Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

2003-2004 : Le Racing a tout vu ! (1/2)

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Par chris68
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Le racing commence la saison dans la joie © Karim Chergui

Le Racing vient de terminer une saison assez incroyable. Entamée dans l'euphorie des victoires, elle se termine dans le soulagement du maintien assuré à l'avant dernière journée. Bilan de cette saison mi-figue, mi-raisin.

Saison de tous les paradoxes. Cela faisait longtemps que le Racing n'avait plus connu une saison aussi agitée et riche en péripéties. Un début de saison formidable, une victoire flamboyante contre l'OM. Et puis, son jeu s'est effrité, l'effectif est décimé par les blessures, Ljuboja part à Paris, une série de décès frappent le club, les défaites sont cuisantes, les victoires se font rares. L'arrivée de Cyril Chapuis s'avère être un véritable fiasco. Et le Racing passe en l'espace d'un hiver du haut du tableau à la lutte pour le maintien ! Mais la fin de saison marquée par l'esprit de révolte des joueurs et de l'entraîneur se termine de belle manière pour le Racing qui assure son maintien lors de l'avant dernier match et accomplit une série de six matchs sans défaite ! Certes, les espoirs qu'avait suscité cette entame formidable furent vite éteints, entraînant une nouvelle désillusion des supporters. Mais cette saison fut plus encourageante que décevante. Elle montra énormément de choses : un Racing complètement différent, une équipe qui a du caractère et un excellent état d'esprit, un public qui peut répondre présent, et elle permit en fin de compte au Racing de continuer sa marche en avant...


Un effectif en mouvement

Eté 2003, le club est en plein recrutement. Le Suédois Pontus Farnerud, champion de France 2000, est prêté par l'AS Monaco pour la saison. Un autre Suédois, Mikael Dorsin, rejoint les rangs du club Strasbourgeois.
Metz, en proie à des difficultés financières, est obligé de céder Mamadou Niang au Racing. Richard Dutruel, revient d'Espagne où il avait été à la fois brillant et catastrophique et débarque lui aussi au bord de l'Ill. Après son passage au Deportivo Alavès et une sélection en équipe de France en 2000, l'ancien portier du FC Barcelone devient le gardien numéo 1 du Racing, doublé par Vincent Fernandez et Nicolas Bonis. Pendant ce temps, Mamadou Bagayoko, Teddy Bertin, Yannick Fischer, Valérien Ismaël et Habib Beye quittent l'Alsace pour Ajaccio, Châteauroux, Le Mans, Brême et l'OM. D'autres, qui ont très peu joué comme Christophe Eggiman, Stéphane Roda ou encore Pierre Laurent quittent aussi le navire. Mais le coup de cet été 2003 est sans aucun doute la conservation de Danijel Ljuboja qui refusa les propositions de Guingamp et du Dynamo Kiev. Le meilleur buteur Strasbourgeois resta donc encore en Alsace mais disposait d'une close libératoire de 3 millions d'€.

Cette saison devait être, selon Marc Keller, la saison de « la reconquête ». Reconquête du public tout d'abord. En effet, avec environ 4000 abonnés, le club faisait pâle figure tout comme l'affluence avec une moyenne de 14 764 spectateurs pour la saison 2002/2003. C'est donc tout un public, toute une ville et toute une région à reconquérir après l'ère Mc Cormack qui aura fait décidément d'énormes ravages... Mais au delà de ce public, c'est toute l'image du club qu'il faut redorer, ramener vers le haut car malgré un maintien obtenu sans trop grandes difficultés, l'image du Racing est toujours brisée, surtout dans le reste du pays. Difficile de faire oublier six longues années de cauchemar en une saison, qui plus est, assez insipide. Reconquête d'une identité par le retour du maillot sobre bleu Roy et surtout par l'accord entre le Racing football et l'Omnisport qui permet au club de retrouver sa dénomination « Racing Club de Strasbourg ».

Coté budget, le Racing réduira fortement le déficit qui sera encore de 2 millions d'€ à la fin de la saison, en resserrant les boulons à tous les étages et en plafonnant les salaires des joueurs à 30 000 €. Hummel devient le nouvel équipementier alors que Tryba et Steelcase sont les nouveaux sponsors.


