Cruelle déception

Tout avait pourtant bien commencé : le match d'adieu d'un président sous le mandat duquel le club a atteint un plus haut historique, une affluence clairsemée, des joueurs au sommet de leur art et un adversaire de renom capable d'offrir une réplique de qualité à son seul véritable concurrent au sein de la prestigieuse Ligue 2. Tout était donc réuni pour vivre une bien belle soirée et le match commence effectivement sous les meilleurs auspices : festival de passes ratées, d'imprécisions, deux équipes neurasthéniques. Le public, connaisseur, salue comme il se doit les nombreuses passes en retrait vers Stéphane Cassard et les arabesques de ses milieux de terrain. La partie atteint rapidement le très haut niveau de déchet technique que l'on était en droit d'attendre ce qui, évidemment, ne peut que régaler les amateurs. Seule ombre au tableau, aucun but ne vient égayer cette partie et c'est même le Racing qui frise la correctionnelle sur une frappe signée Emil Gargorov.

Pascal Janin comprend immédiatement l'urgence de la situation et fait donc logiquement sortir le Bulgare à la pause pour le remplacer par Yassine Bezzaz, une valeur sûre qui, au vu de ses dernières prestations, ne pouvait faire que du bien à un RCS timoré. Petite incompréhension en revanche sur la sortie de David Ledy, pourtant un des meilleurs hier soir, mais le maestro à la casquette a certainement ses raisons. En ce début de deuxième période, l'équipe se fait encore un peu peur sur une frappe de Jean-Alain Fanchone, par ailleurs irréprochable, mais très vite elle parvient à installer son jeu et à mettre les Bastiais en position délicate. Les Corses ont une première fois très chaud sur un coup-franc à la 49ème mais c'est la barre qui vient les sauver. Six minutes plus tard, c'est le grand Steven Pelé qui les fusille en jouant admirablement la ligne, comme à son habitude. Le pauvre Gafory ne peut que contempler cette balle qui va au fond des filets et regretter amèrement d'avoir été pris au piège par une défense strasbourgeoise qui retrouve enfin ses marques après les piètres productions entrevues récemment.

Enfin rasséréné par cet avantage à la marque, le Racing déroule et fait plaisir à ses supporters. Le stade gronde de plaisir alors que Guillaume Lacour enchaîne les drops. Il apprécie les raids solitaires d'un Yassine Bezzaz qui a visiblement évacué la déception liée au mauvais résultat de sa sélection lors des barrages de coupe du monde. Et la Meinau goûte comme il se doit le récital donné par les siens en matière de coups de pied arrêtés. Il y a bien quelques frissons quand le jeune Billy Ketkeophomphone, sans doute inconscient de l'enjeu, envoie une tête qui passe de peu au dessus mais, globalement, on semble se diriger tout droit vers une nouvelle issue heureuse. Une partie du public, certaine que les Bleus se dirigent tout droit vers la tête du classement, quitte même le stade tant le résultat semble déjà gravé dans le marbre.

Et soudain, l'inexplicable survient. Sans doute les Strasbourgeois ont-ils sous-estimé la ressource des Bastiais. Une bête blessée mais orgueilleuse comme le Sporting est encore capable de coups de griffe jusqu'au bout alors que la situation semble pourtant désespérée. Hier soir, les Bleus de de Corse nous ont une nouvelle fois montré ce qu'était une grande équipe, capable de décrocher un résultat dans les ultimes secondes de la partie. Il n'y a donc pas de honte à chuter face à de tels professionnels mais, tout de même, la prestation de certains joueurs laisse sceptique. Pourquoi Nicolas Fauvergue a-t-il complètement failli en fin de match ? Ce n'est pas la première fois que le joueur prêté par Lille joue un mauvais tour à ses coéquipiers. Déjà, à Dijon, maître Janin avait du le sortir à la pause pour éviter la catastrophe. On en vient à se demander s'il convient vraiment d'aligner un tel joueur alors que le club dispose par ailleurs d'une foule d'attaquants talentueux comme Simon Zenke, Boubacar Kébé ou Marcos Dos Santos. Yassine Bezzaz a été bien meilleur globalement mais ses deux centres mal ajustés en fin de match coûtent très cher à l'équipe.

Au final, le Racing a donc une nouvelle fois coulé suite à des petites erreurs individuelles alors que la prestation collective était de grande qualité. Le scénario du match peut sembler très injuste mais il faut se rendre à l'évidence, hier soir les Bastiais nous ont montré ce qui fait véritablement l'étoffe des champions en faisant basculer la rencontre dans les dix dernières minutes. Il reste encore un peu de travail au Racing pour atteindre un tel niveau mais, malgré le résultat décevant, la confiance demeure.

Les réactions en vidéo

Avec StrasTV, retrouvez les réactions des joueurs strasbourgeois, évidemment très déçus.




Merci à StrasTV.com, le spécialiste de l'information strasbourgeoise qui, après chaque match du Racing à domicile, nous propose une vidéo avec les réactions des acteurs de la soirée.

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