Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

KellerMan-Alsace© returns !

Note
0.0 / 5 (0 note)
Date
Catégorie
Avant-match
Lectures
Lu 3.267 fois
Auteur(s)
Par jpdarky, iuliu68, meem, slade
Commentaires
1 comm.
56031f0a6bf01.jpeg
© jpdarky

Où l’on apprend que Marc est encore plus que ce sémillant Président au charisme enchanteur qui mène d’une main de maître le club vers les sommets, tandis qu’un coin du voile se lève sur l’odieux complot de la mystérieuse clique du Trou. Et à un moment il y a une phrase ou deux sur les SRC. Episode III.

Les épisodes précédents de ce family-opera-drama sont disponibles :



(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré, mais ce n’est pas toujours facile.)

Bridge over troubled water


Eschau-Alsace, Manoir Keller, Mardi 22 Septembre 2015.
Ambiance sonore : “Trouble” Coldplay (2000).

Assis en tailleur, voilà des heures qu’il méditait. Marc avait beau focaliser son attention sur le diaphragme, augmenter son énergie, il n’arrivait pas à faire le vide. Tout se bousculait dans sa tête aussi sûrement que dans son abdomen musclé. Tous ses soucis le barbouillaient, et la cure détox ayurvédique de Yul, au concombre et à l’huile de ricin, n’arrangeait rien.

L’équilibre de l’Ylang-Ylang brisé et toute ces fadaises de Yul, il commençait à en avoir cure, détox ou pas. Marc était colère. Certes, il y a eu une victoire dans les Vosges-Lorraine, mais avant cela il y avait tous ces matchs nuls. Et puis il y avait Le Plan, ça non plus ça ne se déroulait pas comme il le souhaitait, même perdre subtilement en championnat pour mystifier tout le monde en coupe, les joueurs n'en étaient pas capables. Et Colmar-HautRhin se profilait.

Colmar-HautRhin, sa ville natale. Ses premiers faits d’armes, ses premiers buts et ses premières déceptions. Comme ce jour où il avait marqué un doublé contre Breuschwickersheim-Alsace. Les SRC avaient beau avoir perdu 7-2, ce jour-là, c’était lui le héros. Fier comme une Traban dans son maillot vert Cora, il la cherchait du regard comme chaque samedi. Comme chaque samedi elle était venue. Il s’approcha de la main d’honneur pour aller parader, mais c’est là que son cœur se déchira. Mélanie Wittmer était bien venue le voir, oui, mais Thibault, sa bête noire, aussi. C’était lui qui lui serrait la taille.

Marc ouvrit ses yeux de sa tête et se dressa comme un seul (bel) homme. C’en était trop. Il transpirait, malgré ses aisselles épilées de frais. L’heure était venue. Résolu comme au moment de recruter Marester, il se dirigea vers son placard en osier balisien pier import©, ouvrit la porte, écarta les cintres et actionna la molette secrète connue de lui seul, du vendeur du magasin Pier Import, de sa femme, de la femme de ménage et de François, son frère. Le double-fond coulissa, laissant place au présentoir en ronce de noyer volognais-lorrain et au costume qu’il s’était juré de ne plus enfiler.

Arrivé discrètement en avance, Yul ne perdit pas une miette, espérant bien surprendre son protégé en tenue d’Adam. Mais son souffle chaud dans la nuque de Marc le fit tressauter (Marc).

Marc - Mais mer… Zut crotte ! Yul que fais-tu là ? Le cours de tantrisme neuro-linguistique ne débute que dans 15 minutes.

Yul - Ta presque nudité ne te fait pas perdre ta légendaire sagacité mon cher Marc.

Marc faisait face au dilemme de devoir cacher soit sa nudité, soit sa double-identité superhéroïque. Yul se chargea de mettre fin à son calvaire.

Yul - Ne te cache pas de moi, Marc, je sais très bien qui tu es. Je l’ai senti à l’intérieur de toi lors de nos exercices. La colère t’a fait libérer la bête tapie en ton âme.

