Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

"L'affaire" de la banderole

Note
5.0 / 5 (4 notes)
Date
Catégorie
Bilan
Lectures
Lu 4.350 fois
Auteur(s)
Par guigues
Commentaires
4 comm.
Beziers3.jpg
© UB90

La brève n’est pas passée inaperçue. Le Racing a été condamné à 2000 € d’amende par la FFF, la cause une banderole déployée dans le quart de virage nord ouest. Explication de texte.

« Libertés bafouées, supporters fichés, occupez-vous des terroristes : pas des supporters »

Tel est l’intitulé de la banderole déployée le 29 janvier à la Meinau. Pour le coté sportif le Racing venait facilement à bout de Béziers et tout le monde, Biterrois exceptés, avait passé une belle soirée. Enfin peut être pas tout le monde puisque le délégué de la FFF avait consigné dans son rapport l’apparition d’une banderole et sa teneur, ce qui allait entrainer la désormais célèbre sanction de 2000 € pour le club.

Les banderoles restent le moyen d’expression favori des supporteurs. Dans un stade rien de plus visible et efficace qu’une imposante banderole. Les UB90 s’en sont fait une spécialité que ce soit pour parler de la santé sportive du club « Oubliez la fin d’année, réagissez » face à Belfort début Janvier, ou pour aborder une thématique qui leur est chère à savoir le traitement des supporteurs. Ainsi l’an dernier déjà, lors du match face à Istres en fin de saison, ils interpellaient les instances « supporteurs ignorés par la FFF et la LFP, comment responsabiliser sans dialoguer ».

Le projet de loi Larrivé

Du nom du député d’opposition qui a trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement et soumis une proposition de loi visant à renforçant la lutte contre le hooliganisme. Derrière cette appellation fourre-tout se retrouve une loi fourre-tout qui tend à criminaliser l’ensemble des supporteurs.

Florilège :
- le doublement de la durée des interdictions administratives de stade qui remplacent pourtant déjà massivement les interdictions judiciaires de stade. Les premières étant à l’appréciation du préfet, les secondes d’un juge au cours d’un procès.
- l’autorisation pour les clubs de tenir un fichier de personnes indésirables ainsi que le droit de leur refuser l’entrée du stade. Ce volet fait suite à la mise en demeure du PSG par la CNIL –Commission National Informatique et Liberté- au sujet justement d’un fichier illégal de personnes indésirables.
- ajouté en dernière minute un article prévoit d’étendre l’interdiction de stade aux lieux publics diffusants des rencontres sportives, à savoir les bistrots ou les éventuelles fanzones prévues à l’Euro.
- enfin l'instauration d'un officier de liaison entre le club et les supporters pour favoriser le dialogue entre les deux parties. Cette mesure étant une obligation imposée par l’UEFA que la France est l’un des derniers pays à ne pas respecter avec la Moldavie et l’Azerbaïdjan. Elle était d’ailleurs réclamée depuis longtemps par les différentes associations de supporteurs, sans que les instances les jugent dignes de dialoguer avec elles.

C’est dans ce contexte que de nombreuses associations de supporteurs partout en France, notamment réunies sur la bannière de L’association Nationale des Supporteurs ont décidé de réagir avec les armes qu’ils ont à disposition. A savoir banderoles et tracts pour informer l’ensemble des supporteurs. Car si sous couvert de lutte contre un hooliganisme notoirement discret en France, les pouvoirs publics s’en prennent directement aux supporteurs ultras. Ces trublions turbulents qui sont le poil à gratter du football français, c’est à terme l’ensemble des supporteurs de football qui sont impactés. En témoignent les trop nombreux arrêtés préfectoraux interdisant à tous les supporteurs d’un club de se rendre à une rencontre à l’extérieur comme ce fut le cas à Sochaux lors du match de Coupe de France en Décembre, mais aussi les punitions collectives comme le huis clos, total ou partiel, qui sanctionne de plus en plus souvent les débordements d’une minorité.

Au final donc, le Racing se retrouve condamner à une amende pour une banderole qui se voulait marquante afin d’entamer le débat sur l’avenir du traitement des supporteurs en France.

Atteinte à la liberté d’expression qui n’aura fait que démultiplier l’impact du message.

Atteinte à la liberté d’expression d’autant plus inacceptable qu’au match suivant contre Sedan, des consignes avaient été données pour empêcher le déploiement de nouvelles banderoles en tribune. Sans succès puisque l’on pouvait y lire : « Supporteurs pas criminels, signez la pétition sur change.org ». Car si par le passé, le Racing comme de nombreux clubs ont déjà été condamnés suite à des banderoles, jamais les stades ne sont devenus l’espace aseptisé dont rêvent certains dirigeants du football français. Lieu de communion et d’émotion par excellence, le stade reste encore et toujours celui des libertés.

Accèder à la pétition de l'ANS

http://i68.servimg.com/u/f68/14/96/12/84/commun12.jpg

guigues

Commentaires (4)

Commentaire

Ne sera pas affiché, mais uniquement utilisé pour afficher votre éventuel gravatar.

Enregistre dans un cookie vos informations pour ne plus avoir à les resaisir la prochaine fois.

Annuler

Connectés

Voir toute la liste


Stammtisch

Mode fenêtre Archives