RCS 2-2 Caen, le compte rendu

Première période

Le match se lance donc par une possession intense des Bleus qui font tourner le ballon et courir leurs adversaires, on recherche régulièrement Thomasson, Corgnet et consorts entre le milieu et la défense. Sur une de ces séquences de possession, Martinez perce, trouve un relais avec Thomasson pour rentrer dans la surface et parvenir à ajuster Brice Samba sorti à sa rencontre, 1/0 (5e). Ce rendez-vous ne pouvait mieux débuter, Strasbourg donne du rythme et ouvre le score sur sa première occasion. Caen montre les stigmates d’une équipe en manque de certitudes, qui craint son adversaire. Les dix premières minutes seront de cette teneur. A la 10e minute, une passe en retrait strasbourgeoise mal ajustée donnera lieu à un corner dangereux des caennais et de Faycal Fajr, tiré à ras de terre pour finir finalement en sortie. Il s’agit de la première tentative des visiteurs qui continuent à être privés de ballons et multiplient les courses pour le récupérer. Dans la foulée, Anthony Caci parvient à s’infiltrer sur son côté et à servir parfaitement Lebo Mothiba, à l’entrée de la surface, celui-ci ajuste Brice Samba qui parvient à repousser la tentative en corner. L’occasion est nette et laisse quelques regrets mais cela confirme que les relais Adrien Thomasson et Benjamin Corgnet sont payants. Au quart d’heure de jeu, la tendance est confirmée : 73 % de possession pour les locaux, tant Strasbourg monopolise les échanges. Thomasson, parfaitement lancé par Lala, s’essaiera à tirer mais sans réussite (16e) puis Caen commencera à reprendre le jeu. Cette période verra Yoel Armougom, le latéral gauche visiteur centrer en profondeur, Malik Tchokounté jouant de son gabarit pour géner la défense à se dégager, Matz Sels boxe le ballon en plein déséquilibre, Fajr le récupère et parvient à placer avec justesse un tir croisé qui prend à contre-pied le gardien 1/1 22e. L’avertissement est sévère mais réel, Strasbourg a manqué de concentration à un seul moment et est pénalisé immédiatement. L’engagement permet de voir une réaction immédiate et 1’34 après l’égalisation, Lebo Mothiba gagne son face à face et marque le 2/1, d’un piqué par-dessus Samba, une nouvelle séquence Corgnet-Thomasson-Sissokho l’ayant permis (23e). On a pu croire que le coup fut difficile à encaisser et cette équipe a parfaitement su reprendre l’avantage et se remettre dans le bon sens. Tout semble serein, d’autant que Lamine Koné se joue d’un geste technique dans le camp adverse, souligné par Bein (28e). A la demi-heure Strasbourg a tiré 4 fois contre 1 pour Caen. La tactique est simple, Strasbourg a le monopole du jeu et Caen procède par contre sur les ballons récupérés. On voit une équipe bleue appliquée (86% de passes réussies à la 30e) et sûre de sa force. Pourtant à la 34e, une nouvelle mésentente inhabituelle sur une passe en retrait entre Koné et Sels donnera lieu à un corner permettant à Fajr de confirmer ses qualités, lui qui représente le seul danger adverse. Caen reprend le cour du jeu en fin de première période malgré quelques tentatives strasbourgeoises (34e-42e-45e) Armougom et Fajr relayant régulièrement Prince Oniangue pour les seules percées observées. Beauvue tentera d’ajuster Sels sur une magnifique détente mais manquera de précisions (44e).

Mi-temps

Caen est peu sorti mais a été très efficace et dangereux, surtout Faycal Fajr et Yoel Armougom. Ils ont finis la période beaucoup mieux qu’ils ne l’ont débutés, il faudra donc s’attendre à une reprise musclée. Ils ont su conserver le ballon dans notre camp, le récupérer et leur meneur créer régulièrement le danger.