Marc - Je ne vois pas le rapport avec Bernard Tapie, Yul, tu cherches encore à m’embrouiller pour profiter de moi, je le sais, je le sens.

Yul - Non, c’est mon briquet que tu sens.

Marc - Tu fumes Yul ? TU FUMES ???

Yul - Marc, mon Marc, bien sûr que non, la fumée brouille les shakras, tu sais bien que non. J’ai toujours un briquet et un opinel sur moi pour faire cuire quelques cervelas au feu de bois lors de mes retraites spirituelles en forêt. Tu as déjà oublié nos escapades bucoliques lorsque nous construisions des petits moulins en bois avec les bâtons des eskimos que nous suçions à qui mieux mieux et qui nous enchantaient en tournant dans l’eau pendant que les saucisses Herta cuisaient en crépitant joyeusement ? Note que c’était peut-être le petit bois qui crépitait, je m’y perds dans les détails de nos virées quasi scoutes.

Marc - (pensif) … non je n’ai pas oublié, c’était l’insouciance, lorsque nous gambadions en riant follement dans les herbes folles elles aussi… c’était le bon temps, avant les soucis, avant, avant, avant que je reprenne le Racing… put… palsambleu, je me demande si mes tracas n’auraient pas commencé là ?

En repensant à cette époque insouciante, Marc se détend, il devient rêveur, ses yeux croisent ceux de Yul, ce sourire et cet air à la fois sûr et accueillant, ces mains expertes en massage probablement orientaux, mais il n’arrivait plus à se souvenir si c’était suédois ou tartrique, tout ça le calmait comme une caresse affectueuse sur le dessus de la tête d’un chat.

Yul - Tantrique, Marc, tantrique, pas tartrique.

Marc - Mais, tu lis dans mes pensées Yul…

Yul pensa en lui-même et par devers lui, voire in petto, que c’était quand même une sacrée chance que Marc bougeait les lèvres quand il pensait profondément, et qu’il avait bien fait d’apprendre à lire sur les lèvres lorsqu’il arrondissait ses fins de mois en dictant aux fouines de pseudo-journalistes du Sun ce que se disaient les footballeurs sur les terrains d’outre-Manche.

Yul - Toi et moi sommes connectés sur un plan supérieur, le plan astral. C’est tout. Mais dis moi, que caches-tu dans ce placard… MAIS, c’est quoi ce costume, non, tu, enfin, toi ? NON ?

Marc - Oui Yul, j’ai une identité secrète, KellerMan, c’est moi !

Yul, abasourdi, tente de garder un visage impassible. Il fait mine de ne pas être surpris par cet incroyable coup de théâtre plus excitant qu’une déclaration fielleuse de Jean-Michel Aulas dans les couloirs du Vélodrome de sinistre mémoire.

Yul - Evidemment, ça ne pouvait être que toi, je l’ai toujours su, comme je te laissais supposer tantôt dans notre discussion en parlant de la bête tapie…

Marc - Mais arrête avec Bernard Tapie ! Je n’ai rien à voir avec ce margoulin ! Ce type est le symbole du dévoiement du football moderne, sans parler de la gauche socio-démocrate réaliste des années Mitterrand parce qu’on a dit “pas de politique”, ça fait trop de chamailleries, et ça fait mal au dedans de la tête.

Yul - Mais comment cela est arrivé ? Je veux dire, enfin, je sais bien que c’est toi, depuis le début, tu connais ma sagacité tout ça, mais enfin, on ne devient pas super-héros comme ça en se réveillant un matin en buvant son bol de Ricoré ?

