Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

« Hé Gaulois, vous allez rentrer à la rame ! »

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La cellule kamikaze du stub (on est que un mais il y a un turnover important) a 5 min pour prouver que le SC Bastia est le résultat d'une tentative ratée d'hybridation entre Liverpool et Sankt Pauli : un cocktail explosif de tragédie et de punk attitud

(NDLR : cet article fait partie d'une série d'articles au ton décalé et résolument second degré. A lire avec précaution et humour !)

Dans « hospitalité » il y a « hôpital »


Bastia c'est 39 000 habitants qui ont la chance de vivre dans sans doute le plus beau pays du monde (après le Kochersberg quand même, n'exagérons rien) avec ses paysages, ses villages, ses vieilles pierres, sa langue et ses collections d'armes à feu toujours en parfait état de marche (c'est qu'un patrimoine ça s'entretient). Loin de moi l'idée de vouloir user à outrance du cliché de la violence en Corse puisque j'affirme haut et fort que quand il n'a plus de munition le Corse peut-être très accueillant et vous invitera à sa table pour manger la poutargue à base d'oeufs de mulet séchés, puis du bon fromage aux bactéries largement prohibées par les hommes en cravates de Bruxelles et enfin son fameux saucisson d'âne (a priori rien à voir avec la stubiste du même nom). Et le Corse vous montrera sa grande bonté d'âme en vous rappelant que ces ânes ne sont pas corses car « ici on n'est pas des barbares, on ne tue pas les ânes» (sic). Non, c'est vrai qu'on garde les balles plutôt pour les poulets...

Bref un environnement merveilleux, une fierté un tantinet exacerbée et parfois un climat un poil lourd qu'on retrouve parfaitement dans le foot puisque quand vous êtes au stade de Furiani vous sentez que le danger peut venir de partout : du gamin de 12 ans qui mâchouille de la nitroglycérine à la grand-mère de 99 ans avec son dentier acéré, jusqu'au petit moustique qu'il ne fallait surtout pas dévisager. Devant les caméras, les autorités saluent même les supporters pour leur bon comportement parce qu'ils « n'ont pas jeté de pétard cette fois-ci ». Nelly Viennot appréciera. Enfin, preuves ultimes de l'état de guérilla urbaine qui règne dans le stade, les menaces très punks de la sécurité locale à l'encontre des supporters visiteurs : « si vous faîtes chier, on se barre ! » (sic). Alors forcément quand les locaux sont comme ça, l'histoire du club ne peut être que punkissimo. Et bien retenez votre souffle, bâillonnez les femmes et couchez les enfants, car c'est bien pire que ça...

Kick and... Ruesch


Il faut remonter à 1905 pour entendre parler du club doyen du football corse, association sportive créée non pas par la Vierge Marie ou Napoléon (les deux icônes locales, un peu comme Kronenbourg et Kévin Gameiro chez nous) mais par un non-Corse (pire un Suisse même) nommé Ruesch venu de... Barcelone (la fameuse capitale suisse) et qui enseignait... l'allemand (!) au lycée de... Bastia. Ruesch c'était vraiment un mec qui doutait de rien... Et on peut dire qu'au début ce n'était pas facile : les joueurs étaient souvent obligés de s'entraîner sur la place Saint-Nicolas de Bastia pour attirer l'attention publique car les gens ne comprenaient pas l'intention de ces jeunes fadas aux couleurs de la ville et de la Vierge Marie, à pratiquer un jeu qui paraissait vraiment stupide et surtout extrêmement fatiguant (se lever, s'habiller tout seul, taper dans un ballon et pour les moins Corses du tas : courir). Et pour corser le tout il fallait s'accommoder d'un bec de gaz trônant au milieu de la place, les joueurs les plus habiles s'en servant comme partenaire ! (partenariat reconduit de génération en génération par l'équipe du FLNC Canal + historique) .

Puis le Sporting évolue au Stade Olympique, terrain mis à la disposition du club par le gouverneur militaire. Hélas, un marronnier sur le terrain empêche l'homologation du Stade Olympique c'est pourquoi la Ligue décide de faire jouer le club doyen à Corte. Grand bien lui fasse, les supporters bastiais en décident autrement et avec la complicité d'un horticulteur, ils empoisonnent l'arbre centenaire et le Sporting peut récupérer son terrain... Jusqu'à la deuxième guerre mondiale, le club change régulièrement de stade et il faut attendre les années 30 pour en avoir enfin un à lui tout seul : c'est qu'en Corse, on est patient, ou plutôt on n'est pas pressé... Après la seconde guerre, l'enceinte de Furiani est rebaptisée Armand Cesari, en hommage à ce joueur qui porta les couleurs bastiaises durant l'entre-deux-guerres et qui tomba au champ d'honneur durant le second conflit mondial. Le Sporting monte petit à petit les échelons et brille dans les compétitions corses et entre dans le championnat amateur français dans les années 60 (histoire de voir un peu la gueule des marronniers sur le continent).