Des débuts explosifs

Antoine Kombouaré, jeune entraîneur qui découvre la L1, donne au Racing un style de jeu plus vu depuis bien longtemps du coté de la Meinau. Le Racing propose dès les premiers matchs, un jeu agréable, construit et très offensif. Le Racing est à nouveau conquérant et il se permet une chose qu'on le croyait alors incapable de refaire : construire son jeu ! C'est de cette façon que le Racing enflamma ce début de saison...

Août – Octobre 2003. Lors de ces premiers mois de championnat, le Racing exécute un parcours tonitruant. Un Racing séduisant avec une défense certes friable mais un jeu offensif efficace. Le Racing encaisse beaucoup mais marque à foison. Les Strasbourgeois commencent par un bon nul à Toulouse qui vient d'être promu en L1, ce sera le dernier match d'Habib Beye sous les couleurs strasbourgeoises. A la Meinau, Guingamp est battu 2-0 grâce notamment au fantastique duo naissant Niang –Ljuboja. Le déplacement à Auxerre fut un match complètement fou. Le Racing et Auxerre se livrent un combat acharné avec de grandes rasades offensives. Les Alsaciens y subissent leur première défaite de la saison en s'inclinant 3-2. La défaite 0-1 à la Meinau face à Lens sera marquée par la boulette de Dutruel qui mettra de longs mois à se remettre en confiance. Pourtant, le Racing produit à chaque fois un très beau jeu et repousse ses adversaires dans leurs derniers retranchements. S'en suivent deux belles victoires face au Mans (0-3) et Ajaccio (3-2) et une lourde défaite à Sochaux (3-0). Mais les Alsaciens s'en remettent très vite et enchaînent trois matchs sans défaite. Abdel Fahmi, défenseur de Lille, arrive en Alsace pour renforcer le secteur défensif par son expérience. C'est ici, en cette fin Septembre - début Octobre, que la saison du Racing va connaître son apogée. Une victoire à la Meinau face à Nantes tout d'abord. David Kobylik délivre la Meinau à la 93ème minute et marque le but de la victoire (1-0). Le match nul à Nice n'a tenu qu'à un rien. Les deux équipes ont frôlé la défaite et la victoire à de nombreuses reprises (0-0).

Strasbourg – Marseille. Un nouveau match rentré dans la légende du Racing. Ce fut à la fois la consécration et la fin de ce début de saison emballant. C'est une grande affiche qui a les honneurs de Canal + qui se déroule ce soir là à la Meinau. Le Racing, invaincu depuis deux matchs et 6ème au classement, affronte l'OM 2ème qui est alors un des candidats au titre. Personne, sans doute, ne se doutait que ce match allait être le plus beau et le plus grand que la Meinau ait connu depuis bien longtemps...

Inoubliable soirée que ce 17 octobre 2003. Ce match fut l'un des plus beaux et des plus intenses depuis de longues années peut-être même depuis la fabuleuse campagne européenne de 1997.... En fait, tous les ingrédients étaient réunis pour un grand match : un stade comble, un gros adversaire et un Racing en pleine confiance.

27 000 personnes dont quelques centaines de Marseillais applaudissent l'entrée des joueurs. Une minute de silence en mémoire de Jacqueline Schoener, la plus fidèle supportrice du RCS, est respectée. Le stade est bouillonnant au coup d'envoi et le Racing rentre tout de suite dans le match. Il domine très rapidement l'ogre qu'est l'OM à l'époque, les gestes sont parfaits, les passes s'enchaînent, les actions du Racing deviennent vite dangereuses et le public sent que quelque chose de grand peut arriver. Il se décide alors une fois n'est pas coutume, de suivre les chants des supporters qui mettaient déjà une ambiance de feu sur le secteur Nord-Ouest. La Meinau se découvre des talents de chanteuse inhabituels voire inattendus.
Le match qui est très animé va vite s'emballer : dès la 20ème minute, Martins place une tête plongeante magistrale qui finit au fond des filets ! Les Marseillais réagissent par l'intermédiaire de Marlet qui profite d'une défense hésitante pour égaliser. Coup de froid sur une Meinau dont l'ambiance commençait à décoller. Mais le Racing ne se laisse pas abattre et sur une frappe croisée de Ljuboja repoussée par Runje, Niang reprend le ballon et le propulse sous la barre ! Le duo Ljuboja - Niang continue de faire des merveilles et illumine la Meinau de sa classe. Le public reprend de la voix et les attaques strasbourgeoises sont accompagnées par les clameurs des. Ils ne pensaient peut-être pas que ce jour là, ils allaient jouer pleinement le rôle de 12ème homme. Et pourtant... Le public ébahi, déconcerté par la qualité du jeu est encore debout lorsqu'un coup franc est accordé au Racing à l'entrée de la surface. Ljuboja se charge de le tirer et le catapulte au fond, marquant le 3ème but strasbourgeois ! A la mi-temps, le RCS mène 3-1 face à « l'ogre », le public est en folie. A la reprise, Marseille met la pression sur le but alsacien mais poussé par un public hystérique, c'est Ljuboja qui fait le festival dans la surface olympienne. Marseille s'énerve et ses défenseurs provoquent un penalty que Ljuboja ne convertit pas sans doute troublé par le début de bagarre et l'expulsion de Bassila. La fin de match est folle au moment où Ehret marque le 4ème but du Racing. Le match se termine dans la liesse générale qui va vite se dispersée dans tout Strasbourg. Une soirée inoubliable en Alsace où l'on se remettait à rêver, le Racing se retrouvant à la 4ème place du classement !