Marc - Je ne bois pas de Ricoré Yul, c’est mauvais pour mes nerfs, tu le sais bien. Je ne bois que du thé vert équitable, ou à la limite du jus de canneberge biodynamique. C’est arrivé alors que je tentais de trouver les mythiques fondations du mystérieux projet Eurostadium dans les marais méphitiques d’Eckbolsheim-CUS-Alsace. Alors que je progressais difficilement dans les roseaux, je ressentis une douleur vive au mollet… Et là, je le vis, un hamster d’Alsace-Bassin-Rhénan radioactif m’avait mordu. Alors que je hurlais ma douleur, il me parla. Ses paroles restent gravées en moi au fer rouge comme un tatouage indélébile qui ne pourrait pas partir…

Yul - … ben oui, rapport au fait qu’il est indélébile…

Marc - … ne m’interromps pas avec tes remarques intempestives et paternalistes, il faut que ça sorte, il faut que je me confie, le secret est lourd à porter. Or donc, le cricetinae...

Yul - … mais tu sais que ça existe ça comme mot cricetinae ? C’est même approprié en l’espèce, rapport que c’est celle du hamster, l’espèce, ha non, la famille, bref…

Marc - … laisse moi parler, enfin flûte à la fin ! Il me dit “Yo, je m’appele Splinterele, C’est toi que j’ai choisi, humain, essentiellement parce que tu es le seul à trainer dans le coin depuis des mois, mais aussi parce que tu es beau, et tu es bon, je le sens”, puis il me révéla qu’il venait de m’instiller la puissance du hamster, du hamster d’Alsace-Bassin-Rhénan. J’étais désormais pourvu d’une panoplie de super-pouvoirs à la puissance incommensurable, bien que parfois leur utilité peu paraître diffuse.

Yul - Quoi comme ?

Marc - Tu m’as déjà vu gérer les débats au conseil d’administration ? Quand Christophe Rempp réclame la tête de l’entraîneur pour placer son cousin tandis que Adler gueule pour qu’on installe une pelouse chauffante en pierre réfractaire des Vosges-Lorraine du Nord-Points-Cardinaux ? Comment tu crois que j’arrive à concilier ce bordel ? J’AI LE POUVOIR DE SUPERCONSENSUS !

Yul - (...) Ha ouais, quand même… Et sinon, tu peux envoyer des boules de feu ?

Marc - Heu, non, bon, quand je mange un vindaloo, je dois te dire que je fais du feu, mais c’est plutôt aux toilettes, ça compte ?

Yul, circonspect - Je ne crois pas, enfin à la limite, si tu rencontres un super-méchant aux cabinets après avoir mangé au pakistanais, j’dis pas. Mais sinon, c’est limité, surtout si tu dois baisser ton benne en public, à mon avis ça va en foutre un coup à ton image.

Marc - Ouais, non, alors disons que je ne peux pas. Non, mais sinon, tu as déjà vu ma supa powa BOUCHE EN CUL-DE-POULE DE LA MORT ?

https://racingstub.com/uploads/cache/big500/uploads/media/5603172...
Marc maîtrise le Blue Steel comme personne.

Yul - Ha ouais putain ! C’est trop mortel ça ! J’adore quand tu fais ça ! Mais ça sert à quoi ?

Marc - Je ne sais pas très bien, mais j’aime bien aussi, je trouve que ça me donne un air mystérieux, un peu ombrageux, mais en même temps convivial, selon l’angle, c’est bath. Et puis j’en ai un autre, de super-pouvoir : tout me glisse dessus, l’eau, l’acide, les sécrétions corporelles, tous les machins liquides, mais aussi les réalités, le fiel du monde moderne, comme un super-pouvoir de SUPER LISSITUDE t’vois ?

Yul - Ca existe ça comme mot, lissitude ?

Marc - Ne recommence pas Yul, tu sais, ce n’est pas facile. En voyant Spiderman j’ai compris que de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, ça c’est pour l’homme araignée, mais l’inverse est vrai. Et comme j’ai de grandes responsabilités : écrire un hymne, trouver des alsaciens pour cracher au bassinet, faire des interviouves institutionnelles avec Butterlin sans rire, m’occuper des médicaments quotidiens de François et de sa thérapie, tout ça, hé bien du coup, normal, j’ai eu de grands pouvoirs.