Strasbourg est efficace et contrôle assez bien les débats. On peut regretter les situations mal exploitées tant la domination est inégale, mais la réaction qui a suivi l’égalisation est significative de la qualité de l’équipe sur le premier acte. L’équipe donne beaucoup de rythme à la rencontre, le collectif semble solide mais le but caennais a montré ses limites actuelles.

Deuxième période

Comme prévu, Caen redémarre fort avec l’intention de ne pas subir, le ballon circule et on découvre une nouvelle équipe. Pourtant c’est Strasbourg qui trouve les ouvertures, Caci (50e) continuera de bien exploiter son côté et de superbement remplacer Lionel Carole. Benjamin Corgnet devenant le danger numéro un (57-59-65e) mais jouant de mal chance ou de mauvais choix. Strasbourg presse l’adversaire et permet à l’équipe d’être dangereuse sans avoir la possession précédemment observée. A la 64e, Fabien Mercadal commence sa mutation tactique avec l’entrée de Saif-Eddine Khaoui à la place de Jonathan Gradit. Les débats restent équilibrés avec Claudio Beauvue tentant de porter le danger (65-71e) mais sans incidence, Strasbourg répondant à la 68e sur une nouvelle de percée de Caci et à la 73e. A un quart d’heure de la fin, Evens Joseph remplace Yacine Bammou et Lienard, Anthony Caci. Strasbourg commence à subir, du sang frais semble bienvenu. Dans la foulée, Dimitri Lienard hérite d’un centre de Mothiba mais il ne pourra l’exploiter (74e) Il se rattrape derrière avec un ballon donné par Adrien Thomasson, qu’il délivre à Lebo Mothiba, très bien marqué sur ce coup. Caen continu de pousser et Strasbourg commence à marquer sérieusement le coup, première alerte sur une mésentente Corgnet/Sissokho qui donnera un coup franc aux visiteurs. En voyant la vista de Fajr, mieux vaut les réduire autant que possible. A la 80e minute, une nouvelle alerte mal renvoyée par Stefan Mitrovic sera convertie par Khaoui et permettra à Caen de venir glaner le point tant recherché. Strasbourg s’est-il relâché ? Suffisance ? Fatigue ? Personne ne sait mais le résultat est flagrant, quand Caen a accéléré, Strasbourg a tremblé. Joseph continuera de semer le doute (81e) juste avant l’entrée de Ludovic Ajorque pour Mothiba. Strasbourg tentera de revenir avec de mérite mais Caen ne lâchera plus. A la 83e, une situation houleuse entre Prince Oniangué et Ibrahima Sissoko débouchera sur un pénalty accordé puis retiré par l’arbitre, c’est écrit il y aura match nul ! Sissoko prenant un carton jaune pour mécontentement à l’issue. Les tentatives resteront nombreuses (86-88-91e) mais ni Martin, ni Ajorque, ni Lienard ne parviendront à arracher la décision.

Verdict

Chacun son observation, verre à moitié plein ou vide…
Je trouve que l’équipe est à sa place dans ce championnat. L’ensemble est harmonieux, capable de développer un jeu léché, de se créer et de convertir les occasions. Pourtant Strasbourg reste friable et tout peut être remis en question par un simple courant d’air (Saint-Etienne, Nantes, Marseille, …). Ce point en est l’illustration. Dans le contenu, davantage encore en première mi-temps, Strasbourg doit largement mener et s’être offert la sécurité suffisante pour terminer sereinement le match et pourtant nous n’y sommes pas parvenus. Face à nous, Caen est l’équipe type de ligue un taillé pour la survie. Mélange d’anciens aguerris et de jeunes pousses prometteuses, les confrontations entre équipe visant le maintien restent notre talon d’Achille. Il y a beaucoup de bonnes choses et pour moi, ce point en fait partie. Sachons retenir nos erreurs passées, pour nous mettre à l’abri aussi rapidement que possible. Il s’agira, comme habituellement, d’attaquer le prochain match à Reims avec la même hargne pour continuer notre superbe parcours.