Les années 70 : le SC Bastia LA révélation du mouvement punk


Bastia prit véritablement son essor en même temps que le mouvement punk en Europe : une finale de Coupe de France en 72, la même Coupe de France remportée en 1981 mais surtout c'est en Coupe d'Europe que le club marqua la France avec une première rencontre contre l'Athletico de Madrid en 73 qui leur valut cinq ans de disqualification pour cause de terrain non-homologué (déjà à l'époque...) puis bien entendu la fabuleuse épopée de Coupe UEFA 1977-1978 durant laquelle les Corses de distinguent face au Sporting Portugal, Newcastle, le Torino et les Grasshoppers de Zurich pour perdre en finale contre le PSV Eindhoven. Les Sex Pistols en frémissent encore.

http://www.forzabastia.com/ForzaBastiaV7/RubriquesV7/images/hist_...

Depuis cette époque, les Bastiais déchantent un peu, voire beaucoup en fait... C'est qu'après tant d'efforts, il lui faut du temps au Corse pour récupérer. Sportivement, on les a entraperçus dans des compétitions peu reluisantes que nous-mêmes nous connaissons bien : beaucoup de D2, en 1995 finaliste de la Coupe de la Ligue, en 1997 vainqueur Coupe Intertoto (ah ben je vous avais prévenu que ce ne serait pas très lourd...) et en 2002 défaite en finale de Coupe de France contre... Lorient. Pas folichon tout ça mais il faut avouer que depuis le club s'en est pris beaucoup dans la figure et si la châtaigne est le fruit le plus répandu sur île, ce n'est finalement pas pour rien. Et là on ne rigole plus : 1992 la terrible tragédie de Furiani 18 morts et plus de 2300 blessés, sans compter la douleur éternelle des familles. Quinze ans après le stade n'est toujours pas fini et les coupables pas vraiment trouvés (d'ailleurs les autorités en avaient-elles vraiment intérêt... ?). Les Bastiais ont toujours le blues un peu comme les Reds après Hillsborough

Bastia : no future ?


Moins glauques mais tout aussi révélatrices de la malchance du club et du bordel ambiant, les différentes affaires du Sporting : les aller-retour de l'entraîneur colérique Antonetti, l'arrivée du duo mafieux Gili-Bernès, l'affaire du transfert d'Essien, le sponsoring douteux de Nouvelles Frontières en 2003 qui a sauvé bien des agences sur l'Ile ainsi que leurs vitrines, les problèmes financiers dûs à la gestion du club de 2002 à 2004, et l'affaire Chimbonda (pas le virus, le joueur). Napoléon se retournerait dans sa tombe devant cette austère liste d'évènements qui fait qu'aujourd'hui le bateau bastiais prend l'eau (en anglais : « Water l'eau... ») en particulier cette année où le club est 8ème et n'a plus rien à espérer.

Alors que reste-il aux supporters bastiais, à part le climat, les filles splendides, les villages pittoresques, la mer bleue, les fromages exceptionnels, le cadre de vie, la bonne bouffe, le patrimoine, les exonérations plus ou moins officielles d'impôts et le soleil ? Dans cet enfer au quotidien, il leur reste en mémoire des joueurs vraiment pas comme les autres. Il y a ceux qui quittent l'Ile et qu'on ne revoit plus : Bruno Rodriguez, Prince, Yvan Colonna. Et il y a ceux qui arrivent sur l'Ile et qu'on aurait bien aimé voir y rester : Pedros, Vairelles, Camadini et Patrick Fiori. Enfin il y a eu des joueurs inoubliables : des anciens comme Papi (qui porte bien son nom pour l'occasion), des serial killers de tibias et de clavicules (Cyril Rool, Patrick Valéry), des symboles immortels de la mode capillaire des années 80 (Olmeta,Valencony), des joueurs dont le nom ne comporte que deux voyelles en neuf lettres (Drobnjack, on sait jamais ça peut servir pour le scrabble), des attaquants qui ont marqué (ça paraît logique a priori mais au Racing le concept n'a pas été encore bien intégré) Johnny Rep, Roger Milla, Mangione, Frédéric Née et même Florian Maurice, des joueurs qui n'ont que des prénoms (Pierre-Yves André) et surtout un extra-terrestre qui avait d'ailleurs marqué un but splendide face au Racing, une légende qui s'appelorio Wilfried Gohel.

Alors on pourra toujours se moquer avec la plus grande mauvaise foi possible du SC Bastia mais en attendant ce club, aussi punk soit-il, a une forte identité et une histoire mêlée de drames et d'instants glorieux. Certains clubs après avoir gagné six fois de suite un championnat de France ne peuvent pas en dire autant car il y a une chose qui est sûre : le respect ça ne s'achète pas.

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