Un engrenage gripé

Fin 2003. L'espoir d'un Racing à nouveau Européen envahit à nouveau les esprits alors que le Racing accueille Metz pour son deuxième match consécutif à domicile après la réception de l'OM. Plus de 21 000 personnes garnissent les travées de la Meinau pour le retour du derby de l'Est, Metz ayant réussi à remonter en Ligue 1. Après les rêves de la semaine passée, le Racing connaît une véritable désillusion face au voisin lorrain. Sans doute trop confiants, les Strasbourgeois ne montrent plus le même visage. Le jeu a baissé d'intensité, l'efficacité offensive diminue et Metz l'emporte 0-2.

Dans la foulée, le Racing se fait sortir dès les 16ème de finale de la coupe de la Ligue par Bordeaux à la Meinau. Le reste de cette fin d'année sera assez terne, avec des nuls à Rennes (1-1), contre Bordeaux (1-1) et Lille (2-2). Ce dernier match nourrira d'ailleurs bien de regrets tant le Racing est passé à côté des trois points de la victoire face à une faible équipe lilloise. Menant 2-1 à la 92ème minute, Strasbourg se fait rejoindre par les Lillois sur un corner anodin ! Cette fin d'année sera surtout marquée par les regrets. Les regrets de Fabrice Ehret qui d'une main dans la surface prive Strasbourg du point du match nul à Lyon (1-0), les regrets de laisser filer de nombreux points sur des erreurs défensives et d'un manque de réussite soudain en attaque. Après une défaite à Paris (3-2) et une sur le rocher contre Monaco (2-0), le Racing retrouve quand même le goût de la victoire à domicile face à Bastia et Montpellier sur le même score (4-2). C'est plein de lucidité que Ulrich Le Pen continue d'évoquer les problèmes défensifs se plaignant de la nécessite de marquer 4 buts pour gagner. Le Racing termine l'année à la 10ème place.


Un Mercato assassin

Le Mercato et la trêve seront eux aussi assez agités. Martins et Kanté se blessent jusqu'au printemps. Ljuboja fait ses adieux à l'Alsace et part à Paris. Ce départ, redouté de tous, sera finalement un des événements majeurs de cette. Le meilleur buteur du club aux qualités tant sportives que humaines indéniables, qui en était déjà à 7 réalisations quitte une région qu'il avait enfin réussi à séduire. Son départ laisse le plus beau et efficace duo du championnat orphelin. Son prétendu remplaçant fut incarné en la personne de Cyril Chapuis prêté par Marseille après un intérim raté à Leeds, tandis que le jeune espoir Suédois Alexander Farnerud rejoint son frère en Alsace. Mais ce mois de Janvier prend une tournure tragique. Une série de décès frappe le club. Le jeune espoir Fabrice Viau se tue sur la route tandis que le staff perd son secrétaire général, Jean Michel Colin. Ces décès font suite à la disparition de Jacqueline Schoener, la plus fidèle des supporters, décédée au mois d'octobre...


Retrouvez dès demain la deuxième partie de notre bilan de la saison 2003-2004 avec notamment la fin de la revue des matchs ainsi qu'un bilan statistique du Racing.

chris68

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