Yul - … hmmm, dans un monde grotesque, ça doit se tenir ce que tu racontes…

Marc - Quoi ?

Yul - Non, rien, je, non, rien. Mais sinon, tu comptes faire quoi ?

Marc - Ben là, rien, je voulais faire un truc de manière hyper résolue rapport au fait que j’étais tout troublé, mais on a perdu pas mal de temps à discuter, et là c’est la fin de la première partie.

Yul - Tempus fugit

Marc - Hein ? T’as une fougasse ?

Yul - Non, rien, v’la l’intertitre.

《Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire》


Strasbourg-Alsace, Conseil Régional, Laboratoire Secret, Mercredi 23 Septembre 2015.
Ambiance sonore : “Weird science” Oingo Boingo (1985).

Une vaste salle aux murs métalliques, des tables de chirurgie, quelques établis épars couverts d’outils de bricolage et de fers à souder, des paillasses équipées de hottes aspirantes laminaires et jonchées de verrerie, béchers, erlenmeyers, éprouvettes, pipettes Hamilton et rotavaps tournant à plein tube. Ca grésille, frétille, tournicote, ça bouillonne, ça fait des bulles. Des membres et restes humains, animaux et végétaux jonchent le sol et les étagères. Il s’agit visiblement de l’antre démoniaque d’un esprit dérangé qui se livre à des expériences contre-nature et contre-indiquées par la morale commune.

Un petit groupe de comploteurs mutiques observe bouche-bée celui qui se fait appeler Numéro Ri s’agiter en tous sens, tantôt hurlant des ordres à un pauvre bossu qu’il appelle Igor (mais qui s’appelle en vérité Jean-Louis Colmerauer, va comprendre ce qui peut bien se passer dans la tête de ces dégénérés), tantôt s’affairant frénétiquement sur un multimètre de psychopathe en maugréant des paroles imbitables, probablement de l’araméen ou du duriaque.

https://racingstub.com/uploads/cache/big500/uploads/media/5603272...
Igor, stagiaire assistant de savant fou

Numéro G - Pourquoi veux-tu que l’on te trouve un colmarien-hautrhinois ? On t’as déjà fourni des clochards, quelques jeunes réfugiées apeurées, même un mulosien-Tristesse la semaine dernière, tu fais quoi avec ? Tu les manges ou quoi ? (se tournant vers une des silhouettes encapuchonnées en retrait) Ce type n’est pas fiable, je ne comprends pas pourquoi on doit s’appuyer ses conneries…

Mystérieux(se ?) comploteur(euse ?) - Je t’ai déjà dit l’autre jour au Trou que s’il n’avait pas son rôle à jouer dans le Plan de ...

Une saccade de cris désarticulés, névrotiques et malsains couvre ses paroles

Numéro Ri levant les bras au ciel - Ca n’a pas marché ! CA N’A PAS MARCHE ! La fusion du mulosien-Tristessien avec mon prototype a foiré comme un référendum populaire auprès de ces ingrats d’administrés ! J’affirme que la mulosie-Tristessie n’a pas sa place dans mon grand oeuvre, muwamuwamuwamuwaaaaa ! Un COLMARIEN-HAUTRHINOIS C’EST CA QU’IL ME FAUT ! C’est la pièce manquante de mon golem-human-centipede de combat ! Ca DOIT marcher, ca VA FUSIONNER ! VOUS COMPRENEZ ?! La BasRhinie, la HautRhinie, unie dans un seul être centipédique c’est l’outil du Plan ! Le Yin et le Yang, le Haut et le Bas, le principe masculin et le principe féminin, le corps et l’esprit, le crousti et le fondant ! Ce sera notre panzer de destruction ultime pour faire advenir le Plan, pour accomplir notre dessein ! Mes amis, je vais aboutir, je le sais.

https://racingstub.com/uploads/cache/big500/uploads/media/5603262...
Numéro Ri pouvait être un peu trop théâtral quand il était exalté

Numéro Re - Attends, tu parles d’un élément colmarien-HautRhinois et d’un élément BasRhinois… Ne me dis pas que… Quand tu m’as demandé de te procurer le Stanislas Oliveira, c’était quand même pas pour… Ho non ! Tout est clair maintenant : tu le bricoles depuis tous ces mois ?

