travaillé 30 ans au club et pensais y finir ma carrière. Le plus dur, c'était d'être sur place, de voir qu'il y avait du boulot et de ne pas avoir le droit de le faire. Alors, je partais du stade toute la journée pour ne rentrer que le soir. J'allais me balader sans but, pour me changer les idées. J'en devenais agressif. Je ne sais pas si les gens s'imaginent ce que ça représente. J'ai dû quitter mon appartement de fonction et je me suis installé pas trop loin. Je vois le stade de chez moi. Je suis resté huit mois au chômage. J'en ai profité pour passer mes permis de conducteur d'engins. Puis sur le site de la Ville, je suis tombé sur une petite annonce de recrutement d'un adjoint dédié au patrimoine sportif. J'ai été engagé le 1er juillet 2012 comme agent technique. J'oeuvre à la Meinau, au centre de formation, au Rhénus et, quelquefois, à la patinoire de l'Iceberg. Ça se passe bien, mais je suis contractuel pour un an. Je n'ai de certitudes que jusqu'au 30 juin 2013. »


    Valérie Bonjour

    49 ans, assistance de direction au Racing de 1997 à 2010, secrétaire du comité territorial d'Alsace de rugby et prestataire à la fourmi immo (www.lafourmi-immo.com). « J'ai été virée comme une malpropre pour de prétendues fautes graves, mais tout le monde sait que c'était un licenciement économique déguisé. La pilule a été amère à avaler. Mais d'une certaine façon, je suis heureuse d'avoir été éjectée la première, car ceux qui sont restés encore un an ont vraiment souffert et d'autant plus de mal à se reconstruire. Au début, j'ai suivi une formation de deux mois en allemand à Saverne. Parallèlement, j'ai cherché un travail que je n'ai pas trouvé en raison de la conjoncture. J'ai multiplié les entretiens. J'ai dit une fois que j'avais été licenciée pour faute. Je l'ai tout de suite regretté, car ça jette la suspicion sur toi. Mais si tu dis que tu as été licenciée économiquement, ton interlocuteur pense que tu as pris un gros chèque et que tu n'es pas dans le besoin. Or, deux ans et demi après, je suis toujours en procès aux Prud'hommes, en attente d'un jugement. Je ne suis pas reconnue comme victime. Tant que je ne le serai pas, je ne pourrai pas tourner la page. C'est comme un caillou dans ma chaussure. Heureusement, j'ai retrouvé un emploi fin août 2012 comme secrétaire du comité d'Alsace de rugby, un CDI de quatre jours par semaine. J'ai par ailleurs signé un contrat de prestation avec la fourmi immo. C'est une activité dont je m'occupe selon mes disponibilités et dont la rémunération est aléatoire. Ça va. Mais à un moment donné, je me suis demandé si j'allais retrouver du boulot. Malgré mes 23 années aux clubs de Lille, Rouen et Strasbourg, mon licenciement et mes deux ans de chômage avaient entamé ma confiance. »


    Dominique Fischer

    48 ans, secrétaire du centre de formation de 1991 à 2011, sans emploi, sera réengagée au Racing le 1er juillet. « J'ai vécu mon licenciement en septembre 2011 comme une profonde injustice, parce que j'avais toujours travaillé pour l'association amateur RCS en charge du centre de formation. Malheureusement, mon contrat courait sur la SASP (2) qui a été liquidée. Le Racing, c'est toute ma vie. Je ne me vois pas travailler ailleurs que dans le foot. Frédéric Sitterlé m'avait tout de suite promis de me réengager. Mais en février, après des mois à me faire mariner, il a laissé un message sur mon répondeur en me disant que ce ne serait pas possible. Je l'ai vécu comme un 2e licenciement. J'ai beaucoup souffert. Un jour, je suis même allée à la cathédrale brûler quatre cierges. Le 1er pour que Sitterlé s'en aille. Le 2e pour que Marc (Keller) , la seule personne capable, à mes yeux, de tirer le club de ce guêpier, revienne. Le 3e pour que je sois réembauchée. Et le 4e pour que le club remonte en National. Mes deux premiers voeux ont été exaucés. Quant au 3e , j'ai depuis octobre une promesse d'embauche pour le 1er juillet 2013, signée par Patrick Spielmann, le président de l'association, en accord avec Marc. Ce sera du temps partiel si le club reste en CFA et du temps plein s'il monte en National. Mais temps plein ou temps partiel, je sais où je vais. J'ai envie de retourner travailler, de me sentir utile. J'entrevois la lumière au bout du tunnel. C'est comme dans le Saint-Gothard. Après 17 km sous terre, tu es content d'en sortir. »


    Christophe Krebs

    39 ans, salarié de 2004 à 2011, ancien directeur de site, de l'organisation et de la sécurité, contractuel à la Ville de Strasbourg. « J'ai été employé sept ans au club, deux comme adjoint de Serge Cayen, puis cinq comme directeur du site après lui avoir succédé. Mais j'ai aussi été dès 1999 prestataire sécurité. En fait, j'y ai passé 12 ans. Sur la fin, la gestion des Londoniens rendait la situation insupportable. Psychologiquement, c'était très compliqué à gérer. Si tu n'étais pas armé, tu ne t'en sortais pas. Aujourd'hui encore, la plaie est béante et n'est pas près de se refermer. Après un an de chômage, j'ai été engagé à la rentrée 2012 comme contractuel au service de l'occupation du domaine public de Strasbourg. Je seconde le chef de service sur la partie opérationnelle, comme l'organisation des marchés, braderies et foires. En principe, à la fin de mon contrat d'un an, je pourrais être titularisé. »