Numéro G - Hou leich ! Mais c’est pour ça qu’il a jamais marché sans béquilles ? Et encore, ça c’était dans les bons jours, en général c’était en fauteuil avec un goutte-à-goutte à roulettes… Tout ce temps tu faisais des expériences sur lui ? Mais c’est dégueulasse !

Numéro Ri - Hé ho, papy, pas plus qu’un hamster qui chie des crottes pour prédire l’issue de matchs de foot hein, je fais pas dans la coprophilie moi ! J’ai beau être un pervers polymorphe, j’ai des principes. Mais oui, Oliveira est la pierre angulaire de ma Créature : JE VAIS LE FUSIONNER ! Vous entendez ?

Numéro Re - Ben oui, tu gueules comme un veau, on t’entends…

Numéro Ri - Non mais c’est une figure de style, une question rhétorique si tu préfères, je ne pose pas la question pour obtenir une réponse, c’est pour faire prestige, t’es sundgauvien ou quoi ?

Numéro Re - Grrrmbl grmmmbll

Mystérieux(se ?) comploteur(euse ?) - Paix Kamarades ! Cessons ces chamailleries, nous avons un Plan à accomplir, le temps presse comme une boule rouge de bondage contre la glotte. Si Numéro Ri a besoin de matériel, mettons nous en branle et en route, faites appel à vos sbires, trouvez lui ce dont il a besoin, telle est la volonté de…

Un fracas terrifiant retentit, Igor l’assistant bossu a fait tomber une fiole emplie d’un liquide vert fluorescent sur le sol qui commence à fondre.

Numéro Ri - Bougre d’abruti, tu as fait tomber ma mixture verte et fluorescente !

Igor - Pardon patron, j’ai du mal avec ma main gauche depuis que vous m’avez brisé les phalanges de la droite en me piétinant avec vos bottes en cuir à talon l’autre jour, pardon pardon.

Numéro G - Mince, c’est dommage, c’était quoi ce truc ? Un liquide médicalo-fou pour décupler les forces ? Une préparation mystérieuse pour entremêler les chairs ? Un poison mortel ? Une potion d’invisibilité ?

Numéro Ri - Hein ? Non, c’était mon Soylent®, je mange ça tout le temps, ça me permet de garder la ligne tout en restant actif, c’est hyper.

Numéro G - Bon, j’en ai assez entendu, sérieusement, on s’en va les gars, je vois pas comment on peut arriver à quoi que ce soit avec un fondu pareil…

Numéro Re - (l’interrrompant) Non, Numéro G, un qui tousse et Toulalan pour rien, on a juré d’accomplir le Plan tous ensemble, on ne va pas commencer à se désunir maintenant, notre Kamarade mystérieux(se ?) à raison, Numéro Ri a besoin de matériel humain, en piste, allons et accomplissons le Plan !

Numéro Ri - Attendez, il ne me faut pas n’importe quel clodo colmarien-HautRhinois trouvé sur le parking de l’Intermarché, non... Je le sais maintenant, pour fusionner le Haut et le Bas, il ne faut pas croiser les flux ni les types, il faut qu’ils soient complémentaires, c’est ça que j’ai foiré pour le référendum, j’ai voulu fusionner sans distinction, les pécores avec les urbains, les illettrés crottés avec les urbains éduqués et sophistiqués… Il me faut un… FOOTBALLEUR DES SRC ! Gniark gniark gniark !

Numéro G - C’est obligé de ponctuer les phrases par des rires sardoniques et des gargouillis indicibles et putrescents venus des éons antédiluviens tout ça ? Bon, et puis qu’est-ce que tu racontes, y’a jamais eu de foot à Colmar-HautRhin, de quoi tu parles ?

Numéro Re - Oui, mais non, enfin si, les mecs disent qu’ils jouent au foot, je t’assure,

Numéro G - Ha bon ? J’ai toujours cru que c’était un genre de machin façon UNSS pour occuper les gosses et les chômeurs, ils jouent vraiment les mecs ? Ils s’entrainent et tout ? Ils font des passes, des touches, tout ça ? Mais où va le monde, sérieusement ? Je parie que les mecs mangent même pas de pamplemousse. Je pouffe.

Numéro Re - Bon, on va pas y passer la nuit non plus, ça sent les pieds et le mauvais déodorant là dedans, je commence à avoir des vertiges, allez hop, en route. On en prend un au pif, et ça ira bien commac.

Numéro Ri[/i) - Allez Kamarades ! Allez Chiens de l’Enfer ! Partez dans la nuit et accomplissez le Plan ! L’usurpateur paiera ! L’imposteur sera défait ! ATA ATA HOGLO HULU !

[i]Tous en coeur, le poing levé
- ATA ATA HOGLO HULU ! Allez, on décarre.

La petite troupe sort par l’ascenseur secret et dans la nuit. Fondu au noir.

Le colmarisme est un pécorisme


Strasbourg-Alsace, Esplanade-Strasbourg-CUS-Alsace, Bibliothèque de Sciences, département économie, Jeudi 24 Septembre 2015.
Ambiance sonore : “At the library” Green Day (1990).

Marc Keller-Alsace et Yul potassaient des volumes de “sciences” (ce rire) éco pour essayer de trouver une méthode du mêM. Bois qui permettrait de pérenniser le Plan qui avait déjà du plomb dans l’aile avec cette victoire au pays des sacs-poubelles-100-litres-qui-flottent. Marc Keller-Alsace réfléchit et rentra en lui-même, comme mû par une volonté farouche d’introspection loin du regard obsédant de Yul, qui avait de plus en plus d’emprise sur lui.

Petit, alors qu’il découvrait son environnement proche, Strasbourg-Alsace, la Meinau-Alsace, Kehl-Allemagne, plus loin Wissembourg-Rien, Haguenau-Néant, Mulose-Tristesse, il apprit que la petite Mélanie Wittmer était native de Colmar-HautRhin bien qu’ayant passé ses premières années à Belfort-Alsace (oui, Marc est depuis son plus jeune âge pour le retour de l’arrondissement de Belfort dans le giron de sa vraie région, pas celle des mangeurs de cancoillotte).

Alors, il se prit à s’intéresser à cette ville, qui était aussi la sienne, il apprit que c’était celle de Hansi, de Bartholdi et de Guy Roux. Et c’est là qu’apparut la révélation. Guy Roux, alors sémillant et jeune entraîneur d’une équipe qui jouait en blanc pour éclairer moins fort la pelouse, à Auxerre-Bourgogne, était l’exemple à suivre. Sobriété à l’extrême, souci de l’économie (après tout, un sou est un sou et, pour cette fois, la sagesse paysanne de l’homme d’Appoigny-Bourgogne collait à merveille avec la rigueur toute protestante de la famille Keller-Alsace) et méthodes ancestrales.

Pas plus tard que la semaine passée, Marc Keller-Alsace se rendit à Colmar-HautRhin sur les pas de Mélanie Wittmer. Il pleuvait. Unterlinden devenait UnterRegenschirm, il ne faisait pas bon s’aventurer le long des canaux. Foutues statistiques qui lui disaient que Colmar-HautRhin était la ville la moins arrosée de France. Les autres jours, sans doute, pas celui-là...

La morne pluie lui évoqua aussi ces cours de primaire où, aux côtés de Mélanie Wittmer, il apprit que Colmar-Alsace était une des rares villes d’Alsace dont le nom était d’origine latine et non germanique ou celtique. Sous son nom alsacien, Mélanie Wittmer était, en quelque sorte, l’épigone d’une Ibère ou d’une Calabraise. Ce n’en était que plus fascinant.