    Jean-Pierre Cochet

    46 ans, salarié de 2001 à 2010, ex-responsable financier, formateur consultant en logiciel de gestion chez Capinfo à Eckbolsheim. « Comme tous les salariés, j'ai été maltraité par les Londoniens et été licencié économiquement en octobre 2010. J'ai pris un coup sur la tête. Je suis resté 8 ou 9 mois sans emploi. Mais je ne me suis pas apitoyé sur mon sort. Vu le manque de considération dont souffraient les employés, je cherchais depuis un moment à me reconvertir. Capinfo gérait les ordinateurs du club et m'a offert cette opportunité. Depuis 2011, j'y suis formateur consultant en logiciel de gestion « Sage », très utilisé dans les PME. Je m'occupe de son installation, son paramétrage et la formation des salariés. Je garde un oeil affectueux sur le Racing, un club auquel on reste attaché. Le foot a été une belle histoire, mais je suis passé à autre chose. »


    Magali Parnois

    40 ans, assistante de direction à la sécurité de 1997 à 2010, sans emploi, vit aujourd'hui près de Toulouse. « Je suis la seule à avoir démissionné, sans attendre d'être licenciée, parce que j'avais une proposition ailleurs. Je ne l'ai jamais regretté. Jafar Hilali et Christophe Cornelie m'avaient envoyé travailler dans un bureau près des vestiaires. Au début, ça ne m'a pas dérangé, au contraire (elle rit). Ça a été marrant une semaine ou deux. Mais les vestiaires ne sont pas un endroit pour une nana. Surtout, on m'a retiré le boulot que j'avais à faire pour me pousser à la démission. Il n'est pas dans mon tempérament de prendre un salaire sans rien faire. C'est devenu infernal. Je ne dormais plus. Moralement, j'étais au fond du trou. Mais si j'avais attendu plus longtemps, j'aurais craqué. Quand on arrivait le matin, on ne savait pas sur quelle planète on débarquait. Partir de moi-même m'a aidée à tourner la page, même si je n'oublierai jamais le Racing. Les autres ont morflé encore une année. J'ai travaillé plus d'un an avec Sécu Event, la société de sécurité prestataire du Racing. Il y a deux mois, j'ai suivi mon ami près de Toulouse. J'ai quelques pistes comme assistante de direction ou dans l'événementiel, dont une au Stade toulousain, mais pas pour tout de suite. »


    Brigitte Lux

    49 ans, lingère de 1998 à 2011, gouvernante dans une famille de Strasbourg depuis juin 2012. « Jusqu'au bout, nous avons espéré ne pas être licenciés. Je suis restée sans emploi pendant près d'un an. Au début, j'ai profité de ma famille. Au Racing, j'étais là les samedis, dimanches et jours fériés pour laver les maillots. Puis un jour, j'ai passé une annonce dans un journal pour me proposer comme travailleuse à domicile. Depuis juin, je travaille 28 heures par semaine dans une famille où je suis à la fois gouvernante, femme de ménage, nounou et chauffeur. Je m'occupe aussi quelques heures par semaine de deux ou trois personnes âgées. C'est une vie très différente de celle du club, mais ça me correspond bien. »


    Didier Félix

    48 ans, intendant de 1998 à 2011, agent de matches licencié UEFA, créateur de la société Diffoot. « Je suis né dans le monde du foot (Ndlr : son père Robert, décédé le 24 juillet 2010, a été intendant du RCS pendant plus d'un demi-siècle) et après mon licenciement, je ne me voyais pas le quitter. Mais je ne savais pas dans quoi me lancer. J'ai écrit à pas mal de sociétés, mais ça n'a rien donné. J'ai profité de ma vie familiale, fait des travaux dans ma maison et réfléchi. J'ai vécu autour du club, puis dedans depuis tout petit. J'ai encore du mal à en parler et plus encore à y retourner. L'an passé, je suis allé deux fois au stade. La première, ma femme a été en pleurs tout le match. La blessure n'est pas refermée. Mais en septembre 2012, j'ai créé mon EURL (3) , Diffoot, une agence spécialisée dans l'organisation de matches amicaux, tournées et stages d'entraînement pour les clubs pros et sélections nationales. J'ai obtenu la licence UEFA. Mais je suis dans la 1re année et c'est compliqué. Je ferai le bilan en septembre. S'il est négatif, je songerai à me réorienter. »



    (1) Vice-champion d'Europe 2010 à Barcelone, entre autres.

    (2) Société anonyme sportive professionnelle.

    (3) Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée.

    L'Alsace
  • C'est maître Yoda qui a écrit le titre? #-o
  • François Chatelet-Dubs:
    Ça se passe bien, mais je suis contractuel pour un an. Je n’ai de certitudes que jusqu’au 30 juin 2013. »




    Je ne voudrais pas être pessismiste mais la CUS recrute pour ton poste avec date d'embauche au 1er juillet !!!!

    http://www.cap-territorial.fr/accueil.aspx?aff=offre&ofr_id=-192942&lien=liste
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