C’est alors que Yul le sortit brutalement de sa torpeur : “Mélanie Wittmer ne joue pas aux SRC, c’est pas en pensant à elle que tu vas trouver la tactique pour faire autre chose qu’un match nul !”. Yul était furieux et Marc, contrit tout en gardant sa candeur désarmante qui faisait penser à un garçonnet. C’était en quelque sorte un contrit boy.

“Contrit” ? La lumière apparut : “... et si on jouait uniquement le contre, pour contrir Colmar, Yul ?”. De plus belle, il entra dans une colère noire, de celles qu’on connaît presque jusqu’à Lépanges-sur-Vologne-Vosges-Lorraine lorsque le 16 octobre approche.

Ému par la maison aux têtes, Marc Keller-Alsace proposa une autre idée de génie : du jeu long, en l’air, en cloche et du duel de la tête, plein de duels de tête. “Ça leur rappellera la rue des Têtes et de la tête, on va les mettre à la rue”.

Yul fit semblant de ne pas entendre. “Va pour cette fois, de toute façon, tes idées tactiques, on sait ce que ça vaut ; et puis bon, Colmar est relégable, un relégable ça prend des buts à la con et ça rate des buts immanquables ; comme le PSG samedi dernier à Reims”. Yul suit encore la Liguain, même sans Gonzalo. Leur tour de villa continua, pour se rendre compte que manifestement, si la Cour d’appel est à Colmar-HautRhin, la seule vraie ville d’Alsace-BassinRhénan est bien Strasbourg-Alsace-la-Bien-Nommée. Certes, c’est joli, c’est mignon tout plein mais ça reste un poil pécore, Colmar-HautRhin.

La pluie cessa. Marc y vit un signe : sa tactique serait gagnante. Tant pis pour le souvenir de Mélanie Wittmer, dont la pluie venait d’effacer les pas : oui, Mélanie Wittmer était encore tout près et Marc ne s’en était pas rendu compte.

Il implora à Yul de rentrer, se disant qu’il n’y avait plus rien d’intéressant à faire par là, sauf ramener un litron pour le dîner. Et Yul lui rappela qu’ils étaient à l’intérieur, pas l’Intérieur, puisqu’ils n’avaient pas bougé de la biboule d’éco. Le voyage avait été mental, astral même. Encore une fois, se dit Marc, Yul avait opéré un miracle spirituel.

Le Racing jouera-t’il en contre face à les SRC ? Marc arrivera-t’il à se défaire du souvenir pesant de Mélanie Wittmer ? Yul continuera-t’il longtemps à abuser moralement et physiquement de Marc ? François doit-il vraiment prendre des pilules tous les jours pour affronter le réel ? Les comploteurs arriveront-ils à capturer un joueur colmarien-HautRhinien ? Qui est cet usurpateur dont Numéro Ri parlait ? Qui est ce (cette ?) mystérieux (euse ?) comploteur (euse ?) sans nom ? Numéro Ri arrive-t’il réellement à se nourrir uniquement de Soylent® drink ? Igor est-il vraiment bossu ? Et qui est cet encore plus mystérieux personnage dont le nom n’arrive jamais a être prononcé par ce (cette ?) mystérieux (euse ?) comploteur (euse ?) sans nom sans qu’un bruit fracassant l’interrompe ? Jacques a-t’il de grandes moustaches ? Vous le saurez peut-être dans le prochain épisode, s’il y a un prochain épisode.

Papier co-diabolisé par Iuliu68, Slade, MEEM et JPDarky

Aucun Colmarien-HautRhinien n’a été molesté pendant le tournage. Pour le moment.

jpdarky, iuliu68, meem, slade

Commentaires (1)

Commentaire

Ne sera pas affiché, mais uniquement utilisé pour afficher votre éventuel gravatar.

Enregistre dans un cookie vos informations pour ne plus avoir à les resaisir la prochaine fois.

Annuler

Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives